Algérie

L'université se cherche une langue '



Est-il vrai que la mise en concurrence du français et de l'anglais à l'université est d'essence purement politique, mise en train uniquement pour détourner l'attention de l'opinion des véritables problèmes que vit le pays ' La question, qui faisait polémique à l'ère de l'ancien gouvernement, s'accentuant vers la fin 2019, soit au terme de son hégémonie sur la vie politique nationale, revient au galop avec l'actuelle équipe gouvernementale. En témoigne cette déclaration du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à la veille de la célébration de la Journée de l'étudiant, réaffirmant cette voie dans laquelle l'université allait s'engager, en l'occurrence la généralisation de l'enseignement en anglais de «manière graduelle mais déterminée». Chose qui laisse croire que la tendance n'a rien d'un choix hasardeux ou d'une politique de diversion pour occuper la galerie et l'éloigner des questions essentielles. L'option semble, en effet, faire l'adhésion de l'ancien et du nouveau gouvernement. Cela dénote-t-il d'une concordance et de continuité dans les points de vue concernant ce choix ou est-ce les mêmes velléités de faire diversion et distraire l'opinion qui ressurgissent sur la scène dans des moments clés marqués par des débats beaucoup plus vitaux pour l'avenir du pays ' L'anglais ou le français comme langue essentielle à l'université, c'est important d'en discuter, mais pas au point de faire de la question une fixation. On doit, désormais, se faire à l'idée, fort répandue à travers le monde, de la nécessité de l'enseignement en anglais dans tous les établissements universitaires du pays. Le débat devrait seulement sortir des sentiers passionnels pour éviter les répercussions néfastes sur la qualité d'enseignement comme cela a été vécu avec le lancement de l'arabisation au bulldozer, dont l'université et l'école algérienne traînent encore l'inculte. La langue est un outil qu'il faut maîtriser avant d'en faire un bras de lance dans l'acte d'apprentissage. C'est le plaidoyer du ministre de l'Enseignement supérieur soutenant que l'université algérienne ne peut en aucun cas faire l'impasse sur le passage à la généralisation de l'enseignement en anglais dans le cadre d'une stratégie nationale progressive. Bien conscient de la nécessité d'éviter les erreurs du passé, M. Chitour relève dans ce contexte qu'il faut aller vers une généralisation de l'anglais à l'université par petites touches et de façon apaisée. Enfin, il est bienheureux que le même responsable fasse remarquer en filigrane que ce n'est pas la langue d'enseignement qui pourrait mettre fin à la saignée des hauts diplômés. Et ce n'est pas uniquement une histoire de statut qu'il faudrait leur arranger pour les retenir au pays. C'est tout un environnement qu'il faut purifier pour stopper la fuite des cerveaux.


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