L'université de Béjaïa renouera, jeudi prochain,
avec la protestation. Les enseignants, les étudiants et des travailleurs de ce
campus universitaire ont lancé, hier, un appel à une journée de mobilisation
programmée le 19 mai. Ils réclament «un changement dans la gestion de
l'université». «Le redressement de la situation de crise qui prévaut dans
l'enceinte universitaire passe nécessairement par la réhabilitation de la
pédagogie et le secteur de la recherche qui est malheureusement un parent
pauvre», affirment les initiateurs de cet appel à la mobilisation. Un appel qui
a été annoncé, hier, lors d'une conférence de presse animée par des enseignants,
des étudiants de la coordination locale des étudiants (CLE) et des
représentants des travailleurs des corps des agents techniques (ATS).
Les initiateurs de cette journée
de mobilisation de jeudi prochain prévoient d'organiser, notamment, un sit-in
devant la bibliothèque centrale du campus universitaire. A la veille de cette
conférence de presse, pas moins de 300 enseignants ont apposé leurs signatures
sur une pétition pour exiger un changement dans le système de gestion de
l'université jugé «trop autocratique et fortement centralisé» Le professeur Aïssat, cheville ouvrière de la protestation des
enseignants, a dénoncé la dégradation de la situation prévalant à l'université
de Béjaïa. «Le rectorat a rejeté toutes les
revendications des enseignants, des étudiants et des travailleurs», ont dénoncé
les animateurs de cette conférence de presse. Principale revendication des
enseignants: «une gestion démocratique de l'université». La corporation des
enseignants exige également «la réhabilitation des normes pédagogiques» dont
elle cite «l'émancipation des jurys de délibération et des comités pédagogiques,
censés être souverains». Les conférenciers ont aussi fustigé «le blocage de la
structure en charge de la gestion des Å“uvres sociales».
Il est à signaler que trois étudiants viennent de recevoir des
convocations dans le cadre d'une instruction judiciaire liée au saccage, le 5
avril dernier, du rectorat de l'université de Béjaïa.
Une douzaine d'étudiants, membres de cette coordination, avaient reçu des
convocations pour comparaître devant le conseil de discipline pour «avoir
saccagé le rectorat». Prévue à la mi-avril dernier, la
séance du conseil de discipline a été ajournée sous la pression des étudiants qui
avaient organisé un sit-in devant le siège du rectorat. Les 12 étudiants
encourent des poursuites judiciaires et sont menacés d'expulsion. Le 5 avril
dernier, le rectorat avait été incendié par des étudiants qui protestaient
contre ce qu'ils considèrent être comme «une agression d'un étudiant du
département de droit par le recteur et par un agent de sécurité», ce que nie le
premier responsable de l'université. De leur côté, les enseignants se sont
solidarisés avec les étudiants pour exiger «l'annulation des poursuites et la
mise en place d'une commission d'enquête indépendante».
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Posté Le : 17/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com