Algérie

L'UE prête à renforcer ses sanctions contre Damas



Lors d'une réunion à  Luxembourg, plusieurs ministres européens des Affaires étrangères ont également appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à  leur emboîter le pas, critiquant la menace d'un veto russe. L'UE «prépare activement le renforcement de ses sanctions contre la Syrie   par des désignations additionnelles», indique un communiqué adopté par les ministres. La «crédibilité et le leadership» de Bachar Al Assad «dépend des réformes qu'il a lui-même promises», précise le document. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a été jusqu'à appeler le président syrien à  engager des réformes pour démocratiser son pays ou à  «se retirer» du pouvoir. Quant au discours prononcé le même jour par le dirigeant syrien, William Hague l'a qualifié de «décevant et pas convaincant».
L'UE a jusqu'ici adopté deux trains de sanctions, à  savoir des gels d'avoirs et des interdictions de visa contre 23 caciques du régime syrien, dont le président Al Assad. Selon des sources diplomatiques, les travaux se poursuivent au niveau des experts en vue de décider d'ici la fin de la semaine d'ajouter une quinzaine de noms de personnes et de sociétés liées au régime à  la liste. «Les nouvelles de Syrie sont très inquiétantes, ce sont des images inhumaines qui nous parviennent», a dénoncé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. «On n'est plus très loin d'une guerre civile», a jugé son homologue luxembourgeois, Jean Asselborn. Dans sa déclaration, l'UE a «reconnu» le rôle de médiateur de la Turquie, qui a une grande influence sur le président syrien, et s'engage à  «coopérer» avec elle et d'autres partenaires régionaux pour faire face à  la crise syrienne. Mais l'UE a beau renforcer ses sanctions, «aussi longtemps que nous avons le silence du Conseil de sécurité de l'ONU nous sommes dans une situation difficile», a déploré le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt.     «A ce jour, le silence du Conseil de sécurité peut àªtre considéré comme une tolérance indirecte à  l'égard de ce qui se passe en Syrie et c'est inacceptable», a-t-il souligné. «Les Européens vont pousser à  l'ONU à  New York en faveur d'une claire politique de sanctions» à  l'encontre de la Syrie, a annoncé Guido Westerwelle. Dans leur déclaration, les ministres appellent le Conseil de sécurité à  «assumer sa responsabilité». Le pari n'est pas gagné. Soucieux de ne pas réitérer le précédent qui a conduit à  lancer une opération militaire en Libye sous mandat de l'ONU, la Russie et la Chine, mais aussi l'Afrique du Sud, l'Inde et le Brésil sont réticents ne serait-ce qu'à condamner la répression de l'opposition syrienne. Le président russe Dmitri Medvedev a annoncé que Moscou userait de son droit de veto à  l'ONU contre toute résolution sur la Syrie de peur que l'Occident n'en fasse une interprétation abusive pour bombarder ce pays comme la Libye. «C'est un fait qu'il y a une intervention militaire en Libye, mais ça ne justifie pas de ne pas agir ensemble à  l'échelle internationale contre la   Syrie», a rétorqué G. Westerwelle.


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