Emmanuel Macron et Angela Merkel ont annoncé en novembre la nécessité de créer une "armée européenne" autonome, ce qui a provoqué une forte réaction politique en Europe et aux États-Unis.La volonté européenne d'obtenir une indépendance militaire par rapport aux États-Unis suscite chez les politiciens et les experts des pays différents une réaction plutôt sceptique, à la limite d'une attitude manifestement méprisante envers l'Europe qui s'approche, selon eux, de son déclin, selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Il semble que les critiques de ces aspirations européennes ne prennent pas en considération l'envergure des changements profonds survenus en Europe et dans le monde depuis 25 ans. L'élimination de la menace d'un conflit global a encouragé l'intégration européenne ce qui signifie le développement pratiquement inéluctable de sa composante militaire. Ainsi, on constate un progrès constant de la politique de défense commune malgré le fait qu'il s'agit d'un processus très lent qui fait régulièrement face à des retraits et à des zigzags, selon le média.
Dans le contexte de la crise actuelle des relations euro-atlantiques, les dirigeants de l'UE sont notamment préoccupés par la hausse de l'instabilité et la présence de conflits ouverts et gelés à la périphérie de l'Union, notamment en Ukraine, dans les Balkans et en Méditerranée orientale. Ces derniers non seulement nourrissent le terrorisme international, mais aussi créent une menace directe d'escalade de conflits non-résolus. Ainsi, l'UE ne peut pas et ne veut pas dépendre des affrontements, de l'amitié, ni d'autres aspects des relations entre les acteurs-clés: la Chine, les États-Unis et la Russie. La Chine voudrait dépasser l'Amérique. Elle aspirerait au moins à un monde bipolaire, dans le cadre duquel elle disposerait d'une influence politique incontestable. Les relations entre la Chine et l'Europe sont celles de coopération et de rivalité, que Pékin gagne visiblement. L'UE s'inquiète également de l'expansion militaire croissante de la Chine 'e qui encourage son autonomie militaire. Le nationalisme populiste américain peut être présenté comme un nationalisme égocentrique lié aux idées de l'administration de Donald Trump qui estime que tout le monde (y compris ses alliés européens) vit aux frais des États-Unis et l'utilise à ses propres fins. Comme les relations transatlantiques sont actuellement au plus bas, les Européens constatent qu'il leur faut désormais compter uniquement sur leurs propres forces. En Russie, il s'agit tout d'abord d'une réaction à une blessure psychologique causée par les relations avec l'Occident dans les années 1990 et 2000. Dans ce contexte, l'UE considère le rattachement de la Crimée à la Russie comme une indication de sa volonté de construire un nouvel empire, alors que Moscou est présenté comme un trublion et une menace potentielle contre la stabilité en Europe. Le nationalisme populiste au sein de l'UE peut être interprété comme un nationalisme antieuropéen, estime toujours le quotidien. Ce nationalisme constitue donc la menace principale contre l'intégration européenne et le développement de son élément militaire. S'agit-il d'une tendance durable ou d'une déviation temporaire' La réponse à cette question définira l'avenir du projet européen. En général, le développement de la politique de défense de l'UE sera surtout défini par ses relations avec ses partenaires principaux. L'Otan évoluera probablement vers un partage de fonctions entre les alliés: l'Europe jouera un rôle régional, alors que les USA s'occuperont des questions globales, conclut Nezavissimaïa gazeta.
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Posté Le : 26/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com