L'Ukraine a appelé, mardi, les pays membres de l'Otan réunis à Bucarest à accélérer la livraison d'armes et d'équipements électriques afin d'aider le pays après neuf mois de guerre à faire face aux dommages causés à son infrastructure énergétique par les bombardements russes. «La dernière fois, j'avais dit trois mots: des armes, des armes, des armes. Cette fois, j'ai trois autres mots: plus vite, plus vite et plus vite», a lancé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, peu avant une rencontre avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. Quels sont les besoins ukrainiens les plus pressants' Des générateurs et des missiles Patriot de défense aérienne, a-t-il martelé. Le président russe Vladimir Poutine veut utiliser l'hiver comme «une arme de guerre» contre l'Ukraine avec des «attaques délibérées» contre des infrastructures civiles pour priver le pays de chauffage, d'électricité et d'eau, avait dénoncé dans la journée le secrétaire général de l'Alliance atlantique en accueillant cette réunion de deux jours des chefs de la diplomatie de l'Otan dans l'immense palais qui abrite le parlement roumain.Une réunion du G7 élargi, tenue sous présidence allemande en marge de l'Otan, a pour sa part plaidé la mobilisation face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine. Arrivé lundi soir à Bucarest, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a annoncé une aide financière de 53 millions de dollars, qui s'ajoute à une autre enveloppe de 55 millions déjà débloquée pour l'achat de générateurs, afin de venir en aide à l'Ukraine. Cette somme servira à acheter des équipements électriques, (des transformateurs notamment) qui seront «rapidement» livrés à l'Ukraine, a-t-on précisé de source américaine. Au total, l'administration Biden a budgété 1,1 milliard de dollars pour l'énergie en Ukraine et en Moldavie. L'aide américaine s'inscrit dans la perspective d'une conférence internationale des bailleurs de fonds en «soutien à la résistance civile ukrainienne», qui se tiendra le 13 décembre en France. La Russie s'est engagée début octobre dans une campagne de frappes de missiles massives visant l'infrastructure énergétique de l'Ukraine. Selon des chiffres cités par le gouvernement ukrainien, entre 25 à 30% de cette infrastructure a été endommagée. «Ce que font les Russes, c'est de cibler spécifiquement des stations de transformation à haut voltage», et pas seulement les centrales électriques elles-mêmes, afin de perturber toute la chaîne énergétique, de la production à la distribution, a expliqué un responsable américain. Pour le chef de l'Otan, qui a réitéré la politique de la «porte ouverte» de l'alliance à l'égard de l'Ukraine, «le message de nous tous sera qu'il nous faut en faire plus» pour aider Kiev, y compris en matière de défense aérienne. Ainsi, a-t-il souligné, «l'Ukraine peut devenir membre de l'alliance après la fin des hostilités». Et «le soutien à l'Ukraine sera élargi en matière d'énergie et aide militaire». Lors du sommet de l'Otan, le ministre britannique James Cleverly a affirmé: «Cette tactique de cibler l'infrastructure civile, de l'énergie, est évidemment conçue pour essayer d'obtenir la soumission des Ukrainiens en les gelant». «Je ne pense pas que cela réussira», a-t-il estimé. Mais l'inquiétude grandit quant à la possibilité de soutenir ces efforts à long terme alors que les stocks commencent à s'épuiser. L'Allemagne a annoncé la fourniture prochaine de «plus de 350 générateurs» à Kiev. L'UE a pour sa part demandé à actionner le mécanisme de protection civile pour livrer quelque 500 générateurs à l'Ukraine ainsi que 2 000 tentes adaptées aux conditions hivernales, fruit d'une coopération entre 17 Etats membres. La France a contribué de son côté via 100 générateurs arrivés au hub européen de Suceava, en Roumanie, qui seront remis prochainement à l'Ukraine, a-t-on indiqué de source française. Depuis Kiev, le président Zelensky a décrit comme «difficile, la situation sur le front». La Roumanie, ainsi que la Moldavie voisine, a été durement impactée par la guerre et plus de 2 millions de personnes y ont transité en fuyant l'Ukraine. Bucarest accueille à ce jour près de 86 000 réfugiés. Outre la guerre en Ukraine, les ministres de l'Otan ont fait un point d'étape sur l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'organisation, déjà ratifiée par 28 des 30 pays membres mais qui reste suspendue au feu vert de la Turquie et de la Hongrie. Les ministres finlandais, suédois et turc se sont rencontrés mardi à Bucarest, en marge de la réunion, mais sans conclusion notable, le Turc Mevlut Cavusoglu se contentant dans un tweet d'assurer avoir fait part des «attentes» d'Ankara. La Turquie bloque depuis mai l'entrée des deux pays nordiques dans l'Alliance atlantique, liant leur adhésion à leur lutte contre les mouvements kurdes et leurs partisans sur leur sol.
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Posté Le : 01/12/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com