Algérie

La BADR de Sidi Bel-Abbès refuse toujours de les payer



Les fournisseurs agricoles saisissent le ministre des Finances Décidément, rien ne semble en mesure d’infléchir la décision des responsables de la BADR de Sidi Bel-Abbès de surseoir à la régularisation des factures de prestations (fourniture d’équipements, d’intrants et de plants agricoles) qui leur ont été soumises pour paiement par les opérateurs privés exerçant en amont du secteur agricole. Ni les actions de protestation organisées régulièrement sous forme de sit-in, devant le siège régional de la GRE, ni la grande disponibilité affichée par l’administration agricole qui a délivré et validé en un temps record la totalité des documents officiels exigés dans le cadre de la procédure de clôture des projets de développement agricole, encore moins les rappels à l’ordre lancés par les autorités de la wilaya, persuadées du bon droit des fournisseurs lésés, ne sont parvenus à bout de la chape de plomb qui pèse sur les dossiers en souffrance depuis plus de trois ans. Le pire dans l’affaire est que les agences locales de la BADR sont les seules en Algérie à se complaire dans cette situation de blocage qui risque d’hypothéquer la réalisation d’un grand nombre de projets de développement lancés à travers la wilaya. Le statu quo entretenu par la BADR, pour des raisons que tout le monde ignore, a fait sortir dernièrement de ses gonds le wali de Sidi Bel-Abbès qui a instruit expressément le directeur des services agricoles de se pencher sur le dossier des fournisseurs de concert avec les représentants locaux de l’institution bancaire. En attendant de trouver une solution au problème, les opérateurs agricoles lésés ont décidé de saisir directement le ministre des Finances pour protester contre l’inexplicable blocage du paiement de leurs prestations malgré les attestations de services faits délivrées par l’administration agricole. Ils tiendront surtout à faire part de leur étonnement que «la BADR refuse de payer dans le montage financier d’un projet donné, non seulement la partie crédit (50%) en dépit de l’engagement la liant aux agriculteurs, mais également la partie subvention (50 %) octroyée par l’Etat». Dans leur correspondance, les fournisseurs demandent ainsi au représentant du gouvernement d’user de toute son autorité pour lever les contraintes auxquelles ils sont exposés pour assurer, souligneront-ils, la relance du programme de développement agricole suspendu au niveau local à cause de cette malheureuse méprise de la bureaucratie locale. Pour rappel, les responsables de l’unité régionale d’exploitation de la BADR se disent disposés à payer les opérations qu’une fois achevé le projet dans sa totalité, et ce, en fonction de son cahier des charges initial. «Mais il se trouve, fait-on observer, que certaines opérations ont été purement et simplement éliminées pour des considérations techniques par l’administration agricole elle-même, entraînant ainsi une modification dudit document de base. Malgré les explications données par la tutelle du secteur et la délivrance des attestations de services faits (ASF) pour les dossiers en souffrance, l’institution bancaire persiste dans son refus de débloquer la situation arguant du fait qu’un projet achevé sur le terrain ne peut être forcément considéré comme clôturé définitivement par la BADR (sic)». Aussi paradoxal que cela puisse paraître pour une opération bancaire des plus banale, c’est ce triste malentendu entre partenaires, né d’une mauvaise interprétation des actes et procédures réglementant le programme FNDRA, qui serait pour ainsi dire à l’origine du blocage des dossiers des fournisseurs de Sidi Bel-Abbès. A. Abbad


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