Pourtant, l'activité commerciale à travers les marchés de bétail du pays est stable, voire insignifiante, ces derniers jours. L'offre existe mais la demande ne suit pas. L'absence d'organismes de contrôle capables d'imposer ou de réguler les prix ne fait qu'encourager une spéculation qui n'est pas près de s'arrêter à travers tous les marchés, surtout ceux des grandes villes. M. Amrani, qui est un professionnel exerçant dans la région d'Oum El Bouaghi nous affirme que lui et ses collègues de la fédération suivent quotidiennement l'évolution des marchés à travers tout le pays, et est convaincu que les prix du mouton sont tout de même abordables cette année. « Pour ne rien vous cacher, nous nous attendions à des prix plus élevés. Il y a peu de gens qui achètent parce qu'ils temporisent encore, c'est pourquoi le marché reste relativement stable. Ce qui est certain, par contre, c'est qu'il faut s'attendre à un rush durant les derniers jours, et donc, à une légère hausse des prix. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix diffèrent d'une région à une autre. La particularité, cette année, c'est que nos frontières sont plus sécurisées. Actuellement, il y a entre 20 et 22 millions de têtes, sans parler des bêtes non vaccinés et non déclarées. L'offre est donc largement suffisante ». M. Amrani déclare que contrairement à ce que pense la majorité des citoyens, rares sont les éleveurs directement impliqués dans la flambée des prix du mouton. « La spéculation, dit-il, est le fait d'intermédiaires qui n'ont rien à voir avec la profession ». Pour stabiliser durablement les prix, la meilleure solution, selon lui, serait de lancer un projet commun avec les pouvoirs publics. « En tant que Fédération, nous ne cessons de répéter qu'il faut restructurer la profession, et si on travaille sérieusement, on arrivera, d'ici une année, à remettre de l'ordre et à stabiliser les prix ». Le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, UGCAA, El Hadj Tahar Boulenouar a, quant à lui, appelé à la généralisation des points de vente légaux et appropriés pour mettre fin à l'anarchie des souks et des garages. M. Boulenouar, qui considère qu'il y a peut-être 90% de vendeurs qui ne sont pas déclarés, pense qu'il est temps de proposer une loi qui encadre le commerce du bétail. « Nous proposons deux mesures : la première est urgente, soit avant l'Aïd, et qui suggère qu'il faudrait que chaque commune aménage des espaces commerciaux ou des souks pour mettre fin à l'anarchie et à l'informel. Ces points de vente seront implantés loin des centres urbains et des routes, et conformes aux normes d'hygiène. La seconde proposition, à long terme, serait de créer une commission intersectorielle incluant les syndicats et les ministères du Commerce et de l'Agriculture pour réglementer tout le commerce du bétail. Nous avons besoin d'une législation comme toutes les autres activités afin de distinguer le vrai vendeur du faux et écarter ainsi les spéculateurs, de créer de grands espaces de ventes où les contrôles des vétérinaires soient effectués sans problème », a-t-il ajouté. « Ces mesures permettront, comme dans plusieurs pays musulmans, de stabiliser les prix », selon lui.
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Posté Le : 04/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kais Benachour
Source : www.horizons-dz.com