L'initiative du président français Nicolas Sarkozy de créer une Union de la Méditerranée, qui réunirait tous les pays du pourtour méditerranéen, bute déjà sur une désapprobation du partenaire allemand. Très critique sur le projet, la chancelière allemande Angela Merkel, considère qu'il n'y aura pas une «Union de la Méditerranée» comme le proposait le président français mais un développement des consultations entre l'Union européenne et la région. La position officielle allemande sur ce dossier a été annoncée hier par Thomas Steg le porte-parole de la Chancelière, à l'issue du 32ème sommet informel franco-allemand qui s'est tenu à l'Elysée. Selon M. Steg, avant de s'entretenir avec le président français, la chancelière allemande, avait déjà fait part de ses craintes, que le projet de Sarkozy, ne soit pas ouvert à tous les Etats membres et aboutirait de ce fait à la création d'une «Union miniature» qui pourrait concurrencer l'Union européenne. La chancelière et le président sont tombés d'accord : «il n'y aura pas de telle Union de la Méditerranée mais en revanche le processus de Barcelone sera amélioré», a déclaré M. Steg. Le dialogue de Barcelone associe depuis des années les Etats riverains de la Méditerranée et d'Afrique du Nord et l'Union européenne, sans progrès notable, a rappelé le porte-parole, et doit pouvoir recevoir une nouvelle impulsion. Jeudi soir, le président français et la chancelière allemande s'étaient rapprochés sur la question de l'Union de la Méditerranée en promettant d'y associer les autres pays européens pour éviter les risques de division craints par la chancelière allemande. A l'issue du 32ème sommet informel franco-allemand, Sarkozy a annoncé que «la France et l'Allemagne allaient travailler pour une proposition commune visant à associer tous les Européens qui le voudraient au projet d'Union de la Méditerranée». De son côté, la chancelière allemande a souligné, pour illustrer son scepticisme sur le projet, que «La Méditerranée c'est une préoccupation pour tous les Européens. Si, à côté de l'Union européenne, les Etats riverains de la Méditerranée devaient constituer une deuxième union totalement différente, j'ai dit que cela risquait de constituer une épreuve difficile pour l'Europe». «Nous devons faire progresser ces deux approches de pair», a conclu la chancelière allemande. Avant la tenue du sommet de Paris, Mme Merkel avait déjà adressé une mise en garde à Nicolas Sarkozy sur les risques de divisions de l'Europe que porte en germe, selon elle, le projet d'Union méditerranéenne du président français. La chancelière conservatrice et fervente européenne a exprimé son désaccord mercredi dans un discours : «Je suis très sceptique, je le dis sans fard», a-t-elle dit. Dans un discours consacré à la capacité d'action de l'Allemagne en Europe, Mme Merkel a été très critique : elle a jugé que la proposition porte le risque à terme que «l'Union européenne se désintègre en son noyau» et que ce projet «libère des forces de tension dans l'UE», ce que, a-t-elle dit, «je ne voudrais pas». «Si nous disons : construisons maintenant une Union méditerranéenne à laquelle seuls les pays riverains de la Méditerranée prennent part (...) mais qui utilisent les instruments financiers de l'UE, je prédis que d'autres vont dire : nous devons faire aussi une union d'Europe de l'Est, par exemple avec l'Ukraine, et eux aussi pourront utiliser ces fonds. Et se produira alors quelque chose que je juge extrêmement dangereux», a conclu la chancelière allemande. En attendant les positions des autres pays des deux rives de la méditerranée, l'Algérie, par le biais du président de la République, s'est dite disposée à contribuer à la réalisation du projet d'Union méditerranéenne, dans la mesure où seront précisés ses contours et objectifs. «En Algérie, nous sommes disposés à contribuer à sa réalisation dans la mesure où nous aurons précisé ses contours et ses objectifs ainsi que la place qu'il prendra aux côtés des organismes qui sont déjà en place et qui rassemblent les pays des deux rives de la Méditerranée», avait déclaré le chef de l'Etat lors d'un toast prononcé à l'occasion d'un déjeuner offert en l'honneur du chef de l'Etat français lors de sa dernière visite.
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Posté Le : 08/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com