Algérie

L'Unicef interpelle le gouvernement algérien



Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a mis en garde, hier, lors d'une conférence à Alger, sur les risques que les enfants encourent en surfant sur le Net. Dans son approche didactique dédiée à la sensibilisation aux dangers des contenus du Web, Karim Belazzoug, consultant au Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), a indiqué que "certes, on devra se projeter dans le bon usage de l'internet par l'enfant et l'impliquer pour son épanouissement, mais les faits sont là et nous interpellent tous. Il y a péril en la demeure et on doit, avant tout, alerter les décideurs, les parents, les fournisseurs et tous les acteurs quant à la nécessité de protéger l'enfant contre les dangers et menaces". Intervenant lors du lancement officiel du rapport de l'Unicef intitulé : "La situation des enfants dans le monde 2017 : les enfants dans un monde numérique", M. Belazzoug a affirmé que "les campagnes de sensibilisation portent leurs fruits, mais dans certaines conditions, on a l'impression que seule une élite bien définie est concernée par ce fléau. Raison pour laquelle, on mènera une vaste campagne durant les vacances scolaires et une autre action d'envergure, dès janvier 2018, avec l'ambassadrice d'Algérie à l'Unicef, Salima Souakri".Pour le représentant de l'Unicef en Algérie, Marc Lucet, "le lancement de ce rapport en Algérie coïncide avec des faits avérés et qui ont touché des enfants à Béjaïa et à Sétif (jeu de la Baleine bleue qui incite au suicide, ndlr). Des voix ont dénoncé ce fait gravissime et d'autres appellent à des actions". Mettant en avant les avancées enregistrées par l'Algérie dans ce domaine, M. Lucet a loué les actions de la société civile et des services de sécurité, non sans relever "les insuffisances constatées. L'Algérie n'est pas différente du reste du monde. Un enfant (âgé de moins de 18 ans) sur trois est connecté à Internet. Les dangers sont permanents, certes, mais il faudra les identifier au même titre que les opportunités". Selon une étude réalisée par l'Unicef en Algérie, 47,64 millions d'Algériens sont abonnés aux réseaux mobiles et 16 millions aux réseaux sociaux, dont 89% sur Facebook.
Plus de 71% des enfants interrogés disent être "conscients" des risques qu'ils encourent alors que 86% des enfants disent être "confiants" pour y faire face, contre 70% qui disent être "sûrs d'eux". Concernant les contenus, 71% des fillettes disent être "inquiètes" de recevoir des contenus sexuels contre 52% des enfants qui expriment la même appréhension.
Concernant la vie privée, 77% des enfants sondés disent que celle-ci est "importante". Aussi, 77% des enfants disent avoir recouru à leurs amis quand la menace survenait, contre 51% qui se plaignent aux adultes, 24% à leurs enseignants et 61% des fillettes à leurs parents. "Le privé est concerné par ce fléau. C'est lui le fournisseur des contenants et des contenus. Il y a aussi le gouvernement et les institutions chargées de protéger cette frange vulnérable", a encore développé M. Lucet. À la question de savoir pourquoi les politiques du Web sont toutes orientées vers l'adulte et pas vers l'enfant, notamment les contenus de la confidentialité, M. Lucet a estimé que "l'internet est considéré comme de la consommation et la globalisation est un fait aussi qui participe à cet état de fait. Sinon, à l'Unicef, l'enfant est placé au c?ur de la politique numérique". Du reste, le rapport a souligné que l'internet "accroît la vulnérabilité des enfants aux risques et aux dangers, comme l'utilisation de leurs informations personnelles à mauvais escient, l'accès à des contenus nuisibles et l'intimidation en ligne, les crypto-monnaies les pires formes d'exploitation et de maltraitance et surtout la pédopornographie".
FARID BELGACEM
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