L'Union des sages-femmes dit non à la grève

La présidente de l'UNSFA, Akila Elhachemi Guerouche, a tiré à boulets rouges sur les syndicats autonomes. Elle a accusé le SNAPAP d'avoir mené des campagnes d'adhésion illégale auprès des sages-femmes. « Ils ont obligé nos sages-femmes à signer des déclarations d'honneur, en leur faisant croire qu'elles n'ont pas un syndicat représentatif au sein de leur coopération », dit-elle. Le message de la présidente de l'union était claire, les sages-femmes ne devront pas suivre le mot d'ordre de grève lancé par les paramédicaux de la coordination syndicale autonome. « Vous n'avez pas le droit de faire grève », dit-elle avec instance aux sages-femmes. Et de poursuivre : « on ne peut pas laisser des femmes attendre sachant que notre corporation manque d'effectif ». Tout en s'acharnant sur les syndicats autonomes, la présidente de l'union a estimé qu'ils font dans « le marchandage sur les grilles de salaires et sur les primes au lieu de formuler des propositions, comme le fait bien notre union », dit-elle en insistant, qu'« on ne veut pas que la corporation des sages-femmes soit diluée dans le corps des paramédicaux ». Elle dira, également, que les syndicats autonomes n'ont pas compris qu'il ne suffit pas de parler des grilles de salaires et de faire des grèves qui perturbent la Santé publique, mais il faut qu'ils présentent des solutions plutôt que « des propositions ». Pour la présidente de l'UNSFA, il n'est pas nécessaire de protester, car l'avant-projet du statut particulier des sages-femmes qui est sur la table des négociations est « parfait », selon ses propres déclarations. La conférencière indique que le statut particulier est un acquis pour la corporation. « On a pallié dans ce statut particulier à l'ensemble des problèmes des sages-femmes », dit-elle. Pourtant, selon l'invité du Forum d'El Moudjahid, cet acquis, qui est le statut particulier de la sage-femme, n'est pas encore validé et il est encore sur la table des négociations. Par ailleurs, la présidente de l'union a affirmé qu'une sage-femme sur deux est interpellée par la justice en cas d'accident médical et en cas de dépôt de plainte, notamment après la promulgation de la loi adoptée en 2006, stipulant que les sages-femmes sont passibles de poursuite judicaire au même titre que le professeur de service. Le nouveau statut particulier garantira un plan de carrière, avec l'octroi de quatre grades aux sages-femmes, dit la conférencière. Elle a évoqué en outre, la garantie d'une formation pointue au profit des sages-femmes. Celles-ci subissent quotidiennement d'énormes pressions. Elles considèrent qu'elles sont très mal rémunérées. Des sages-femmes ont changé de profession.