Algérie

L'Union du Maghreb Arabe : L'approche géopolitique a fait défaut



Les travaux de la 7e session ordinaire du Conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe (UMA) ont débuté hier à Club des Pins, à Alger. Créée le 17 février 1989 à Marrakech, l'UMA n'a malheureusement pas porté ses fruits tant escomptés. Où réside la fracture ' D'aucuns estiment que sur le plan économique, même si le travail se fait au ralenti, il existe une entente entre les opérateurs économiques des cinq pays membres de l'UMA. Seulement, le problème de la construction de l'Union du Maghreb réside dans l'approche géopolitique. Cette réalité a été confirmée hier par les nombreux participants à cette session. Dans son discours, Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, a reconnu qu'il existe des obstacles qui empêchent l'UMA de fonctionner convenablement. Mais plus loin, Bensalah s'est voulu optimiste en affirmant qu'en « dépit de tout ce qui se dit sur l'UMA, elle est aujourd'hui une réalité palpable, même si elle est confrontée à des problèmes, ses mécanismes fonctionnent normalement et lui permettent de prendre des décisions », note le président du Sénat.L'orateur pense que la préservation des intérêts du Maghreb arabe exige « un travail en commun avec résolution et dans un cadre harmonieux et complémentaire, et ce, afin de préserver nos intérêts et de faire prévaloir nos cartes dans les négociations avec nos partenaires », a lâché Bensalah, qui regrette que les pays membres de L'UMA avancent en rangs dispersés : « Avancer en rangs divisés dans le cadre des zones de libre-échange au niveau euro-méditerranéen et dans nos relations avec l'Union européenne et les autres ensembles régionaux est susceptible d'affaiblir notre position lors des négociations et de nous priver de l'utilisation des cartes gagnantes à notre disposition dans ces négociations. »Un rythme modesteDans son évaluation du processus d'édification maghrébine, Bensalah note que l'UMA connaît une dynamique même si son rythme paraît modeste et ne lui permet pas vraiment de faire face aux grands défis qui entravent ses processus, tels que les problèmes des jeunes, de sécurité, de terrorisme, de crime organisé, de l'émigration, de changements climatiques, de désertification, d'eau et de sécurité alimentaire. De son côté, Abdelaziz Ziari, président de l'APN, a révélé que la construction maghrébine est une « exigence » et un « impératif stratégique » pour l'Algérie. En dépit des obstacles et des difficultés du moment, Ziari est convaincu que l'avenir de notre pays est avant tout maghrébin avant d'être euro-méditerranéen ou autre. Il a relevé que la présente session du Conseil consultatif « revêt une importance particulière et reflète d'une certaine façon la pérennité de l'UMA et la solidité de ses institutions », indiquant au passage que cette pérennité reste, cependant, « tributaire de la vitalité, du dynamisme et de l'efficacité » des institutions qui composent l'Union. A cet effet, le président de l'APN a indiqué que cette session donnera l'opportunité d'un échange fructueux sur l'état de l'Union, ses réalisations, ses difficultés, mais aussi sur ses perspectives. Il a, par ailleurs, rappelé que « l'Algérie a assumé avec abnégation et responsabilité la présidence de l'UMA de 1995 à 2003 », mettant en exergue que durant cette période, l'Algérie a pris, notamment, l'initiative, en 2001, d'un projet de réforme visant à améliorer et dynamiser les structures et les institutions de l'UMA.Par ailleurs et dans la même matinée, Aïssa Kheiri du FLN a pris ses fonctions en tant que président du Conseil consultatif de l'UMA, succédant au Tunisien El Sohbi El Karoui qui occupait ce poste depuis 2005. Dans son intervention, M. Kheiri a réitéré « l'attachement de l'Algérie au parachèvement de l''uvre d'édification maghrébine ». Quant au président sortant, M. El Karoui, il a évoqué dans son discours les réalisations du conseil sous la présidence tunisienne, affirmant que « la Tunisie a érigé la construction maghrébine, qui représente un choix stratégique, en priorité ». Concernant l'intégration économique, après avoir relevé que le volume des échanges commerciaux entre les pays du Maghreb ne dépasse pas les 4%, M. El Karoui a insisté sur « la nécessité de créer un ensemble maghrébin capable de s'affirmer en tant que pôle économique aux plans régional et international ». L'intervenant a rappelé, enfin, que l'objectif est de poursuivre le processus d'édification maghrébine « étape par étape et loin de la précipitation, en prenant exemple sur l'Union européenne ».
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