Le secrétaire national de l'UGTA, chargé des
conflits sociaux, Achour Telli,
a formulé, hier, à l'occasion de la journée mondiale des Travailleurs, une
batterie de propositions visant à améliorer le pouvoir d'achat des Algériens.
Pour ce responsable syndical, qui était l'invité de la chaîne 3 de la
radio nationale, l'augmentation des salaires ne peut garantir à elle seule la
pérennité du pouvoir d'achat. Selon Achour Telli, l'inflation et la spéculation guettent et
amoindrissent l'effet des salaires sur le pouvoir d'achat des salariés à revenu
modeste. Les subventions des prix de certains produits de large consommation
sont, selon M. Telli, un moyen de venir en aide aux
démunis. «Il est impératif, explique-t-il, de maîtriser les prix des produits
alimentaires de large consommation». Ce syndicaliste plaidera en faveur de
l'organisation des marchés de gros des fruits et légumes existants et la
réactivation de l'OFLA, jugée comme un dispositif
indispensable. L'invité de la radio a qualifié de «nécessaires» ces dispositifs
afin de permettre de juguler les prix autour d'un niveau accessible pour les
manages à revenus modestes. La réactivation de l'Office national d'importation
et d'exportation des produits alimentaires est aussi souhaitée par l'UGTA. Cet office, anciennement appelé ONACO, distributeur
public de ces produits, est destiné à réguler les prix et les marges de
bénéfice des produits alimentaires d'importation. L'UGTA plaide aussi pour
«l'ouverture et l'organisation de la filière viandes», une filière qui est
actuellement désorganisée, ce qui induit une forte spéculation sur les prix, explique
M. Telli. La création d'un office de régulation et de
commercialisation de viandes aura un impact direct, selon lui, sur les prix à
la consommation et encouragera la production nationale. L'UGTA réclame aussi la
«réouverture et la réhabilitation des grandes surfaces en partenariat avec les
opérateurs privés». Ce dispositif de grandes surfaces est jugé «efficace» pour
«freiner la spéculation qui ronge le pouvoir d'achat et créerait du coup des
emplois», estime M. Telli. La relance des
coopératives de consommation et du crédit à la consommation est aussi réclamée
par l'invité de la radio. L'UGTA souhaite aussi le soutien de la production
nationale par le biais de l'assainissement et de la réhabilitation tant des
entreprises publiques que le soutien au privé. M. Telli
s'est également longuement attardé sur les questions salariales. Première
préoccupation: le salaire minimum garanti (SNMG). Dans ce sens, il a rappelé
que l'UGTA a mené plusieurs études dont la plus
récente a abouti à la nécessité de porter le SNMG à 32.000 dinars par mois. Ce
syndicaliste rappellera aussi que depuis 1990, plusieurs augmentations ont
permis au SNMG de passer de 10.000 dinars en janvier 1990 à 15.000 dinars
depuis janvier 2010. Dans la fonction publique, «sur un total de 61 statuts
particuliers, il ne reste que 5 qui sont en cours d'examen», a indiqué ce
responsable syndical. Selon le représentant de l'UGTA,
14 régimes indemnitaires ont été adoptés, 21 autres sont en cours de
négociations. «Tous les statuts et tous les régimes indemnitaires seront
finalisés en juin prochain et tous auront un effet rétroactif depuis janvier 2008»,
affirme M. Telli.
L'invité de la chaîne 3 a
affirmé, en outre, que «la plupart des conventions de branches sont finalisées».
Durant l'année 2010, le secteur économique public a enregistré 80 conventions
collectives de branches, 98 conventions collectives d'entreprise et 715 accords
salariaux. Le secteur privé a vu la conclusion de 2 accords cadre UGTA-patronat et 735 accords salariaux.
Ces accords intervenus dans le secteur économique (public et privé) ont
touché un effectif global de 2.844.798 salariés (1,5 million du public et 1,2
million du privé) et une augmentation moyenne des salaires et du régime
indemnitaire de 35%.
Interrogé sur la question des retards et du non-versement
des salaires pour les travailleurs du secteur public, M. Telli
a indiqué que ce dossier a été traité dans le cadre de groupes de travail UGTA/gouvernement
dont le dernier a siégé en février dernier. L'effectif concerné s'élève à 291.328
salariés depuis une décennie pour un montant total de 33 milliards de dinars. Les
salaires ont été payés pour 90% des salariés. Le reste des dossiers est au
niveau des SGP pour leur règlement. Enfin, M. Telli a
affirmé que le pacte économique et social sera de nouveau ratifié avec quelques
modifications.
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Posté Le : 02/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com