Algérie

L'Ukraine élit aujourd'hui son président : Kiev retombe dans les bras de Moscou



Viktor Ianoukovitch et Ioulia Timochenko promettent tous deux d'« améliorer les relations avec Moscou ». La Révolution orange d'Iouchtchenko s'en trouve pressée. Les Ukrainiens élisaient hier leur nouveau Président dans une ambiance surchauffée, chaque camp accusant l'autre de vouloir lui voler la victoire et menaçant de contester le résultat de l'élection jusque dans la rue. L'opposant pro-russe, Viktor Ianoukovitch, qui a devancé sa rivale, le Premier ministre Ioulia Timochenko, de dix points au premier tour le 17 janvier, part favori. L'issue du vote reste toutefois incertaine, aucun sondage n'ayant été publié entre les deux tours. S'il est élu, Viktor Ianoukovitch, 59 ans, balayé par la Révolution orange en 2004 sur des accusations de fraudes électorales, réalisera un retour en force spectaculaire.Des centaines de milliers de manifestants étaient alors descendus dans la rue pour contester sa victoire et obtenir un troisième tour, finalement remporté par le pro-occidental, Viktor Iouchtchenko. Mme Timochenko, 49 ans, se pose désormais en héritière du camp orange et pro-européen, M. Iouchtchenko, devenu depuis son plus féroce rival, ayant été éliminé au premier tour après un quinquennat marqué par des crises politiques à répétition. « J'ai voté pour une nouvelle Ukraine, une Ukraine belle, européenne, où les gens vivront heureux », a déclaré le Premier ministre, qui promet de faire entrer son pays dans l'UE, en déposant son bulletin dans l'urne à Dnipropetrovsk (est), sa ville natale.L'Occident perd son poulainPareillement, son rival a dit avoir « voté pour de bons changements, pour la stabilité et pour une Ukraine forte ». Le Président sortant a, lui, renvoyé dos à dos les deux candidats : « Je pense que l'Ukraine aura honte de son choix, mais la démocratie existe. » Durant la campagne, M. Ianoukovitch et Mme Timochenko se sont accusés mutuellement de préparer des fraudes, laissant entrevoir de longues batailles devant les tribunaux et des manifestations si l'écart final entre les deux est trop serré. Mme Timochenko a même promis un nouveau Maïdan, en référence à la place centrale de Kiev où le soulèvement populaire prit forme en 2004, en cas de fraudes. Le camp de son adversaire a demandé quant à lui une autorisation de manifester ' pour 50 000 personnes ' lundi matin devant la Commission électorale centrale à Kiev, a annoncé le ministère de l'Intérieur.Des partisans de M. Ianoukovitch, solidement charpentés et peu loquaces, ont déjà dressé une soixantaine de tentes bleues ces derniers jours près de la Commission électorale centrale et de la Présidence. Dans un bureau de vote à la périphérie nord de Kiev, Elena Poliakova a voté pour le Premier ministre. « Ianoukovitch, c'est les oligarques, c'est une marionnette », estime-t-elle. Iouri, 30 ans, entrepreneur, a opté pour le camp adverse. « Les Oranges ont été au pouvoir, ils n'ont rien fait », dit-il. M. Ianoukovitch bénéficie du soutien de puissants hommes d'affaires, dont Rinat Akhmetov, originaires comme lui du Donbass, le bassin minier et sidérurgique de l'Ukraine.Piètre orateur, il déplaît aussi à une partie de l'électorat à cause de son passé judiciaire ' il a purgé trois ans de prison dans sa jeunesse pour vol, coups et blessures. Sa rivale, populiste et imprévisible, inquiète également jusque dans son propre camp qui voit d'un mauvais 'il sa complicité affichée avec le Premier ministre russe Vladimir Poutine. Tous deux promettent d'améliorer les relations avec Moscou, qui avaient tourné au vinaigre sous Iouchtchenko, au grand dam de l'Europe, otage de plusieurs guerres gazières entre les deux pays et de renforcer la coopération économique avec l'Europe. 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)