Algérie

L'Union africaine veut sauver El Gueddafi



Les médiateurs africains, dont M. Zuma, à l’issue de leur réunion à Pretoria, ont seulement annoncé que le dirigeant libyen avait accepté de ne pas faire partie des négociations sur la Libye pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis quatre mois. Sur le terrain, la rébellion a repoussé les loyalistes de 20 km et se  trouve à environ 50 km de la capitale, remontant vers le verrou stratégique de Bir Al Ghanam.
Les deux camps s’affrontent à l’arme lourde, entre intenses bombardements aux roquettes de type Grad et tirs soutenus de mitrailleuses lourdes, selon un correspondant de l’AFP. Réuni hier à Pretoria, le comité des médiateurs de l’Union africaine (UA), composé de cinq chefs d’Etat – Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie – a passé en revue les efforts de médiation devant aider à un règlement de la crise libyenne. Mais d’emblée, le président Jacob Zuma a souligné la «préoccupation» du comité et de l’assemblée de l’UA devant les «bombardements continus de l’OTAN», ajoutant que «la finalité de la résolution 1973 (de l’ONU, adoptée le 17 mars) était de protéger le peuple libyen et faciliter les efforts humanitaires». «La finalité n’était pas d’autoriser une campagne pour un changement de régime ou un assassinat politique» de Mouammar El Gueddafi, a souligné M. Zuma à l’ouverture de la réunion du comité.
Mais après quatre heures de discussions, le comité s’est borné à saluer «la décision du colonel El Gueddafi de ne pas faire partie du processus de négociations». Le texte a été lu par le commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité Ramtane Lamamra, qui a refusé de répondre aux questions des journalistes.
El Gueddafi entre de bonnes mains…
Le communiqué a également réitéré l’appel de l’organisation panafricaine à un cessez-le-feu immédiat pour permettre des négociations. Cette réunion s’est tenue alors que les rebelles libyens avaient indiqué samedi soir attendre rapidement une offre d’El Gueddafi pour mettre fin à la guerre. Mais le porte-parole du régime libyen, Moussa Ibrahim, a déclaré hier à l’AFP que le colonel El Gueddafi ne quitterait ni le pouvoir ni le pays. «Gueddafi est ici. Il y reste. Il dirige le pays et il ne le quittera pas et il ne démissionnera pas parce qu’il n’a aucun poste officiel», a déclaré M. Ibrahim. 
Pour le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, «les crimes continuent (à être commis, ndlr) aujourd’hui en Libye. Pour arrêter les crimes et protéger les civils en Libye, El Gueddafi doit être arrêté», affirme un communiqué diffusé hier. Les juges de la CPI doivent dire lundi s’ils délivrent ou non des mandats d’arrêt contre le colonel El Gueddafi, son fils Seif Al Islam et le chef des services de renseignements libyens, Abdallah Al Senoussi. Le procureur avait effectué une requête en ce sens le 16 mai. La réunion des médiateurs africains intervient juste avant le 17e sommet de l’Union africaine qui se tiendra à Malabo, en Guinée équatoriale du 30 juin au 1er juillet, et où la crise libyenne sera au centre des discussions. Le 13 juin, depuis le siège de l’UA à Addis-Abeba, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, avait appelé l’Afrique à faire pression pour que le colonel El Gueddafi décrète un cessez-le-feu unilatéral et quitte le pouvoir.


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