Algérie

L'usine de l'ENEL de Tizi Ouzou paralysée hier Après l'agression d'un travailleur par un syndicaliste



Rien ne va à plus à l'usine de l'ENEL de Fréha, une entreprise nationale spécialisée dans l'électro-industrie, à 30 km à l'est de Tizi Ouzou. L'accès à l'entreprise a été bloqué durant toute la journée d'hier par une soixantaine de travailleurs. Le P-DG, les deux directeurs et les syndicalistes ont été empêchés par les protestataires de regagner leurs postes de travail, a-t-on appris auprès des travailleurs grévistes contactés.
Tout a commencé lorsqu'un travailleur de cette usine, Lounès Massout, âgé de 59 ans, qui cumule 33 ans de services, a été agressé récemment par un syndicaliste sur son lieu de travail. Un acte qu'une bonne partie des travailleurs de l'ENEL ont fortement dénoncé et condamné.
Mais au lieu de dénouer la situation, les responsables de l'ENEL ont enfoncé le clou en sanctionnant le travailleur agressé. C'était la goutte qui a fait déborder le vase. «Une double sanction a été infligée à l'agressé par le P-DG de l'entreprise et ses deux directeurs avec la complicité du secrétaire général du syndicat, M. Boudjemaa.
Dès lors, nos organisations tentent auprès de ces responsables un dénouement à l'amiable de cette situation, mais en vain. Le directeur de l'entreprise a ignoré nos revendications, à savoir le rétablissement dans ses droits de notre frère victime d'une injustice», est-il expliqué dans une déclaration dont nous détenons une copie.
Le texte est signé par la coordination des enfants de chouhada de la wilaya de Tizi Ouzou. Le bras de fer entre les responsables et les syndicalistes de l'ENEL ne s'arrête pas là. Le groupe de travailleurs qui a tenté de désamorcer la crise par le dialogue a été aussi sanctionné. Un syndicaliste qui a tenté de défendre les travailleurs a été écarté.
«Le directeur de l'entreprise nous provoque avec une autre sanction de mise à pied de 15 jours après celle de 3 jours sans passer par la commission de discipline», dénoncent les travailleurs mécontents qui ne savent plus à quel porte frapper devant ce litige qui ne fait que s'aggraver au fil du temps.
Les travailleurs de l'ENEL, depuis quelques jours, crient à qui veut les entendre qu'ils sont en train de subir une injustice grave de la part de leurs hauts responsables et syndicalistes censés les protéger, sans toutefois trouver une oreille attentive.
Ils expliquent alors qu'ils n'ont procédé à leur action de protestation d'hier qu'après avoir épuisé toutes les solutions pacifiques.
«Après épuisement de toutes les voies de recours, car toutes nos démarches ont été portées à la connaissance des plus hautes instances de l'état, nos organisations se voient dans l'obligation de recourir à d'autres actions de protestation», indiquent les protestataires dans leur longue déclaration.
Ces derniers exigent, en fait, la radiation définitive des rangs de l'organisation UGTA des deux syndicalistes Mustapha Boudjemaa et Mohamed Amziane Meziani, respectivement secrétaire général et son collaborateur, auteur de l'agression contre le travailleur,
le rétablissement des victimes dans leurs droits socioprofessionnels et l'annulation des sanctions injustes avec rémunération des journées défalquées et l'application stricte des lois de la république liées aux retraités revenant pour occuper indûment des postes de responsabilité. L'usine de l'ENEL compte plus de 800 travailleurs.
C'est la plus importante usine au niveau national dans le domaine de l'électro-industrie et parmi les plus importantes aussi à l'échelle continentale.


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