Algérie

La Badr lance de nouveaux produits



La Badr se lance dans la finance islamique
La Badr va proposer des crédits islamiques saisonniers à court terme et d'autres à long terme, destinés à l'investissement agricole.
Des formules de financement bancaire et de dépôts d'argent basées sur les principes islamiques prêtes à être proposées aux citoyens dans les prochaines semaines par un certain nombre de banques publiques. C'est le cas de la Banque de l'agriculture et du Développement rural (Badr) qui va au courant du mois d'avril prochain, lancer ces produits. Selon le président-directeur général de la Badr, Boualem Djebbar, qui a rapporté l'information en marge de la cérémonie d'ouverture d'une nouvelle agence de sa banque sise à Mendes (wilaya de Relizane) lundi dernier. Il a aussi précisé, en prévision de cette opération de lancement, «qu'«elle englobe des crédits islamiques saisonniers à court terme et d'autres formules de crédit à long terme destinés à l'investissement agricole, aux côtés de dépôts, suivant les pratiques de la finance islamique, dénommées «daftar el fellah» (livret de l'agriculteur). Boualem Djebbar a par ailleurs fait savoir que son établissement financier lancera prochainement d'autres formules (nouvelles) de crédits, appelées «crédits fonciers pour particuliers» pour l'acquisition de logements dans le cadre de la branche «Badr Housing» (Badr habitat) au niveau de plusieurs wilayas. Il convient de préciser que le P-DG de la Badr a, lors de sa visite, présidé une rencontre régionale à Relizane sur l'importance à accorder aux clients, ainsi que sur les mécanismes de la finance islamique, en présence des directeurs et de cadres d'agences bancaires des wilayas de Tiaret, Mostaganem, Mascara, Oran et Relizane. C'était l'occasion pour ces derniers de soulever les contraintes qu'ils rencontraient pour mettre en place les produits de la finance islamique. Or, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, faut-il le rappeler, avait annoncé il y a de cela près d'une année, l'ouverture de fenêtres de la finance islamique par trois banques publiques avant fin 2007. Du coup, on peut se demander quelle est la raison de ce retard puisque comme l'a annoncé le P-DG de la Badr (lire ci-dessus), ce n'est qu'à partir du mois d'avril prochain que seront lancés des produits de la finance islamique dans quelques banques publiques. A en croire des experts financiers proches du dossier, le retard est dû au fait que «l'élaboration des textes réglementaires a mis du temps pour être composé». Ces derniers espèrent que les produits seront en place le mois prochain «car c'est devenu nécessaire pour faire face à la crise financière que traverse le pays», jugent-ils à l'unanimité. Cela pourrait être le cas, si l'on s'en tient aux affirmations du grand argentier du pays qui, lors d'une plénière au Conseil de la nation sur l'introduction de la finance islamique dans les transactions bancaires, où il avait précisé que tout est fin prêt pour lancer les formules de financement islamique. Et d'expliquer dans ce sens: «Pour une meilleure maîtrise des nouvelles formules, les banques publiques ont pris toutes les mesures nécessaires concernant notamment la formation des agents, et ce à travers l'organisation de rencontres sur ce thème.» Reste à savoir si les citoyens vont adopter de si tôt les formules que l'on va leur proposer'
Cela ne paraît pas évident dès lors qu'il est admis que bon nombre de citoyens préfèrent garder leur argent à la maison du fait que pour eux les prestations des banques ne répondent pas à leurs besoins et à leurs convictions religieuses. Et pourtant les experts sont formels: «Les formules établies sur la base des principes islamiques permettraient de réduire le taux des épargnes qui circulent dans la sphère informelle.»
Toujours à propos de la finance islamique, il convient de signaler qu'il a fallu attendre les années 1990, pour qu'une première banque islamique soit installée en Algérie, El Baraka Bank, suivie en 2008 de El Salam Bank. Mais depuis, dans ce domaine, nous avons été devancés de 20 ans par les pays du Golfe et de l'Asie du Sud-Est. La raison serait selon des experts en finance islamique, que «les banques susmentionnées n'ont pas pu s'imposer et développer leurs activités à cause de l'absence d'un cadre juridique spécifique à ces institutions financières. La preuve en est que dans le Code du commerce, on ne trouve pas de titres qui s'appellent Sukuk». Faut-il préciser enfin que dans les banques islamiques, le processus des transactions repose sur le principe de partenariat et le partage des pertes et des gains, selon un taux convenu d'avance sous forme de contrats (moudaraba et moucharaka). Dans la «moudaraba», il y a un détenteur du capital et une deuxième partie qui a le savoir-faire (la banque) en termes de placement et de financement.
Le déposant lui confie son argent et ils partageront les gains et les pertes à la fin. La «moucharaka», quant à elle, est une prise de participation directe où le déposant prend des parts dans une société X ou Y.


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