Algérie

L'UE s'adresse à nouveau à l'Afrique



L'UE s'adresse à nouveau à l'Afrique
La Commission européenne devait dévoiler hier un nouveau plan pour freiner l'afflux migratoire, faisant miroiter de nouvelles aides financières réservées aux pays «coopératifs» en Afrique, d'où viennent la plupart des migrants.Le projet devait être présenté par le vice-président de la Commission Frans Timmermans et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, devant les eurodéputés réunis en session plénière à Strasbourg. «L'idée est de se baser sur l'expérience que nous avons récemment eue avec nos accords avec la Turquie», a expliqué le commissaire en charge des migrations Dimitris Avramopoulos, dans une interview publiée hier par le quotidien allemand Die Welt. Pour s'assurer une coopération des pays d'origine dans la maîtrise des flux migratoires, le plan propose des partenariats renforcés, en priorité avec des pays comme l'Ethiopie, le Niger, le Nigeria, le Mali, le Sénégal, mais aussi la Jordanie et le Liban. «Nous pouvons garantir aux pays qui se montrent coopératifs, en plus des aides actuelles, un soutien financier additionnel et un renforcement des relations commerciales», a avancé M.Avramopoulos. «Pour ceux qui ne respectent pas les accords, il peut y avoir aussi des restrictions», a-t-il prévenu, indiquant que la Commission présenterait un plan d'investissement détaillé à l'automne, inspiré du «plan Juncker». Elle mettrait sur la table quelque 3 milliards d'euros du budget européen, censés déclencher des investissements complémentaires jusqu'à 62 milliards d'euros si des partenaires privés participent et que des Etats membres y contribuent de leur côté. L'objectif affiché est de s'attaquer aux «causes profondes» des migrations, en donnant aux Africains des perspectives d'avenir chez eux, via le financement de projets concrets. Il s'agit aussi d'obtenir des pays africains qu'ils luttent davantage contre les passeurs et acceptent beaucoup plus de «réadmissions» de leurs ressortissants. Moins de 40% des migrants irréguliers ayant reçu dans l'UE l'injonction de retourner dans leur pays le font effectivement, selon des chiffres datant de 2014, en partie en raison d'un manque de coopération et de moyens des pays d'origine. L'ambition de ce nouveau plan était déjà exactement celle du sommet de La Valette, qui avait réuni en novembre à Malte des dirigeants des deux continents. La Commission avait alors mis sur la table un fond de 1,8 milliard d'euros, que les Etats membres étaient censés doubler - ce qui est toujours loin d'être le cas. Mais les résultats ne sont pas encore tangibles. Et depuis que l'immense afflux de migrants venant de la Turquie s'est tari, grâce au fragile accord entre l'UE et Ankara conclu en mars, la route maritime depuis l'Afrique est redevenue la principale porte d'entrée en Europe. Le mois d'avril dernier a ainsi marqué un tournant avec, pour la première fois depuis juin 2015, davantage de migrants arrivés par la mer en Italie qu'en Grèce. Contrairement aux migrants passant par la Turquie - des Syriens fuyant la guerre pour la plupart -, les plus de 47.000 migrants arrivés en Italie entre janvier et fin mai relèvent pour la plupart aux yeux des Européens du statut de migrants économiques, donc à renvoyer. En première ligne, Rome est l'une des capitales inspiratrices du nouveau projet de la Commission, ont assuré plusieurs sources européennes, citant le plan récemment proposé par le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, baptisé «Migration Compact».


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