Algérie

L'université dans l'incertitude




Après la décision de maintien de la grève illimitée, les étudiants continuent de faire pression pour arracher leurs droits. Plusieurs universités et les huit grandes écoles contestataires sont toujours paralysées, faute de reprise des cours, mais ne sont pas pour autant vides et calmes.
Alors que la menace de recourir à  la grève de la faim et à  des sit-in devant la Présidence plane toujours, les étudiants grévistes continuent de se réunir, de débattre et tentent même le dialogue avec les administrations. «Nous avons entamé des discussions ce matin (mercredi, ndlr) avec les dirigeants du département, on a exposé tous nos problèmes, mais on attend que la tutelle statue», explique Yahia, délégué de l'université de Boumerdès. «Les étudiants du système classique sont déterminés, mais ceux du système LMD doutent, mais le maintien de la grève n'est pas pour autant remis en question», note Omar, un autre étudiant de l'université de Boumerdès. Même constat du côté des universitaires de Mostaganem : «Nous attendons que nos revendications soient prises en charge pour reprendre les cours», précise Adel, étudiant à  la faculté de technologie. A Béjaïa, les étudiants font bloc pour tenter de sortir l'université de sa torpeur. Leur ambition est grande : «Remettre en question toutes les réformes entreprises ces 20 dernières années et demander la démocratisation des campus universitaires», souligne Yahia, étudiant en post-graduation. Ces universitaires travaillent actuellement sur le projet de création d'une coordination nationale des étudiants pour résister aux pressions locales de l'administration qui semble vouloir les intimider, selon plusieurs témoignages. Du côté de l'USTHB, la grève ne fait pas l'unanimité, des examens ont eu lieu hier pour les classes d'ingéniorat et l'essentiel de la protestation n'est porté que par les licenciés du nouveau système. Pour leur part, les grévistes des grandes écoles confirment leur détermination à  imposer leurs revendications. Les étudiants de l'école préparatoire science et technique d'Alger, à  qui l'accès à  l'école a été interdit hier matin, viennent d'adresser une lettre au président de la République. Logés dans les locaux inappropriés du lycée Emir Abdelkader, ces étudiants s'inquiètent et tentent toutes les voies qui puissent permettre une sortie de crise. «Nous n'avons pas de professeurs qualifiés et attitrés en nombre suffisant, nous ne bénéficions pas de travaux pratiques, depuis le lancement de l'école l'année dernière», précisent-ils dans ce document. Ils pointent également du doigt «l'administration délétère quasi absente qui a perdu toute crédibilité» et demandent à  ce que leurs revendications soient prises en charge. Ces étudiants grévistes, qui s'inscrivent dans la contestation générale des grandes écoles et des universités en crise depuis des semaines, signalent qu'ils sont prêts à  geler leur grève, dans les trois jours qui viennent, s'ils reçoivent une réponse favorable et effective à  toutes leurs revendications.


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