Algérie

L'urgence de réhabiliter la formation



C'est devenu une pratique très répandue en Algérie. Dès qu'il est question de réhabiliter, réformer ou relancer un secteur d'activité, les pouvoirs publics misent «tout» sur l'aspect matériel en oubliant que la ressource humaine est le facteur qui garantira la réussite et la pérennité d'un projet. Une brève analyse de l'ensemble des plans de relance engagés ces dernières années, dans les différents secteurs d'activité, confirme le postulat et explique l'échec -consommé ou redouté, c'est selon- de la démarche ainsi entreprise.
Si on prend le développement du sport national, on peut noter que la thérapie appliquée reste essentiellement basée sur l'aspect strictement matériel (tels que la réalisation de nouvelles infrastructures de base, l'aménagement d'espaces de pratique sportive, l'achat des équipements et des matériels'), à l'exclusion de l'aspect formation des ressources humaines devant conduire la stratégie de développement du sport. C'est ainsi que, malgré les énormes dépenses consenties, l'équipe nationale de football n'arrive toujours pas à s'imposer sur la scène continentale et encore moins internationale, que la sélection de handball se fait malmener et que presque plus aucune discipline ne parvient à faire vibrer les Algériens.
Le même constat peut être dressé dans d'autres secteurs, comme le tourisme qui voit des sommes d'argent astronomiques aller vers la construction d'infrastructures hôtelières et d'accompagnement, cependant que la formation est quasiment abandonnée : alors que 280 milliards de dinars sont ainsi investis pour augmenter les capacités d'accueil, on annonce la réception d'une école à la fin de l'année en cours et la réalisation prochaine d'une seconde à Timimoun. On peut également évoquer la santé, les collectivités locales, les banques, les postes et télécommunications' qui continuent de souffrir d'un sérieux déficit en ressources humaines qualifiées, aussi préjudiciable pour l'économie nationale que pénalisant pour le citoyen.
Tout le monde le reconnaît, l'Algérie a effectué un «bond en avant» en matière de développement économique et d'amélioration du cadre de vie général. Mais, de même que de très nombreux appareils sophistiqués importés dans les années 1990 sont restés dans leurs emballages faute de techniciens spécialisés, les efforts de construction consentis durant toutes ces années risquent de s'avérer vains si le déficit en compétences n'est pas rapidement résorbé.
S. O. A.


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