Algérie

L'UPM et nous : pour quels projets concrets ? (*)



Les représentants de 42 pays européens et méditerranéens (le « guide » libyen ayant choisi de s'abstenir) vont se retrouver, aujourd'hui dimanche, à Paris, dans le cadre imposant du Grand Palais, autour de projets de partenariats à géométrie variable : l'Union sera « un partenariat multilatéral » basé sur « une volonté politique partagée de revitaliser les efforts visant à transformer la Méditerranée en un espace de paix, démocratie, coopération et prospérité » ; elle viserait à « jouer un rôle important pour faire face aux défis de la région» : «La crise de la sécurité alimentaire mondiale», «la désertification », les questions de migration, d'énergie, de « terrorisme et [d']extrémisme » (selon une mouture du projet de déclaration finale obtenue par Le Monde, et datant du 4 juillet).

Dans un entretien (Le Monde, 12/07/2008), l'un des initiateurs du projet pour la Méditerranée, M.H. Guaino déclare: «le but c'est qu'après le 13, tous ceux qui ont un projet de dimension régionale et d'intérêt général, Etats, collectivités, universités, associations, entrepreneurs, scientifiques, artistes, peuvent le réaliser avec le soutien de l'UPM. Je pense à une Banque de la Méditerranée, à un Centre méditerranéen de la recherche scientifique, à des universités communes, à un Erasmus méditerranéen, à un conservatoire du littoral, à des politiques communes du tourisme, au nucléaire civil, à la réunion des Académies de la Méditerranée et à des centaines d'autres projets, grands ou petits, qui permettront de tisser des solidarités. C'est une démarche humble et pragmatique dont la finalité est très ambitieuse ».

A la question de savoir : «Comment associer dans l'UPM des régimes inégalement démocratiques ? », ce proche conseiller de M. Sarkozy répond: «Si l'on veut coopérer, faire avancer la cause de la paix, faire de la Méditerranée le grand laboratoire du codéveloppement, il faut bien le faire avec les Méditerranéens. Sinon, nous sommes condamnés à contempler sans rien faire la montée des périls et l'injustice », il précisera aussi : « Il y aura une coprésidence entre un pays du Nord et un pays du Sud, sans doute, pour commencer, la France et l'Egypte.

Il y aura un secrétariat permanent avec des fonctionnaires du Nord et du Sud et un comité de représentants permanents de tous les pays membres. Mais les conditions de la réussite seront que le Nord accepte vraiment de partager la décision avec le Sud et que la logique bureaucratique ne revienne pas en force ».

Parmi un des projets déposés sur la table de discussion, figure celui proposé par l'Oranais Dr A. AMEUR (Cardiologue, Vice-président des Urgences Cardiologiques de Paris), qui apparaît comme une solution innovante pour le traitement des urgences cardiologiques : Unité Mobile pour la Douleur Thoracique. Rappelons qu'il s'agit-là d'agir sur la première cause de mortalité dans beaucoup de pays méditerranéens.

«Malgré, nous dit-il, les progrès considérables réalisés ces dernières années, tant du point de vue diagnostique que thérapeutique, cette mortalité, due au syndrome coronarien aigu, demeure incompressible. L'apparition récente sur le marché de nouveaux marqueurs biologiques, telle la hFABP, la troponine et le BNP, et plus tard, les myeloperoxydases, les MMP, les cytokines et leur réalisation au lit du malade, permet un diagnostic rapide (10mn) et fiable. Le niveau de troponine et de BNP permet par ailleurs, une approche pronostique, la CRPus, les myeloperoxydases, les MMP, les cytokines et autres marqueurs de la réactivité plaquettaire permettant une stratification du risque ».

« La réalisation de ces marqueurs à domicile permet l'instauration rapide des thérapeutiques plus appropriées (anti-agrégants et anti-fibrines), pour bloquer les phénomènes thrombotiques en rapport avec la fissuration ou la rupture de la plaque d'athérome responsable de l'infarctus du myocarde. Le malade ainsi stabilisé (blocage des processus thrombotiques) est alors dirigé rapidement vers une unité de coro-angioplastie afin de réaliser une revascularisation optimum et ce, dans les meilleurs délais.

La mise en place de ces techniques au lit du malade (marqueurs et molécules) permet donc une diminution importante du délai de prise en charge, puisque le diagnostic et le traitement sont initiés immédiatement et améliorent d'autant le pronostic vital et réduisent la morbidité. La création d'une «Unité Mobile pour la Douleur Thoracique» (UMDT) et son corollaire «Centre pour la Douleur Thoracique» (CDT) représente le moyen le plus efficace pour répondre à ce type de situation ».

« L'UMDT travaillera en étroite collaboration avec les SAMU et un réseau de structures de soins (plateaux techniques : coro-angioplastie) qui complètera son action thérapeutique par une revascularisation myocardique optimum.

Il s'appuiera donc sur une solution informatique associant deux structures : UMDT-CDT ayant pour objet de :

1. véhiculer un ensemble d'informations médicales précises concernant un patient entre les différents intervenants afin d'en améliorer le traitement. Ainsi, les informations saisies pourront être consultées par l'ensemble des intervenants à savoir :

- les médecins spécialistes qui interviennent dans l'urgence (cardiologue urgentiste, cardiologue aiguilleur);

- les plateaux techniques, cliniques et hôpitaux, (cardiologue interventionnel);

- les médecins qui suivent le patient (cardiologue traitant).

2. stocker l'ensemble de ces informations dans une base de données unique afin d'exploiter par la suite des données statistiques précieuses, dans le but de faire avancer la recherche médicale en cardiologie ».

L'objectifs opérationnel principal est : la mise en place d'une structure cardiologique d'urgence pour une prise en charge optimum des douleurs thoraciques dans le but de réduire le plus possible la mortalité et la morbidité en s'inscrivant dans la démarche actuelle d'une diminution des coûts de santé.

Une solution innovante pour le traitement des urgences cardiologues est ainsi réalisée. Elle associe :

 un Centre pour la Douleur Thoracique (CDT);

 une Unité Mobile pour la Douleur Thoracique (UMDT);

 une structure informatique intégrant une banque de données et reliant le CDT à l'UMDT.

 Dans le cadre de la mise en place de la flotte de solidarité africaine, le Centre pour la Douleur Thoracique (CDT) s'associe à Numérique Assistance pour apporter expertise et assistance par le biais de la télémédecine renforçant ainsi la coopération Nord - Sud dans le domaine de la cardiologie, notamment :

. en désenclavant des zones isolées, en particulier rurales,

. en palliant au manque de personnel soignant, désengorgeant ainsi les services d'urgences,

. en transmettant en temps réel les informations vitales nécessaires à l'aide au diagnostic et l'expertise pour une prise en charge à distance par le CDT.

L'UMDT favorise la mise en place des CDT (véritable Centre pour la Douleur Thoracique) situés dans des établissements hospitaliers. Un CDT est une unité fixe de 3 à 6 lits. Les premiers CDT (Centre pour la Douleur Thoracique) seront situés dans des cliniques à Alger, Damas, Turin...

Ils seront sous le contrôle direct de l'UMDT, qui est seule responsable de son activité et qui ouvrira ses portes à Paris en Septembre 2008.

Des solutions techniques pour résoudre, avec les moyens de 2008, beaucoup de nos problèmes des plus graves en associant notre Diaspora - les pouvoirs publics n'étant nullement sollicités si ce n'est pour SOUTENIR - verront-elles le jour ? Mon pessimisme actuel me pousse à rester dubitatif ! Inchallah.



(*) Avec Dr Ameur (Cardiologue, Paris)
(**) Economiste






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