La 10e Révolte'arts maintient la protesta

La 10e édition de Révolte'arts, organisée chaque samedi à la place M'barek-Aït-Menguellet de la ville de Tizi Ouzou, a encore fait face, avant-hier, aux intimidations des forces de police qui sont intervenues pour chasser les artistes et leur intimer l'ordre de retirer les tentes dressées pour les besoins de l'événement. Pis encore, quatre organisateurs ont été conduits au commissariat central puis relâchés quelque temps après.Pour rappel, la manifestation Révolte'arts, qui est un événement initié par des artistes dans le cadre de la révolte citoyenne du 22 février, vise à accompagner pacifiquement ce vent de liberté pour un changement radical de régime dans le pays.
L'abnégation et la ténacité de ses initiateurs à poursuivre leur activité ont fait que, une fois de plus, l'art l'a encore emporté sur la matraque, puisque l'événement s'est poursuivi normalement. En effet, ce n'est pas la première fois que Révolte'arts a été confronté à des pressions terribles visant à museler l'expression artistique et la liberté de pratiquer l'art en public, alors que de nombreux citoyens rencontrés sur place estiment que ce genre d'initiatives embellit ces grands espaces longtemps livrés au vide et à l'ennui.
La semaine dernière, rappelle-t-on, les animateurs de Révolte'arts qui avaient dénoncé "les intimidations et les interpellations visant des membres de cet événement artistique, organisé tous les samedis à la même place", estiment que "Révolte'arts joue un rôle primordial dans le contexte sociopolitique actuel et offre aux artistes la liberté de s'exprimer avec leurs propres moyens et à leur façon, tout comme il leur offre l'occasion, à eux aussi et au même titre que le reste des franges de la société, de dire ?Dégage !' au système qui sévit actuellement en Algérie".
Par ailleurs, cet événement artistique a été marqué par des ateliers de chant, de poésie ainsi que des ateliers-débats. Un espace bibliothèque a été également installé par des jeunes qui ont intitulé leur projet "Le carré", qui comporte aussi un atelier de dessin pour enfants. "Il s'agit d'une activité artistique et intellectuelle exclusivement réservée aux enfants et dont le but est d'éveiller leur créativité et de leur permettre une expérience sociale avec d'autres enfants", dira un organisateur. Par ailleurs et suite aux fortes pluies qui se sont abattues sur la ville des Genêts, l'atelier-débat, prévu à 21h, a été finalement délocalisé vers la Maison des droits de l'Homme, sise à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou.
K. Tighilt