Algérie

L'univers fabuleux d'une littérature orale



L'écrivain Kaddour M'hamsadji a animé une conférence à Bouira, autour de la boûqâla, ce jeu de société algérien très ancien qui fait l'éloge de la poésie orale féminine.Une conférence sur le jeu de la boûqâla a été animée ce week-end par l'écrivain Kaddour M'hamsadji à la maison de la culture Ali-Zamoum de Bouira. Pendant sa présentation, l'écrivain âgé de 85 ans a ébauché le thème en faisant connaître à l'assistance que la boûqâla est un jeu de société algérien très ancien qui fait l'éloge de la poésie orale féminine, et improvisé pour éveiller l'intelligence imaginative de tous ceux ou toutes celles qui en sont friands. Il fera savoir également que le jeu de la boûqâla est souvent pratiqué lors d'une assemblée conviviale.
Autrement, l'origine de la boûqâla revient aux femmes bien entendu, selon l'orateur, notamment algéroises de la Casbah qui se réunissaient sur les terrasses qui étaient leur univers exclusif, et par lesquelles elles pouvaient entrevoir la baie d'Alger qui était l'une des plus belles au monde paraît-il. Ainsi était née cette "littérature orale d'une grande dimension qui a fait que la femme est la gardienne de notre mémoire. Donc, nous devons de conserver cette création qui est réellement éducative", plaidera M'hamsadji. Ce dernier passera au contexte historique dans lequel est né le jeu de la boûqâla, pour dire qu'il était marqué par des guerres contre des corsaires, pirates dangereux et autres flibustiers qui écumaient nos richesses au loin des côtes d'Alger. "Car il ne faut pas oublier que l'Algérie était convoitée, à un tel point que des ennemis en voulaient à sa culture rayonnante et à sa richesse économique d'alors." C'est dans cette situation bien déterminée qu'est née la boûqâla faisant ainsi l'augure et le bon présage pour que leurs maris, fils guerriers, partis défendre les eaux territoriales reviennent sains et saufs. Diversement, la boûqâla traite d'autres thèmes tels que l'amour que nous trouvons plus développé et plus important, il y a aussi divers sujets dont la vie populaire quotidienne et les évènements historiques, l'influence de la nature, les corps célestes, le portrait idéal de la jeune fille, les maximes, le serment, les épices, l'encens..., suivant le raisonnement de Kaddour M'hamsadji et ce qu'il est constaté dans notre société de nos jours. "C'est que nos jeunes et moins jeunes ignorent complètement les origines historiques de la boûqâla. Ils s'en vont ainsi improviser des poèmes qu'ils assimilent à la boûqâla ou bouâqal (pluriel de boûqâla), alors que ces dernières sont nées dans un contexte bien précis que l'on ne peut nullement transformer, car il n'est de poème dit boûqâla que celui qui se rapporte à son origine, quand bien même ces nouvelles créations seraient d'une beauté apparente mais le fond n'est pas le même."
Par ailleurs, l'écrivain journaliste Ali Douidi lui succédera pour intervenir sur un autre thème faisant partie toujours de l'univers de la femme, vu qu'il s'agit de "la femme à travers l'histoire".
Le conférencier se lancera dans une longue démonstration philosophique, tout en se basant sur les repères des parcours légendaires d'exemples de grandes femmes qui ont marqué l'histoire, pour conclure que "la femme est la mère de l'humanité qui est son propre caractère". Cela veut tout dire, tout compte fait.
Farid Haddouche


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