Algérie

«L'USMA ne va pas cesser de progresser» Hervé Renard à Dzairwebtv.com :


«L'USMA ne va pas cesser de progresser»                                    Hervé Renard à Dzairwebtv.com :
Le désormais ex-entraîneur de l'USM Alger a accordé une interview à nos confrères du site internet dzairwebtv.com dont nous reproduisons les plus grandes lignes.
Que pouvez-vous nous dire au moment de quitter l'USMA '
Je voudrais remercier les Frères Haddad pour le soutien qu'ils m'ont apporté. Il faudrait que tout le monde sache que lorsque j'ai signé mon contrat en faveur de l'USMA, j'y ai introduit une clause qui me permet de quitter le club en cas de contacts positifs avec une sélection nationale. J'avais donc été le plus clair et le plus franc possible.
Pour moi, les mots et les écrits ont une valeur. Je ne reviens jamais sur ce que j'ai dit ou sur ce que j'ai rédigé. C'est mon mode de fonctionnement. Si je vous dis blanc, c'est blanc. Ce ne sera pas noir. Tout le monde était donc au courant que je pouvais partir un jour. Un concours de circonstances a fait que le coach de la Zambie a été remercié la semaine dernière. Je n'ai pas à vous expliquer qu'on me connaît là-bas et certains joueurs, qui sont restés très attachés à moi, étaient favorables à mon retour, alors qu'il y avait une liste de postulants assez importante.
J'ai reçu une offre me demandant si j'étais libre pour la CAN, qui doit débuter dans deux mois et demi. C'était difficile pour moi de prendre une telle décision. C'était oui ou non. On ne peut pas se partager. J'ai reçu cette proposition avant le match contre le CRB. J'ai réfléchi et fait le match sans en parler à quiconque. Je suis, ensuite, allé voir mon président, avec lequel j'entretiens des relations extraordinaires. J'ai tout fait pour ne pas le blesser et j'espère que je ne l'ai pas fait.
Qu'a pensé le président de votre décision de quitter l'USMA '
Tout ce que je peux faire c'est de le remercier publiquement de ce qu'il a fait pour moi. J'espère que l'on restera amis et pour longtemps. Maintenant, il faut savoir s'asseoir au fauteuil que j'occupais juste quelques secondes et se dire «si j'étais à sa place, qu'est-ce que j'aurais fait '» Dieu a voulu qu'on m'envoie cette opportunité. Elle n'est pas venue par hasard.
Elle devait venir et je l'ai saisie. Je l'ai fait non pas parce que je me sentais mal à l'USMA. Au contraire on m'a donné tout ce qu'il fallait donner à un entraîneur. On m'a laissé la liberté de faire ce que j'avais envie de faire. Au niveau des choix, on m'a donné carte blanche. Il n'y a donc rien à reprocher
à l'USMA de ce côté-là. J'ai vécu des moments difficiles comme le club mais quand on vit de tels moments on progresse et ça vous rend plus fort. Avec le recul, on se dit que c'est bien d'être passé par de telles épreuves. J'ai pour habitude de dire que c'est dans les moments difficiles qu'on voit les vrais hommes. Cela m'a permis de découvrir la qualité et la valeur des hommes.
Pourquoi ne pas avoir accepté l'offre de l'Egypte '
Je faisais partie d'une short-list qu'on avait proposée aux Egyptiens. Il n'y avait que quelques noms et je n'ai jamais été élu puisque c'est l'Américain Bradley qui a été choisi.
Aujourd'hui, j'ai la possibilité de jouer une CAN dans moins de trois mois. Si c'était une sélection qui n'était pas qualifiée à cette compétition avec des objectifs à plus long terme, je n'y serais pas allé. J'ai pris ma décision en mon âme et conscience, celle qui devait être la meilleure pour moi.
En toute honnêteté, je pense que l'USMA est sur de bons rails grâce au président Ali Haddad. Tout a été fait pour que les fondations soient bien ancrées au sol. Il y a un groupe fantastique. La fierté que je peux avoir c'est d'avoir donné une âme à ce groupe. Au niveau du jeu c'est loin d'être parfait mais on ne peut pas tout bâtir en quelques semaines. Il va falloir patienter. Au bout du compte, les supporters s'apercevront qu'il y aura un titre à la fin de la saison.
Vos conditions de travail à l'USMA '
Je ne peux fonctionner que dans un cadre comme celui-là. On m'a laissé les clés. On m'a toujours demandé mon avis parce ce que les patrons du club sont des gens intelligents. Le football n'est peut-être pas leur domaine alors ils laissent faire les gens qui sont compétents pour ça. C'est un challenge très difficile à imposer en Algérie. On m'a donc tiré dessus et on continue à le faire. La première qualité d'un homme c'est de savoir s'entourer. Ali Haddad a su le faire dans son entreprise en s'entourant de gens compétents, chacun dans son domaine.
Mon départ intervient au moment où l'USMA va jouer deux fois de suite à domicile. C'est une chance pour elle et pour mon remplaçant. Je pense que la transition va bien se passer. La gestion d'un club ne dépend pas de son entraîneur. Les orientations et les grandes lignes du club sont définies par son président pas par Hervé Renard. Moi je m'occupe du volet sportif et personne ne doit s'immiscer dans ce volet. Aligner un grand nombre de joueurs de valeur ne veut pas dire que vous allez tout gagner.
Vous n'obtiendrez rien de ce groupe s'il n'est pas animé d'un remarquable état d'esprit et je peux dire que celui de l'USMA l'est. J'y ai apporté la manière avec laquelle je voulais qu'il fonctionne. Les joueurs m'ont énormément aidé parce que j'avais affaire à des professionnels. La plupart sont des internationaux. Ce sont des pros dans leur façon de se préparer, dans leur façon d'aborder les objectifs du club. Tout le monde y a mis du sien ce qui fait que l'USMA dispose aujourd'hui d'un groupe sain qui ne va que progresser.
Joueurs qui ont quitté l'USMA à l'intersaison...
Quand on dirige un club, il faut savoir prendre les décisions adéquates. Je n'ai de compte à régler avec quiconque. Je ne dois rien à personne et personne ne me doit rien.
Engouement autour de l'USMA...
Je suis fier d'avoir été la pierre fondatrice de ce projet. Les supporters seront de plus en plus nombreux. A Tlemcen, c'était fantastique de voir autant de fans de l'USMA qui n'ont pas hésité à faire des centaines de kilomètres avec leurs propres moyens pour aller soutenir leur équipe. L'USMA va grandir avec ces supporters. Je leur demande juste de se montrer patients.
Les coulisses du football algérien...
J'ai travaillé dans la sérénité même si parfois c'était dans la difficulté. Ce n'est pas moi qui vais changer les mentalités du football algérien. En neuf mois de présence parmi vous je n'ai jamais eu cette prétention. J'ai essayé de rester moi-même et, croyez-moi, c'était difficile car parfois je n'étais pas bien accepté.
Relations avec la presse...
Elles ont été quelquefois délicates. Je suis quelqu'un de très ouvert mais si on se sert de certains de mes propos juste pour nuire à quelqu'un je ne suis pas d'accord. Je n'en veux à personne et ne suis jaloux de personne. J'essaie juste de mener ma carrière du mieux possible. Si je lis des propos qui sont déformés ou interprétés d'une façon qui n'est pas la mienne je cesse tout contact. Ce que je cherche c'est l'intérêt du club. Faire du sensationnel ne m'intéresse pas.
Je n'ai pas besoin qu'on parle de moi. Ce qui m'intéresse c'est d'être heureux et à l'USMA je l'étais. Si je pars, c'est parce que je pense que ce que je vais vivre dans quelques semaines va me rendre encore plus heureux. Ça va être ma troisième CAN en quatre ans. Je vibre pour cela. J'y vais pour gagner moins d'argent qu'à l'USMA. Je veux que cela se sache comme je veux que l'on sache que j'y vais pour un contrat plus court. C'est un challenge et je suis un homme de challenges.
Votre successeur '
L'USMA a besoin de quelqu'un qui, j'espère, continuera dans la même direction que la mienne. L'USMA c'est le projet d'un homme, Ali Haddad, et des membres de sa famille. Ce n'est pas en changeant un homme par un autre que le projet va tomber à l'eau.
Le club ne va pas cesser de progresser, j'en suis sûr. Il y aura des moments difficiles. Il va y avoir des gens qui vont tout faire pour que ça n'aille pas mais je sais que le projet va réussir. La personne qui va venir sera recrutée par quelqu'un qui sait mettre chacun à sa vrai place. Il ne va pas se tromper et Inch Allah l'USMA sera championne à la fin de la saison.
Objectifs avec la Zambie...
Ce sera de faire aussi bien qu'en 2010. Je sors de nulle part. Je n'ai pas été un grand joueur mais je compte réussir dans ma carrière d'entraîneur. J'ai envie d'aller le plus haut possible.
Renard entraîneur de club ou de sélection '
Aujourd'hui, je vous dirais que je veux continuer avec une sélection mais on ne choisit pas toujours. Il n'y a que quelques-uns qui choisissent. Ils jouissent d'une grande renommée. Ils peuvent aller là où ils veulent, on les prendra.
Ce n'est pas mon cas. Moi, je choisis ce qui se présente à moi mais quand je suis dans un endroit j'essaie de donner le maximum. Je pense que je suis un homme loyal. Quand je dis quelque chose je m'y tiens. Je suis un peu trop direct mais au moins les gens savent à quoi s'en tenir avec moi.
Meilleur souvenir '
La victoire contre le CRB et la grande ambiance qu'il y avait dans le stade ce jour-là.
Votre plat préféré en Algérie '
J'aime bien la chorba.
Le Ramadhan '
Nous l'avons passé en France dans des conditions spéciales puisque l'hôtel où nous étions avait presque été réquisitionné pour l'USMA. J'ai vécu cela avec le regard de quelqu'un qui découvre. C'est quelque chose que je trouve difficile mais en même temps c'est bien de s'ancrer dans la foi et dans le respect d'une culture. Toutes les nouvelles expériences sont intéressantes. Je m'enrichis en tant qu'homme.
Les contraintes auxquelles vous avez été soumis '
Ce qui m'a surpris c'est le non-respect des horaires et le manque de rigueur. Je ne fais de cadeau à personne, ni au médecin ni au cuisinier. Du moment que cela se fait dans les règles il n'y a aucun problème.
Le déplacement le plus difficile '
Celui de Saïda la saison dernière où j'avais reçu des cailloux sur la tête. J'avis essayé de le faire savoir mais on m'en avait dissuadé m'expliquant que cela ne servirait à rien.
Le joueur algérien qui vous a le plus impressionné '
Incontestablement Hillal Soudani de l'ASO Chlef.
Votre référence comme entraîneur '
José Mourinho parce qu'il sait s'adapter à des stars. Il est intelligent et il parle trois ou quatre langues. Il a peut-être ses excès mais je ne retiens de lui que le positif comme je le ferais pour n'importe quelle autre personne.
Votre dernier mot '
Juste pour dire du fond du c'ur que l'ai passé de bons moments en Algérie et que je suis sûr d'y revenir un jour. Personne ne sait de quoi demain sera fait. Permettez-moi également d'adresser un message aux supporters algériens et de les mettre en garde contre tout excès. Quand on va au stade c'est pour soutenir son équipe et non pour se battre.
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