Algérie

L'UGCAA dénonce des conditions contraignantes



Les bénéficiaires doivent justifier, entre autres, des cotisations Casnos (2019) et avoir eu un revenu annuel inférieur ou égal à 480 000 DA.Après plus de deux mois d'attente de l'aide promise par le gouvernement, les commerçants et artisans impactés par la pandémie de coronavirus peuvent enfin toucher l'aide de 30 000 DA. L'opération vient d'être enclenchée après avoir fait l'objet d'un décret exécutif publié au Journal officiel n°53 en date du 14 septembre dernier.
Celui-ci fait suite au décret n° 20-211 du 30 juillet dernier et fixe les modalités d'allocation et concerne les commerçants, les artisans et les transporteurs. Aussi, il est mentionné clairement dans le texte en question que "l'aide de 30 000 DA servie pour les mois d'avril, mai et juin en compensation du manque à gagner" et concerne "les personnes exerçant des métiers impactés par les effets de la pandémie de coronavirus (Covid-19)".
Il est, d'ailleurs, précisé dans l'article 4 que "l'aide financière visée à l'article 2 ci-dessus, est attribuée à toute personne exerçant un métier ayant fait l'objet d'une suspension temporaire dans le cadre des mesures prises par les pouvoirs publics durant la période du confinement sanitaire" mais pas sans condition.
L'article suivant énumère les exigences contenues dans l'arrêté interministériel stipulant ce qui suit : être titulaire d'un registre du commerce ou d'une carte professionnelle d'artisan, selon le cas, ou d'autre document justifiant l'exercice du métier, avoir payé régulièrement les cotisations sociales à la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés au titre de l'année 2019, avoir souscrit un échéancier de paiement de la cotisation annuelle au titre de l'année 2020 et avoir un revenu annuel inférieur ou égal à 480 000 DA, déclaré aux services de la Casnos au titre de l'année 2019.
Rencontré à son bureau au siège de l'organisation sise à la rue Larbi-Ben M'hidi, Bouchrit Abdelkader, intérimaire du SG de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et secrétaire national chargé des finances n'y va pas par quatre chemins pour exprimer sa "désapprobation" quant aux conditions fixées pour bénéficier de l'aide des 30 000 DA les jugeant "contraignantes".
Il argumente : "C'est une aide insignifiante. Ce n'est pas, véritablement, une indemnisation ni une compensation par rapport au préjudice énorme subi lors de cette crise sanitaire." Notre interlocuteur reviendra, point par point, sur les conditions à remplir pour bénéficier de la modeste aide gouvernementale soulignant avec force ce qu'il qualifie d'"obstacles majeures".
"Si en 2020, les gens n'ont pas travaillé, la situation n'était pas facile en 2019 non plus. Alors pourquoi demander des cotisations Casnos, c'est une aberration tout autant que de fixer un seuil égal ou inférieur à 480 000 DA pour ce qui est des revenus. Il faut juste retenir que l'année 2020 a été très éprouvante pour la plupart des commerces et notamment pour les artisans."
Pour une reprise urgente du transport interwilayas
"L'aide des 30 000 DA sera perçue par les transporteurs interwilayas pour les mois d'août, septembre et octobre", nous a indiqué M. Bouchrit intérimaire au SG de l'UGCAA mais également en sa qualité de président de la Fédération des transporteurs.
Ce dernier ne comprend pas "pour quelle raison, les transporteurs interwilayas ne sont pas concernés par cette même aide accordée pour avril, mai et juin tout autant que les autres alors qu'ils n'ont pas travaillé durant tous les autres mois". Vient s'ajouter à cela la condition du paiement des cotisations Casnos.
À ce propos M. Bouchrit est formel : "De nombreux transporteurs autant que les artisans n'ont pas payé les cotisations pour 2019 ni pour 2020 et seront de facto exclus. C'est injuste.
Ces deux années ont été pourtant pénibles pour ces catégories et la situation pour eux ne fait que se compliquer davantage d'autant plus que cette crise sanitaire s'installe dans le temps et risque de durer."
L'UGCAA réclame, en définitive, "la reprise urgente" du transport interwilayas qui reste tributaire de l'évolution de la crise sanitaire. M. Bouchrit rapporte qu'"il y a eu une rencontre avec le ministre des Transports, il y a une quinzaine de jours.
La décision doit être prise en plus haut lieu et dépendra des avis émanant de la commission chargée de gérer la crise sanitaire". Raison pour laquelle l'UGCAA propose "la reprise avec des conditions dont un taux de remplissage réduit".

Nabila SAIDOUN


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