Algérie

L'université Mentouri promise à l'amélioration de l'enseignement



De notre correspondant à ConstantineNasser Hannachi

La qualité de l'enseignement est devenue un souci majeur pour l'université algérienne. L'assimilation dans les amphis et les salles de cours est en deçà de la norme. Un constat que nul ne peut récuser. L'étudiant assimile souvent mal les cours, et l'enseignant est appelé à se perfectionner davantage pour combler ce fossé. Dans ce sillage, un système d'évaluation a été nouvellement créé dans les campus pour tenter de mesurer les défaillances enregistrées.Les enjeux de l'assurance qualité dans l'enseignement supérieur auront suscité de grands débats, ces dernières années, auxquels ont même été associés des experts étrangers des fois. Si ce débat a déjà été engagé depuis plusieurs années dans d'autres pays et a débouché sur des solutions, en Algérie, les pouvoirs publics tentent encore de rattraper le retard pour mettre l'université algérienne au niveau des enjeux et défis de l'heure et au diapason avec les attentes et les besoins du pays. «Des cellules de suivi ont été installées au niveau des universités pour appréhender la qualité de l'enseignement prodigué dans différentes filières. En plus un intense programme d'évaluation a été mis en place, car le souci se rapportant à la qualité demeure grandissant», dira le vice-recteur de la pédagogie El Hadi Latrèche. Une démarche judicieuse mais qui n'a pas livré tous ses fruits de l'avis de la corporation d'enseignants. Pour cela des causes : un tel baromètre requiert un investissement total des étudiants pour pouvoir aboutir à un enseignement où la qualité prime. Pour l'heure, il est attendu que des résultats deviennent perceptibles au fur et à mesure que «l'on rend compte des résultats des travaux menés dans le milieu examiné».Tant de conventions ont été paraphées entre l'université Mentouri de Constantine et d'autres facultés, notamment françaises, dans le but de booster la formation. Toutefois, si l'on se réfère au classement de l'université algérienne à l'échelle mondiale, il n'y a pas de quoi être satisfait. Ce qui amène à dire que même le corps enseignant nécessite une large mise à niveau, et ce sont les hautes sphères qui voudraient recourir à des recrutements dans quelques filières, notamment les langues et ce pour pallier une déficience relevée sur le terrain. «D'une part, les universités, grâce au budget colossal octroyé par l'Etat, envoient des professeurs pour des recyclages et des perfectionnements , d'autre part, on crie au manque de qualité et à la faiblesse du niveau d'enseignement», déplorent des étudiants. Cela ne pourrait, en tout cas, pas éclipser les fforts consentis par les départements qui continuent à fournir des efforts pour améliorer la qualité des cours dispensés.

Quand la langue devient un obstacle?
Parfois, la réceptivité reste un facteur contraignant pour la majorité des étudiants. A cela s'ajoute un autre obstacle. L'écueil de la langue. «Certains étudiants peinent à comprendre certains cours. Ne maîtrisant pas la langue, il leur est difficile d'assimiler les cours», témoigne un enseignant. Et d'ajouter : «C'est un véritable problème. Les étudiants finissent par se décourager et baisser les bras. Ils apprennent à ne plus faire d'efforts pour approfondir leurs connaissances se contentant d'avaler le cours.» Evidemment, ce n'est pas avec cette méthode qu'on pourra comprendre, assimiler et analyser. D'ailleurs, la corporation estudiantine dénonce cette manière d'étudier et souligne l'absence d'ouvrages de références adéquats relatifs à chaque étape de leur cursus. Les enseignants essayent de palier à ces manques avec le seul moyen qu'ils ont : la polycopie des cours. Mais «les photocopies ne pourront jamais remplacer le cours magistral donné par un professeur», estime un pédagogue.Dans un autre chapitre pour le moins récurent depuis plusieurs années, les étudiants ne se cassent plus la tête : une seule idée les taraudent : décrocher le module coûte que coûte et accéder au palier supérieur. Et pour ce faire, il n'y a pas d'autre moyen que d'avoir la moyenne, ce qui n'est pas acquis pour tout le monde et nécessite du travail, car, les textes sont clairs : «N'est admis que celui qui dispose d'une moyenne qui équivaut à 10.» Les recalés durant l'année auront toujours une deuxième chance avec le rachat. De plus, avec une note approchant le 10, il y a encore des chances avec l'appréciation des membres du conseil pédagogique et des enseignants. «Il arrive qu'un étudiant soit excellent mais trébuche lors d'un contrôle de module. Dans ce cas, on ajuste sa note pour lui permettre de passer. A condition que l'écart entre la note obtenue et la moyenne ne soit pas important?», explique une source universitaire qui atteste qu'il n'existe pas de rachat systématique dérogeant à cette règle. Pratiquement, toutes les filières appliquent ces appréciations pour le repêchage, y compris les spécialités dans les troncs communs des sciences médicales. Une posture qui ne semble pas vouloir quitter les bulletins de notes et l'on continue de dénoncer la faiblesse de l'enseignement, une insuffisance à laquelle adhère les étudiants question de sauver son année?


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