Algérie

L'Ugta tire sur tout le monde FRONT SOCIAL À BEJAIA



L'union de wilaya a appuyé hier son mouvement de grève de deux jours par un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya de Béjaïa.
Alors que la centrale syndicale se fait silencieuse devant un monde de travail en grogne, ses représentations locales s'invitent dans les débats avec pour but ce double objectif de récupérer une place sur l'échiquier syndical local et mettre la pression sur les pouvoirs publics et la centrale Ugta pour réagir.
Le front social, présentement en ébullition est une occasion de monter au créneau. C'est chose faite depuis avant-hier, avec davantage de pression, hier. En appui à ses deux journées de protestation, l'union de wilaya Ugta a mobilisé des centaines de travailleurs issus de différents secteurs administratifs et économiques dans une manifestation placée sous le signe «Tous ensemble pour faire reculer l'injustice».
Intervenant lors de ce rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya, le secrétaire général de l'union de wilaya M.Aziz Hamlaoui a appelé les travailleurs à «se mobiliser et à être solidaires pour faire avancer la lutte et arracher les revendications soulevées depuis longtemps», menaçant de «tenir» un rassemblement devant la chefferie du gouvernement «si les pouvoirs publics continuent à opposer le silence aux cris de détresse des travailleurs». Il a interpellé les fédérations de l'Ugta pour sortir de leurs coquilles et de «s'occuper des problèmes des travailleurs».
Un message qui se veut aussi une interpellation à l'endroit de la centrale en montrant l'exemple, hier, à travers l'action du jour et les mots d'ordre assignés, en l'occurrence «une augmentation conséquente des salaires, l'octroi d'une prime spécifique, la révision des statuts 04/08- 05/08- 07/08 et l'abrogation tout court de l'article 87 Bis de la loi 90/11.
L'union de wilaya Ugta a appuyé hier son mouvement de grève de deux jours par un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Dans un communiqué rendu public la veille, la représentation de la centrale syndicale Ugta a estimé que «la grève de l'interprofessionnel (corps communs, ouvriers professionnels, agents de sécurités, et contractuels,) de deux jours a enregistré un suivi massif pour la première journée.
Les secteurs de la fonction publique (éducation- santé - douanes - impôts- cadastre-domaine- formation professionnelle- wilaya siège- collectivités locales - DJS - résidences universitaires- Protection civile- commerce), ont répondu favorablement à l'appel à la grève.
Dans une déclaration rendue publique la veille, le secrétariat de l'union de wilaya de Béjaïa (Ugta) a expliqué que «toutes les réformes engagées par les pouvoirs publics depuis 2003 vont dans le sens de la création des discordes et les dissensions entre les travailleurs du même secteur», mettant en exergue la politique des initiateurs qui s'articule autour du mot d'ordre «diviser pour mieux régner», seule alternative «pour faire aboutir leurs plans sataniques».
Les rédacteurs ne manqueront pas de relever le fait que «malgré le choix du dialogue social prôné par la centrale syndicale en vue de solutionner les différents conflits qui exaspèrent le quotidien des travailleurs, les pouvoirs publics continuent à faire du licenciement des travailleurs des menaces à l'encontre des syndicalistes, de la compression des effectifs, de la contractualisation et des multiples fermetures d'entreprises; leur seule monnaie d'échange, dans un pays, qui jouit d'une manne financière chiffrée à des centaines de milliards de dollars» avec pour conséquences «une lourde facture que seuls les travailleurs, parents pauvres de cette politique antisociale, payent. Dans la foulée l'union de wilaya soutiendra que «l'espoir né dans les esprits des travailleurs, avec l'annonce de l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11, de voir leurs bourses atteindre le niveau d'une rémunération digne d'un salarié algérien s'est vite évaporé», aggravant ainsi «la paupérisation et l'appauvrissement nés de l'inflation galopante de l'économie de bazar».
Dans sa tentative de récupérer sa place perdue sur l'échiquier syndical, l'Ugta de Béjaïa a estimé que «les corps communs, ouvriers professionnels, contractuels et agents de sécurités sont devenus des jokers pour les différents syndicats «autonomes», qu'elle accuse de «brandir cette carte à chaque fois pour se légitimer devant les pouvoirs publics».
Pour l'Ugta, la révision des grilles de salaires enclenchée depuis 2008 «n'a fait qu'accentuer les disparités des salaires entre les travailleurs, la répartition des rentes pétrolières appliquée est destinée à enrichir les riches et à appauvrir les pauvres». Des réalités «imposées par nos gouvernants» et «acceptées par les représentants syndicaux qui ont préféré le silence et le mutisme». Une connivence, on ne peut plus claire, avec «les décisions prises par les pouvoirs centraux», conclut l'Union de wilaya Ugta.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)