L'unité nationale, une ligne rouge

L'installation d'un grand écran au stade du 20-Août-1955, à quelques dizaines de mètres du lieu de rassemblement des manifestants, pour suivre le déroulement du match de la finale de la coupe d'Afrique a peu influé sur la marche de cette 22e édition qui a vu des centaines de manifestants répondre à ce rendez-vous hebdomadaire des marches pacifiques. Les manifestants n'ont cessé d'appeler à préserver l'unité nationale comme une ligne rouge à ne pas franchir et à maintenir le caractère pacifique et civilisé de ce grand mouvement national.Ils ont marché le long de l'artère principale du centre-ville en scandant les slogans phares du hirak qui appellent à une Algérie libre et démocratique, comme "Daoula madania, machi âaskaria" et aussi "Samidoun, samidoun, li nidam rafidoun" (nous résistons et refusons le système) ou encore "Allah Allah ya baba, djina nnehiw el îssaba" (Ô Dieu ! Nous sommes venus pour les bandits). Il y a eu beaucoup plus de chants patriotiques à la gloire de la patrie mais, événement footballistique oblige, les manifestants n'ont pas oublié de scander "One, two, three, Viva l'Algérie !" et surtout "Inchallah ya rabbi, l'Algérie défili" (Inchallah, le défilé en Algérie).
Pour la circonstance, les fenêtres et les balcons ont été ornés du drapeau national au niveau de la grande majorité des immeubles, alors qu'un grand nombre de marcheurs étaient drapés des couleurs vert, blanc, rouge. Ils ont aussi réitéré l'appel pour le départ de Bensalah et du gouvernement de Bedoui. L'appel aussi aux magistrats pour juger tous les corrompus qui ont ruiné le pays et dans toutes les wilayas.

A. Boukarine