Algérie

L'urgence libyenne



L'urgence libyenne
Revoilà donc l'armée libyenne en pleine reconstitution, comme en Irak où a été entamé le même processus depuis le démantèlement des forces régulières de l'ancien régime de Saddam Hussein.En Libye, c'est à peine si certains les appellent forces progouvernementales, et ce n'est pas là une simple précaution de style tant la chute du régime El Gueddafi n'a pas été sans conséquence sur la situation militaire dans ce pays. Les oppositions sont multiples partout et ne permettent pas d'apprécier un danger de la même manière, et donc d'envisager la réplique la plus appropriée. De très nombreuses milices sont apparues, s'opposant et se taillant des territoires intégrant des ressources. Ce sont elles qui occupent le terrain et monopolisent la force sans que puisse émerger une force d'envergure nationale.Depuis cinq années, on ne compte plus les tentatives de doter le pays d'une telle force, car cela suppose le règlement en amont, ou préalablement de la question politique. C'est dans un tel contexte que s'est installé le groupe radical Etat islamique (EI), faisant de la ville de Syrte son fief principal, et que l'armée dite progouvernementale du gouvernement d'accord national (GNA) de Fayez El Sarraj est reconnue par la communauté internationale.Et c'est là où ce groupe a été attaqué il y a un mois par les forces locales mais aussi par des armées étrangères, et l'intensité serait telle que, selon les spécialistes, l'étau serait en train de se resserrer. Sur terre, les soldats libyens ont réalisé une percée importante, s'emparant de certaines positions dans cette ville. Selon le Pentagone, les Etats-Unis ont mené sept frappes jusqu'à présent en 24 heures, assurant que des combattants de l'EI avaient été tués sans en préciser le nombre. Les avions de combat américains avaient lancé lundi leurs premiers raids contre des positions de l'EI à Syrte à la demande du GNA. Se contenter de dire que cette localité est la ville natale d'El Gueddafi, et qu'elle est située à 450 km à l'est de la capitale Tripoli, reviendrait à la banaliser. La ville comptait 120 000 habitants avant sa prise le 9 juin 2015 par l'EI, mais 75% d'entre eux ont réussi à fuir. Il y resterait quelque 30 000 civils.C'est bien plus que cela, du point de vue stratégique, les géographes en faisant un trait d'union entre l'est et l'ouest de l'Afrique du Nord. On dira simplement d'elle qu'elle est aux portes de l'Europe, 300 km la séparant des rives européennes. En outre, sa proximité avec la zone du «croissant pétrolier», plus à l'est, a donné des visées expansionnistes à l'EI, désireux de contrôler les terminaux et ports pétroliers. Quelque chose se préparait, voire se déroulait comme pouvait le laisser supposer la présence de forces étrangères, malgré la protestation des autorités locales, lesquelles souligneront néanmoins que l'intervention aérienne américaine a eu lieu en liaison avec elles et avec leur plein accord.Mardi, le président américain, Barack Obama, a jugé que les frappes en question relevaient de la «sécurité nationale» de son pays et de ses alliés européens. Un contexte nouveau, mais aussi des données fondamentalement nouvelles avec une intervention étrangère basée sur des considérations stratégiques apparaissant comme une déclaration de guerre au groupe EI, les combats actuels autour et dans la ville de Syrte y trouvant alors leur explication non pas du point de vue de leur opportunité, la question ne se posant en aucun cas, mais dans leur étendue et leur intensité.Mais elles ont néanmoins besoin d'appui politique local et plus précisément d'unité. En effet, le Parlement libyen, qui n'a jamais voté la confiance au gouvernement actuel, a jugé que les frappes américaines étaient des «violations de l'espace aérien» libyen. Une simple querelle entre leaders libyens, ou divergence stratégique ' Une autre urgence pour les Libyens.


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