Algérie

«L'universalité réunit, elle ne clive pas» Hacene Larbi, Chef d'orchestre



«L'universalité réunit, elle ne clive pas» Hacene Larbi, Chef d'orchestre
Hacène Larbi, maestro algéro-français, a dirigé, jeudi soir, à l'esplanade du Palais de la culture Moufdi Zakaria, le concert d'ouverture du 5e Festival international de la musique symphonique d'Alger. Mozart, Offenbach, Bizet, Dvorak, Berlioz, Belli et Delibes étaient au programme.L'orchestre national algérien était accompagné de Suk Chamber Orchestre de Prague. La Tchéquie est l'invitée d'honneur du Festival qui se déroule jusqu'au 19 septembre 2013. «Un festival qui porte les marques d'une audace culturelle. C'est un projet ambitieux où il y a du sens. La musique est le chemin le plus court d'un c'ur à un autre», a-t-il plaidé pour le partage de la culture. Evoquant la symphonie du Nouveau monde du compositeur tchèque Antonin Dvorak, Hacène Larbi a estimé qu'aujourd'hui le nouveau monde est représenté par l'Afrique. «Les attentes les plus ferventes se retrouvent du côté des pays du Sud», a-t-il relevé.
Un extrait de la symphonie numéro 9 de Dvorak a été joué jeudi soir. Dvorak avait écrit cette symphonie, dite du nouveau monde, aux Etats Unis. Elle a été jouée pour la première fois en décembre 1893 à New York. «Tout ce qui renvoie à la culture a un lien avec l'universel. Cela relève du fait humain. En revanche, parler de musique universelle, cela suppose que d'autres musiques ne le sont pas. De la même manière lorsqu'on parle de musique du monde ! Je n'ai pas entendu de musiques venant d'autres planètes ! Nous avons hérité de catégories qu'il faut revisiter, réalimenter. La portée du festival d'Alger permettra de redimensionner la chose. Ce qui est clivant, c'est de dire qu'il existe une sous-musique et une sur-musique d'être dans une échelle de valeur de cette nature. Il faut sortir de cet étiquetage, l'universalité réunit, elle ne clive pas», a-t-il relevé. Il a rappelé la tradition savante occidentale d'où émane la musique symphonique.
«Cette tradition s'inscrit dans une durée faible et concerne une aire culturelle réduite comparée à la planète. Cette musique n'a que mille ans d'histoire. Ce qui ne représente rien à l'échelle cosmique, humaine et culturelle», a expliqué Hacène Larbi. Il est remonté jusqu'à l'époque de l'Ars antiqua, appelée aussi l'Ecole de Notre-Dame de Paris (vers 1150). Selon lui, le monde regorge de musiques et de faits culturels. «Qu'on les qualifie d'universels ou non», a-t-il noté. Il a rappelé aussi qu'après sa naissance, la musique symphonique était soutenue tant par le clergé que par l'aristocratie. «Quand Mozart quitte Salsburg pour Vienne, c'est un musicien libre. Il quitte l'influence de la soutane et celles des cours princières», a-t-il souligné. Parlant de l'Afrique, il a évoqué la longue tradition musicale en Egypte.
L'opéra du Caire est très actif
«Une tradition comparable à celle de la Chine. L'opéra du Caire est très actif avec un chef d'orchestre que je connais bien. Quantité de pays africains ont été porteurs de projets musicaux singuliers. Il n'y a qu'à citer l'Afrique du Sud. Un travail admirable y a été mené là-bas, comparable à ce qui a été fait au Venezuela, repris en France avec le projet Demos. Des expériences singulières ont été aussi menées au Maroc et au Qatar», a relevé Hacène Larbi.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)