Algérie

«L'unité nationale est une ligne rouge à ne pas franchir» Des milliers de chômeurs se rassemblent à Ouargla



Le rassemblement tenu jeudi par des chômeurs de la wilaya de Ouargla ne portait pas uniquement sur l'emploi, mais a également été une tribune pour rejeter toute idée de «séparer le sud du nord du pays».
Le rassemblement tenu à la place du 1er Mai, devant le siège de l'Assemblée populaire communale (APC) de Ouargla, a drainé des milliers de personnes venues exprimer des revendications d'ordre strictement social, dont principalement le droit à l'emploi. Les participants à ce rassemblement ont, à l'occasion, exprimé leur refus de toute idée d'atteinte à l'intégrité du territoire national et à l'unité du pays. «L'unité nationale est une ligne rouge», est-il écrit sur une banderole. «Non à la fitna sur la terre du pays», est-il écrit sur une autre banderole.
L'hymne national retentissait durant le rassemblement. «Contrairement aux accusations dont nous sommes victimes, nous ne sommes pas des séparatistes et l'unité de notre pays l'Algérie est pour nous une ligne rouge à ne pas franchir», affirment de nombreux organisateurs et participants à ce rassemblement.
De dizaines à 8h, le nombre des participants a atteint des centaines puis des milliers. Des participants affluaient de plusieurs wilayas. Des informations circulaient parmi les organisateurs et participants à ce rassemblement faisant état de «l'interpellation en route de personnes arrivant d'autres wilayas par bus». Un des participants à ce rassemblement lance au micro : «Nous demandons aux forces de sécurité de libérer les personnes interpellées». Rencontré sur les lieux du rassemblement, Tahar Belabbès, coordinateur du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), dira qu'«au moins 16 personnes ont été interpellées». «L'Algérie libre et démocratique», scandaient également les participants à ce rassemblement.
Les policiers chargés de maintenir l'ordre se tenaient à quelques dizaines de mètres du lieu de la contestation et se faisaient discrets. Les organisateurs et les participants à ce rassemblement des chômeurs de Ouargla et d'autres wilayas du pays ont tout fait pour éviter tout ce qui pourrait provoquer la confrontation. Le rassemblement s'est déroulé sans aucun incident. «Nos revendications sont strictement d'ordre social.
Il n'y a aucune banderole sur laquelle serait inscrite une revendication d'ordre politique. Les slogans scandés concernent également des revendications sociales. Nous ne sommes pas des séparatistes. Nous ne cherchons pas et nous n'accepterons jamais que le pays soit divisé. L'Algérie est une et indivisible et appartient à tous les Algériens», diront d'autres organisateurs et participants à ce rassemblement.
«Regardez dans quel état se trouve la chaussée»
Les organisateurs et participants sont unanimes quand il s'agit de l'intégrité territoriale et de l'unité du pays. «Nous sommes prêts à défendre le pays contre toute atteinte à son intégrité ou à son unité. Nous ne cherchons pas la séparation du sud et du nord du pays. Tout ce que nous revendiquons, c'est le droit au travail et l'amélioration des conditions de vie par le renforcement du développement du Sud», diront de nombreux protestataires. «Ouargla est une ville pétrolière. Regardez l'état de délabrement de la chaussée.
Ça donne une idée sur la marginalisation de cette wilaya», affirme un autre participant. La chaussée de la place du 1er Mai, où se tenait le rassemblement, est en grande partie défoncée. «Regardez dans quel état se trouve le château d'eau, juste en face. C'est une autre illustration de la situation d'abandon de notre wilaya», ajoute un autre protestataire. Tahar Belabbès, coordinateur du CNDDC, dira que «les normes universelles veulent que chaque région pétrolière ait droit à 30% de l'argent obtenu par la vente de ce pétrole.
Ici, moins de 1% des revenus de la vente du pétrole sont consacrés à cette wilaya». Les participants à ce rassemblement ont fait part de leur désarroi aux journalistes présents. «J'ai déposé de nombreux dossiers à l'Agence nationale de l'emploi (Anem) et j'attends depuis des années qu'on me donne du travail», confie un chômeur. «Moi, j'ai déposé des demandes à maintes reprises à l'Anem qui m'a orienté vers une société pétrolière étrangère. J'ai été au siège de cette société et on m'a demandé d'attendre qu'ils m'appellent au téléphone.
J'ai attendu mais je n'ai reçu aucun appel», lance un autre participant à ce rassemblement. Les chômeurs de Ouargla et d'autres wilayas du pays présentent des documents de l'Anem pour conforter leurs propos. Vers 10h30, les organisateurs et participants au rassemblement commençaient à se disperser. «Nous avons tenu ce rassemblement pour une durée de quelques heures pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur notre situation.
Nous restons mobilisés pour l'obtention de nos droits et nous restons mobilisés pour défendre l'intégrité territoriale et l'unité de notre pays», diront de nombreux organisateurs et participants à ce rassemblement. «Dites aux Algériens de ne pas s'inquiéter et rassurez-les de notre part», ont déclaré de nombreux organisateurs et participants à ce rassemblement.
De notre envoyé spécial


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