Algérie

L'ULTIME RECOURS



Les conseils donnés par le ministère de la Santé à propos du sacrifice du mouton ont toute l'apparence d'une recommandation kafkaïenne au vu du fossé entre la réalité du terrain et les orientations ministérielles. L'exigence formulée pour l'intervention d'un vétérinaire, celle qui fait obligation d'enterrer les abats, et la panoplie d'autres impératifs formulés par l'autorité sanitaire sont empreintes d'irréalisme induisant à se convaincre que les responsables étatiques font une impasse sur la réalité du terrain jetant la balle à la responsabilité de la population. On peut comprendre que les distanciations sociales soient demandées bien que les citoyens dans leur majorité n'aient pas besoin d'attendre qu'un ministre les oriente vers une prudence élémentaire, mais qu'on leur suggère de s'investir en vétérinaires ou les cas échéants en fossoyeurs, devient une plaisanterie. Au moment où les cités croulent sous les ordures ménagères, on a du mal à imaginer un seul instant des fêtards armés de pelles et de pioches creuser des fosses pour enfouir le reste des abats douteux et on sait de quoi sont faits d'une manière générale les lendemains du sacrifice religieux. Quand la conscience populaire vient à manquer et quand elle épouse la tiédeur des autorités, les fatidiques dépassements répondent présents pour que la responsabilité collective se dilue parce que difficile à situer et à évaluer.Les autorités sanitaires pouvaient-elles étendre plus leurs actions préventives quand elles se démènent actuellement avec d'autres plus lourdes préoccupations les obligeant à être coincées entre l'enclume et le marteau ' Face à une situation exceptionnelle et animés par une logique à toute épreuve, les praticiens de la santé par le biais de leurs syndicats ont déjà dégagé leur responsabilité en signalant que se plier aujourd'hui à un devoir religieux est un non-sens.
Certes, il était ardu pour l'Etat de ménager les humeurs religieuses avec un bon sens impératif. La conciliation du politique et de la religion n'est pas une gestion aisée. Dans ce cas d'espèce, la fuite en avant peut s'imposer comme un ultime recours.


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