Les chiffres, officiels, sont là -il est inutile de les rappeler par le détail-, pour dire que la situation économique de l'Algérie exige que, toutes affaires cessantes, on s'en occupe sérieusement et urgemment. La marge de man?uvre se rétrécit. La balance des paiements connait un fléchissement fragilisant les équilibres macroéconomiques. Les réserves de change et le Fonds de régulation des recettes (FRR), sollicités pour compenser le manque à gagner dû à la baisse des cours pétroliers et la forte hausse des importations, peuvent couvrir, au mieux, les dépenses des cinq années à venir, si rien n'est fait pour freiner la tendance dépensière -car on devra continuer à ponctionner nos réserves sans les alimenter-, mais inverser carrément la vapeur. Et c'est la question sur laquelle devraient se pencher tous ceux pouvant apporter un bout de réponse ou de solution, qu'ils soient aux commandes ou sur la scène politique et économique. Responsables, économistes, analystes, syndicalistes, acteurs politiques, de l'opposition ou de la coalition pro-pouvoir, élus et organisations devraient enterrer les haches de guerre pour converger vers ce même objectif. Il y va de l'avenir du pays et du devenir des Algériens. L'heure n'est plus aux discours lénifiants ou incendiaires, mais à l'action. Les citoyens l'ont compris. Ils savent que la conjoncture n'est pas des plus prometteuses. Craignant de devoir payer la facture, malgré les assurances des premiers responsables du pays, ils sont à l'affût de la moindre bonne nouvelle, conscients qu'ils sont de la gravité de la situation et des limites de nos réserves financières pour y faire face, si jamais la baisse des prix du pétrole s'installe dans la durée. Ils se sont d'ailleurs mis à surveiller la tendance des cours du baril sur le marché international. Le pétrole est devenu le sujet des discussions. Tout le reste est passé au second plan, voire est complètement évacué. On ne s'intéresse plus à ces débats creux autour de ces questions qui agitent le landerneau politique. Consensus national, transition démocratique, révision de la Constitution, polémiques autour des déclarations d'un homme politique, activités parlementaires, sorties ministérielles, déclarations de parties et partis obstinément attachés à leurs visées et calculs politiciens, n'alimentent plus que l'actualité éditoriale. L'Algérie a besoin d'autre chose que des crêpages de chignons, foires d'empoignes, duels à fleurets mouchetés, surenchères et critiques acerbes dont le seul but est d'abattre l'autre, l'ennemi. Les Algériens attendent de leurs gouvernants qu'ils leur livrent les solutions qu'ils ont pour sortir l'économie algérienne de la mauvaise posture dans laquelle ils l'ont mise et de sa dépendance des hydrocarbures. Quant aux autres acteurs, ils pourront faire ?uvre utile en apportant leurs contributions, des solutions ou, pour le moins, des actions pour expliquer à l'opinion publique les défis à relever, la possible nécessité de devoir trancher dans le vif et, surtout, de se retrousser les manches pour travailler et produire, au lieu de se tourner toujours vers ce Trésor où nous puisons sans rien faire pour produire la richesse qui l'alimentera, indépendamment de la fiscalité pétrolière.H. G.
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Posté Le : 11/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hassan Gherab
Source : www.latribune-online.com