La chute du prix du pétrole obligeant l'Etat à revoir ses dépenses dans plusieurs secteurs : culturel, social ou encore le sport. Beaucoup de domaines devraient souffrir donc de cette crise économique avec des répercussions dans divers secteurs.Le mois dernier, Abdelmadjid Tebboune (ministre de l'Habitat) et Mohamed Tahmi (ministre des Sports) ont annoncé le report des travaux d'agrandissement de l'enceinte olympique 5-Juillet-1962 alors que le temple était censé être l'un des atouts forts de l'Algérie dans son dossier de candidature pour la CAN-2017. Un projet de rénovation estimé à 600 millions d'euros, jugé trop élevé avec les prémices de la crise, qui est donc tombé à l'eau. Un signal fort pour ce que l'Algérie des sports risquerait en ces temps de vaches maigres. Habitué à avoir la part du lion au niveau subventions et infrastructures, le football national pourrait en subir les contrecoups dans les mois à venir. La situation est préoccupante sachant que même au temps de la prospérité, la balle ronde algérienne a éprouvé toutes les peines du monde à s'habiller d'un costume professionnel qu'on essaye d'ajuster depuis 5 ans. La rationalisation des dépenses risque de donner un coup dur à un championnat déjà miné par les crises financières latentes, la violence endémique, le mauvais arbitrage et une gestion caractérisée par les dépenses démesurées à la limite du gaspillage. Pour une fois, on se verra obligés de revoir pas mal de choses. Une réévaluation économique logique qui ne devrait pas donner à la discipline, aux personnes et à celles qui la pratiquent dans le palier suprême, plus qu'elles ne méritent au vu du spectacle moribond et du niveau très faible que nous proposent des unijambistes qui s'en mettent plein les poches, sans compter tout cet argent blanchi par-ci, par-là (dessous de table et autres procéduresillicites). Une gestion qui pourrait être néfaste à l'économie nationale toute proche de la zone de turbulences. Aujourd'hui, le sport peut apporter beaucoup. On pourrait même mesurer le développement des nations à l'aune des résultats de ses représentants lors des grandes manifestations. Actuellement, les résultats du sport algérien ne sont pas à la hauteur des grosses sommes injectées par la République dans le domaine. Une intentionillustrée par les sommes faramineuses qui servent à agrandir le parc infrastructurel souffrant de vétusté. La volonté de moderniser la carte des stades en lançant la construction de nouvelles grandes enceintes à Oran, Tizi Ouzou, Constantine, Alger... . Cependant, ces chantiers avancent bien et ne devraient pas être mis en«stand-by», leurs budgets ayant été programmés depuis plusieurs années. En outre, il y a aussi la désignation du pays hôte de la CAN-2017 qui approche. L'Algérie y postule en compagnie de l'Egypte, du Gabon et du Ghana.Le dossier de l'Algérie fragilisé 'À l'approche du verdict de la CAF, qui devrait annoncer l'organisateur de l'édition 2017 au cours du 1er trimestre de cette année, les chances de l'Algérie ont, peut-être, été «égratignées» par cet épisode des hydrocarbures qui pourrait brûler quelques-unes de ses cartes. L'annulation du rhabillage du temple olympique est un indice préoccupant. À la base, l'Algérie a concouru pour les éditions 2019 ou 2021, qu'elle n'a pu obtenir avant de revenir à la charge et déposer le dossier pour le prochain tournoi africain.Une réaction d'orgueil et une démarche des responsables qui n'ont certainement pas prévu ce «couac» économique.Un élément qui pourrait changer carrément la donne et diminuer les chances de voir l'Algérie devenir la capitale du football africain dans deux ans. Les coupes budgétaires seront conséquentes dans le cas où l'économie ne se redresse pas vite. En l'absence d'alternatives et de solutions de financement fiables, l'organisation de la CANpourrait tout simplement être compromise. La situation inconfortable dans laquelle l'instance africaine s'est retrouvée cette année l'inciterait à ne prendre aucun risque lorsque viendra le moment de choisir la terred'accueil pour la reine africaine. Hayatou et son état-majorchoisiront sans doute le pays quidispose des infrastructures nécessaires et présentera les garanties pour que la compétition se déroule dans les temps. Le risque zéro que prendra la plus haute instance du football en Afrique pourrait réduire à néant les chances.L'Algérie des sports dans le flouEntre les affirmations et les doutes qui commencent à s'imposer, le flou financier empêche de voir de quoi sera faite l'Algérie des sports de demain. En effet, de grands rendez-vous approchent à pas de géant. Les plus importants restent les JO de 2016 au Brésil et la participation des clubs aux compétitions continentales que ce soit pour le basketball, le handball ou le football. Pour prendre part à ces manifestations, il faut se préparer et ça requiert une assise financière assez conséquente.Nos athlètes, dans les différentes sélections, devront se battredoublement pour être présents à Rio. Il faut dire que les précédentes Olympiades ont déjà été catastrophiques tirant sérieusement la sonnette d'alarme pour un sport national, n'ayons pas peur des mots, vraiment à la dérive. La remise sur rail pourrait être ainsi retardée à cause de cette crise économique malvenue, les subventions ne devant éventuellement pas être maintenues au niveau habituel.Le sport le plus touché serait le football, habitué à être bichonné et profitant de la plus grosse part du gâteau.De nos jours, les clubs algériens (sur)vivent (la plupart d'entre-eux se trouve en situation de banqueroute pour ne pas dire tous), presque exclusivement, grâce aux aides octroyées par le gouvernement. Si la «ceinture est serrée un peu plus», on parie que les répercussions seront rapidement visibles. La manière avec laquelle les affaires du sport à onze sont gérées ne pourra rien y changer. Pour ne rien arranger, l'accompagnement de l'opération professionnalisation pourrait être arrêtée pour un moment même si le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, tient à affirmer, à chacune de ses sorties, que «l'Etat continuera à aider les clubs professionnels jusqu'en 2018». La seule assurance ' Notre sélection nationale, et on s'en félicite, semble à l'abri des craintes. À ce jour, la Fédération algérienne de football (FAF) reste la seule instance autonome qui est gérée avec son propre argent. Ça sera la seule consolation. M. T.
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Posté Le : 04/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Touileb
Source : www.latribune-online.com