A la veille de Ramadhan, les fruits exotiques comme les locaux sont à profusion sur le marché et à des prix à la portée des ménages. Seules les bananes font exception. Ce fruit équatorial fait des siennes, ces jours-ci, affichant entre 140 et 170 DA le kilo. Et les explications de cette envolée du fruit vont bon train. Mais elles convergent toutes, ou presque, vers « l'action concertée par le lobby des importateurs » spécialisés dans ce fruit. En effet, se lavant les mains de toute responsabilité dans cette flambée des cours des bananes sur le marché, les mandataires des halles centrales des fruits et légumes mettent à l'index les « gros bonnets » des bananes du centre. Selon eux, ce sont ces importateurs qui ont, aujourd'hui plus que jamais, la main mise sur le marché des bananes et certains fruits exotiques en provenance de l'Amérique latine, de l'Amérique centrale et de l'Afrique tropicale. C'est eux qui, par le jeu de l'offre et de la rétention, décident en fin de compte des prix. La chaîne -qui n'en est pas vraiment- des mandataires et des détaillants, ne fait que suivre, soutiennent-ils. Selon un mandataire du marché de gros, qui travaille à la commission avec les importateurs, c'est-à-dire vend pour leur compte la marchandise à partir de son local contre une rémunération de 2 à 5 DA le kilo, déduction faite des charges liées aux prestations de manutention et autres, « Il y a une baisse de l'offre de ce produit durant la saison estivale, laquelle a fait augmenter les prix ». Il explique que cette baisse est habituelle car la saison de récolte ne commence qu'au début du mois d'octobre. Ce qui fait, ajoute-t-il, que la majorité des importateurs préfèrent prendre congé en cette période creuse, alors que quelques uns d'entre eux font des commandes minimales, comme en témoignent les arrivages chétifs qui débarquent au port d'Alger depuis pratiquement le début de juillet. La rareté des bananes sur le marché oranais, le marché référentiel pour les prix de ce produit à l'échelle nationale, puisque les gros marchands d'Alger et de Blida, qui monopolisent ce produit, prélèvent toujours la température au niveau d'Oran pour opérer le réglage des cours, s'explique aussi par le fait que les grossistes, qui avaient l'habitude de se déplacer pour s'en imprégner, ne le font plus depuis quelques semaines. Ce sont les importateurs qui envoient leurs marchandises dans des camions frigorifiques vers Oran. Toutefois, les professionnels font savoir que les bananes sont un produit très instable, ses fluctuations sont telles qu'il peut passer de 160 DA le kilo le matin à 100 ou même 80 DA le kilo l'après-midi. Enfin, il faut considérer un autre facteur de cette hausse des bananes : le marché est inondé, en cette période, en fruits locaux (pomme, poire, raisin, melon...) à bon prix.
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Posté Le : 01/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : H S
Source : www.lequotidien-oran.com