Résumé : Dalila est morte d'inquiétude. Elle s'en veut beaucoup. Elle craint que son amie n'ait des problèmes lors de son rendez-vous avec Rabah. Elle voudrait la rejoindre et expliquer à Rabah que tout ce qui était arrivé est de sa faute. Elle est contrainte à tout raconter à son mari. Ce dernier n'en revient pas qu'elle lui mente depuis des années. Furieux, il sort de la maison, laissant Dalila complètement perdue...
- Maman, je te dis qu'on s'est disputés !
Zahia tente de rassurer sa fille.
- Il rentrera d'un instant à l'autre ! Il n'a pas où aller ! Au village, il n'y a ni café ni cyber et encore moins un bar où il ira noyer sa colère !
- Cela fait plus d'une heure qu'il est sorti, s'écrie Dalila qui ne tient plus en place. Je me demande où il est allé. Je pensais qu'il était venu vous voir !
- Non ma fille. Il n'est pas ici. D'ailleurs, pourquoi vous êtes-vous querellés '
- Pour des futilités... Pardon maman, je ne voulais pas te déranger si tard ! Bonne nuit !
Zahia lui demande de la rappeler lorsque Noureddine rentrera. Dalila le lui promet et raccroche. Elle reste dans le salon, se couvre d'un plaid dans le fauteuil faisant face à l'entrée. Elle allume la télé pour avoir un peu de lumière et coupe le son. Elle guette les bruits venant de la ruelle. Elle pense à son mari qui traîne dehors. Uniquement pour se calmer et pour ne pas lui dire des mots que seule la colère dicterait et qu'il ne penserait pas. Pour ne pas céder à la pulsion de la secouer, pour que les vérités qu'elle cache, tombent une à une.
Dalila n'aurait pas supporté qu'il la touche. Elle ne lui aurait pas pardonné. S'il y a une chose qu'elle ne supporte pas, c'est bien la violence verbale ou physique à l'encontre des femmes et des enfants.
En pensant à toutes les erreurs faites dans sa vie, il y en a qu'elle regrette et d'autres qu'elle est prête à refaire. Semra est une s'ur pour elle. Personne ne pourra comprendre que l'amitié qui les lie depuis si longtemps s'est enracinée en elles. Leur amitié s'est muée en amour fraternel.
Pour elle, elle le pense depuis si longtemps, Semra est sa s'ur. Elle fera tout pour l'aider, la protéger.
Sa décision est prise. Elle partira à Baghlia, chez Semra, que cela plaise à son mari ou non.
Elle se passera de sa bénédiction.
Dalila règle l'alarme de son portable puis va s'assurer que ses filles dormaient. Elle les borde, les regarde dormir un moment avant de se décider à aller dans sa chambre. Elle prépare ses affaires pour le lendemain puis se met au lit. Elle ne parvient pas à s'endormir tout de suite. Mais la fatigue finit par avoir raison d'elle.
Elle est en proie à des cauchemars et se réveille plusieurs fois, le c'ur battant à tout rompre.
Le matin, elle se lève bien avant que l'alarme du portable sonne.
Elle se prépare à partir avant de réveiller ses filles. Moins d'un quart d'heure après. Elle est sous le choc en découvrant que son mari a passé la nuit dans la voiture. Il en sort en la voyant avec les petites.
- Où les emmènes-tu de si bonne heure ' demande-t-il en se baissant pour les recevoir dans ses bras. Ah mes petites chéries !
- Comme d'habitude, répond-elle sans les regarder. Allez les filles, on y va !
Mais Noureddine ouvre la portière
arrière.
- Montez ! leur ordonne-t-il. Je vous emmène...
- C'est à cinq minutes d'ici !
- Quand même ! Allez, monte sans faire d'histoire !
Dalila s'exécute. Elle prend place du côté passager. Elle évite son regard. Elle aurait voulu ne pas le voir. Moins de cinq minutes plus tard, il les déposait devant la maison de ses parents. Il ne descend pas.
Dalila est soulagée de voir la lumière de la cuisine allumée. Elle frappe doucement. La porte s'ouvre d'un coup, comme si elle l'attendait.
- Bonjour ma fille... tu ne m'as pas dit que tu passerais ' lui dit-elle en s'effaçant pour qu'elles entrent.
- J'aurais dû te prévenir mais je dois y aller ! Je ne reviendrais pas avant ce soir !
- Où vas-tu donc comme ça, toute seule ' Pourquoi, Noureddine n'est pas rentré ' Vous allez quelque part '
Dalila soupire, exaspérée d'avoir à répondre à autant de questions à la fois. Mais elle ne peut pas s'attarder. Elle doit partir.
- Je t'expliquerais ce soir ! Bonne journée maman !
Elle l'embrasse rapidement sur la joue puis sort, tirant la porte derrière elle. Noureddine est encore dans la voiture. Elle y monte et lui dit :
- Je dois voir Semra. Emmène-moi à la gare !
- Tu te crois où pour partir seule '
- Je n'ai pas le temps de me quereller, réplique-t-elle.
J'y vais que tu le veuilles ou non !
- Tu vas le regretter !
- Ecoute, je dois y aller ! On discutera de regrets et d'autres sujets à mon retour ! propose-t-elle. Je t'en prie, dépose-moi à la gare !
Noureddine démarre. Il ne la dépose pas à la gare.
Il l'emmène à Boumerdès malgré son refus à être accompagnée...
(À suivre)
A. K.
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Posté Le : 07/04/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Adila KATIA
Source : www.liberte-algerie.com