Algérie

"L'université pleure Fekhar"


Une peu plus d'un millier d'étudiants, d'enseignants et de travailleurs de l'université de Béjaïa, soit un peu moins que la dernière marche du genre ont réinvesti de nouveau la rue, hier, contre le système, dont ils revendiquant toujours le départ de ses symboles. En dépit de la chaleur du jour et du taux d'humidité, les marcheurs ont battu le pavé de l'axe principal qui sépare le campus de Targa Ouzemour et le siège de la wilaya et plus tard dans différentes artères de la ville. Durant tout le parcours, les manifestants ont crié haut et fort le rejet du système et de tous ses symboles, optant pour une IIe République, celle de la démocratie, de la liberté, du travail et du bien-être. Drapés de l'emblème national et du drapeau identitaire amazigh, les enseignantes, les enseignants, les étudiantes et les étudiants, ainsi que les travailleurs de l'université de Béjaïa, ont encore une fois réaffirmé leur choix, pour une solution politique à la crise, qui sévit dans le pays depuis le 22 février dernier. Les manifestants ont scandé des slogans rejetant, on ne peut mieux, la démarche des tenants du système et notamment leurs «manoeuvres» visant à diviser le mouvement ou encore à l'étouffer. A la détermination inébranlable de ne pas lâcher prise, s'est mêlée, hier, une tristesse difficilement dissimulable en raison de la nouvelle du décès de Kamel Eddine Fekhar, médecin et militant des droits de l'homme et de la démocratie à l'hôpital de Blida pendant sa détention préventive. «L'université de Béjaïa pleure Kamel Eddine Fekhar», pouvait-on lire sur une large banderole déployée à la tête de la marche. Maintenant que l'élection présidentielle du 4 juillet est totalement avortée, les marcheurs ont insisté sur l'organisation d'une «transition démocratique sans les figures du système», «pour une IIe république démocratique et sociale». «Bensalah, Bouchareb et Bédoui doivent dégager de fait», commente une étudiante comme pour expliquer les slogans scandés et brandis par une procession. «Ils n'ont aucune dignité de se maintenir en place pendant que des millions d'Algérie les rejettent et demandent leur départ», l'armée, qui a affirmé son soutien à la révolte populaire doit se ressaisir. L'occasion se présente de nouveau pour répondre aux aspirations de la population et aller dans le sens de ses revendications. «Nous resterons dans la rue autant qu'il le faudra» indique avec une forte détermination, Karim. «La lutte continue jusqu'à ce que le système tombe», renchérit un autre,,avant que la manifestation ne s'achève et que la foule ne se disperse dans le calme.
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