Fortement propulsée par son éventuel nouveau statut de langue officielle, inscrit dans le cadre de l'avant-projet de révision de la Constitution, la langue tamazight a été au c?ur d'une table ronde autour du patrimoine culturel immatériel amazigh « Promouvoir le patrimoine immatériel. Quels procédés ' », organisée, lundi dernier au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, à Alger, par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) dans la foulée de la célébration de Yennayer. Grand spécialiste de la culture berbère, le journaliste-auteur, Rachid Oulebsi, appelé à établir un état des lieux de l'ensemble du patrimoine culturel immatériel algérien à travers l'ensemble de ses dimensions, amazighe, andalouse, musulmane... et ce, suggère-t-il, en dressant un inventaire scientifique et rigoureux de l'ensemble des facettes de cette culture, dans l'espoir de parvenir à des pratiques de sauvegarde et de mise en valeur qui font aujourd'hui défaut. « Un long travail nous attend », a-t-il confié non sans avoir, auparavant, mis l'accent sur la nécessité, voir l'urgence, d'une politique publique, en harmonie avec l'Unesco, ayant pour objectifs la sauvegarde, la préservation et la promotion de ce riche patrimoine culturel immatériel dont quelques expressions sont aujourd'hui inscrites et protégées par l'instance onusienne, telles que la Sbeiba de Djanet, l'Ahellil du Gourara...Par ailleurs, l'expert a mis en évidence, en les citant l'une après l'autre, les cinq dimensions du patrimoine culturel immatériel, tel que mentionné dans la Convention de l'Unesco ratifiée en 2003, à savoir les traditions orales (langues, poèmes, contes, adages, devinettes), les arts du spectacle (théâtre, danses, jeux de masse, musiques...), les fêtes et les rituels (calendriers agraires, Yennayer..), l'imaginaire (visions de l'univers, les divinités...) et enfin les savoir-faire (artisanat...). Abordant dans le même sens, l'universitaire et auteur de plusieurs ouvrages, notamment sur la poésie kabyle, M'Hamed Djellaoui, a insisté tout au long de son intervention sur la dimension humaine du patrimoine immatériel. « Une culture et une langue, qui ne sont pas en mesure de communiquer en s'ouvrant sur l'autre, n'atteindront jamais l'essor escompté », a-t-il professé tout en insistant sur ce qu'il appelle « la communication culturelle », la seule à même d'enrichir la langue notamment dans sa vocation humaine.Loin des débats, l'ambiance était très conviviale au Palais où les passionnés du patrimoine amazigh ont assisté à un montage d'un rituel de mariage traditionnel de la région de Bejaïa, sur fond d'une animation musicale assurée par des troupes folkloriques et des chants polyphoniques.
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Posté Le : 12/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine G
Source : www.horizons-dz.com