Algérie

L'urbanisme algérien paie les frais de la corruption et de l'informel



C'est ce qui ressort des différentes déclarations des intervenants dans ce dossier sur le sujet réalisé en marge des assises nationales de l'urbanisme les 19 et 20 juin dernier à  Alger. En effet, l'Algérie a lancé des programmes de logements dans la précipitation depuis l'indépendance, délaissant le contrôle des constructions selon les normes et la concentration des activités économiques dans le nord du pays.
Résultat : une urbanisation anarchique des villes qui gagnent ces dernières années les zones rurales. Seule une loi, jugée «obsolète», a apporté un plan directeur d'aménagement du territoire (PDAU) en révision actuellement et des POS (plan d'occupation de sol) mal appliqués au niveau des communes par les collectivités locales en charge de leur gestion. Les nouveaux POS devraient àªtre validés rapidement selon le ministre de l'Habitat, Nourredine Moussa, lors d'une conférence de presse tenue en marge des assises. En 2009, d'autres instruments et institutions ont été lancés comme l'agence nationale d'urbanisme (ANURB), opérationnelle récemment, qui fédère des études pour 12 entreprises publiques pour intervenir dans les communes. Une inspection générale a été mise en place aussi pour renforcer le contrôle assuré actuellement par 1200 agents de la police d'urbanisme habilités à  constater les infractions aux règles d'urbanisme, selon le chiffre avancé par M. Moussa. Ce dernier a indiqué que le chiffre d'architectes urbanistes diplômés est de près de 10 000 seulement. Ce déficit sera-t-il comblé par l'Ecole supérieure d'urbanisme annoncée par le ministre ' A ce propos, les professionnels accusent la formation d'archaïsme et d'absence de prospective dans le domaine alors que l'essence même de l'urbanisme est la planification.
Consacrer plus de moyens et de temps aux études de projets
Pour d'autres, l'urgence et la densité de logements programmés par l'Etat ainsi que les projets en chantier ont mis en péril une vision «équilibrée» des villes en Algérie. Les habitations inachevés et hors normes ont fait perdre beaucoup d'argent à  l'Etat, mais aussi aux collectivités locales et aux  particuliers. Il est possible de remédier à  la situation si les pouvoirs publics mettent le paquet dans les études, créent une fusion entre l'université et l'entreprise et consacre plus de temps et de financements aux études dans ce sens. En somme, tirées des leçons des erreurs du passé en assurant la continuité dans la gestion des projets par les responsables. Le président du collège national des experts architectes, Abdelhamid Boudaoud, recommande le recrutement de directeurs techniques expérimentés dans les APC et ne pas leur désignation par le P/APC. Par ailleurs, les maîtres d'ouvrages ne font pas appel à  tous les acteurs de l'acte urbanistique, dont le paysagiste qui est souvent ignoré alors que des plans sont élaborés à  cet effet sous d'autres cieux.
L'Algérie paie ainsi les frais de l'exode rural, de l'urgence pour répondre à  des besoins en deçà de la demande réelle et enfin de la négligence et des passe-droits dans le domaine de la construction affectant ainsi l'urbanisation de ses villes. La mauvaise répartition des richesses a eu pour conséquence l'anarchie et la malvie dans les grandes métropoles algériennes. Comment s'en sortir ' La réponse sera peut-être apportée dans les prochaines années, selon les professionnels optimistes.            


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