Les résultats de l'examen du baccalauréat ont été annoncés, hier, en début d'après-midi. Fin du suspense pour les candidats qui ont dû attendre dans le stress plusieurs jours pour les connaître.Alors que la moyenne minimale d'admission a été ramenée à 9/20, le taux de réussite national, tel qu'annoncé par le ministre de l'Education nationale, avoisine les 56%. Est-ce un recul compte-tenu de la révision à la baisse de la moyenne exigée pour décrocher l'examen ou s'agit-il d'un simple accident de parcours dû, principalement à la crise sanitaire ' Rien ne pourra répondre à ces interrogations pour le moment du fait que la session de cette année a eu lieu, d'abord dans des conditions difficiles.
Ensuite, du fait du choix des autorités de revoir le taux d'admission à 9/20 qui ne peut être expliqué que par le taux de réussite, qui reste, à tout point de vue, faible. Malgré la moyenne minimale de 9/20 exigée, le nombre de candidats ayant décroché le sésame pour des études supérieures est en deçà des attentes.
Sans la révision à la baisse de la moyenne d'admission, le taux de réussite aurait été certainement bien inférieur à 50%. Comparativement aux années précédentes, le taux de réussite de cette année n'est surtout pas un motif de fierté.
Le taux de réussite à l'examen du baccalauréat de la session 2019, pour rappel, était de 54,56%, alors que la moyenne minimale était de 10/20. Le taux de réussite au baccalauréat de la session 2018 était de 55,88%, avec la même moyenne exigée cette année.
D'aucuns diront que la révision à la baisse de la moyenne d'admission influera négativement sur le niveau des futurs étudiants et d'une manière plus générale sur l'université qui sera, encore une fois, appelée à faire face à une armada d'étudiants dont la formation antérieure nécessite une remise à niveau et un soutien pédagogique essentiels pour espérer arriver à un niveau requis pour des études universitaires.
Toujours sur ce même aspect, certains diront également que la moyenne minimale était inférieure à 10/20 durant les années 90. Ce qui n'avait pas influé sur le niveau, même si cette question reste une tache qui ternira le système éducatif dans son ensemble.
Revoir ce système est une nécessité impérieuse pour sauver les futures générations des dégâts occasionnés jusque-là à toute la société par une école sinistrée. L'examen le plus prestigieux du cursus scolaire national perd de plus en plus de sa valeur. L'école ne forme plus.
Elle réaménage les esprits des élèves selon un apprentissage obsolète et suranné. Malgré les moyens mobilisés, qu'ils soient financiers ou humains, le système fondamental a montré ses limites et sa profonde refonte ne doit plus obéir aux desiderata d'un quelconque clan idéologique ou politique.
À côté des interrogations que peuvent susciter les résultats du baccalauréat, une autre question s'impose : Quel sort pour ceux qui ont raté leur examen ' Les bacheliers seront accueillis dans les facultés, mais les lycéens, qui quitteront les bancs de l'école, n'auront que peu de choix pour rester dans le circuit des études et de la formation. Qui s'en soucie '
M. MOULOUDJ
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Posté Le : 15/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed MOULOUDJ
Source : www.liberte-algerie.com