Algérie

L'UE parle d'aide à la reconstruction du pays



«Nous sommes prêts à envisager toute une série de mesures, à présenter un paquet financier et institutionnel» en faveur du pays dès que la situation politique sera stabilisée, a déclaré le ministre hongrois délégué aux Affaires étrangères, Zsolt Németh, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE. Il s’exprimait devant le Parlement européen au nom de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui n’avait pu faire le déplacement. Le ministre n’a pas donné de détails sur l’aide européenne envisagée. Les besoins, en Côte d’Ivoire, sont très importants. L’économie du pays, qui repose en grande partie sur les exportations de cacao, est en plein marasme depuis le début de la crise née après l’élection présidentielle de novembre 2010, entre le chef d’Etat sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale. Problèmes d’approvisionnement, inflation, chômage, système bancaire grippé: tout le quotidien des familles comme des entreprises est bouleversé. Locomotive de l’Afrique de l’Ouest francophone et leader de l’Union économique et monétaire régionale (Uémoa, dont elle représente 40% du PIB), la Côte d’Ivoire traverse la plus grave crise économique et sociale de son histoire. Les sanctions imposées, début 2011, par l’Union européenne au régime de Gbagbo, encore renforcées hier, pour l’asphyxier et le forcer à céder le pouvoir, ainsi que la rupture entre Abidjan et la Banque centrale ouest-africaine (BCEAO) expliquent pour l’essentiel ce choc. L’UE a décidé notamment d’interdire, le même jour, l’achat d’obligations et de titres ainsi que l’octroi de prêts au gouvernement de Laurent Gbagbo. Par ailleurs, les combattants d’Alassane Ouattara se sont repliés, hier, quelques heures après avoir lancé l’assaut sur la résidence du chef d’Etat ivoirien sortant Laurent Gbagbo, sans pour autant obtenir sa reddition. Les forces pro-Ouattara ont lancé, dans la matinée, l’assaut sur la résidence de Gbagbo pour le sortir de son bunker et ont aussi tenté de prendre le palais présidentiel. Sur les deux sites, les tirs ont cessé à la mi-journée.
La CPI veut ouvrir une enquête
Entre-temps, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a annoncé vouloir ouvrir une enquête sur «des massacres commis de façon systématique ou généralisée» en Côte d’Ivoire. Le bureau du procureur procède à «un examen préliminaire de la situation en Côte d’Ivoire et le procureur va ensuite, de sa propre initiative, demander à la Chambre préliminaire de l’autoriser à ouvrir une enquête», a déclaré M. Moreno-Ocampo dans un communiqué.
Selon l’ONU et plusieurs organisations internationales, la prise de Duékoué, important carrefour de l’ouest ivoirien, mardi, par les combattants des forces d’Alassane Ouattara, s’est accompagnée de massacres de grande ampleur, les bilans allant de 330 tués à un millier de morts ou disparus. «Si un Etat partie au Statut de Rome défère la situation en Côte d’Ivoire au procureur de la CPI, le bureau peut ouvrir plus rapidement une enquête et préparer d’ores et déjà une demande de mandat d’arrêt à l’encontre des principaux responsables», a toutefois souligné M. Moreno-Ocampo. La CPI, qui siège à La Haye, peut ouvrir une enquête sur saisine du Conseil de sécurité des Nations unies, comme dans le cas de la Libye, à la demande d’un Etat signataire du Statut de Rome, fondement juridique de la Cour, ou sur initiative du bureau de procureur.
L’examen préliminaire actuellement réalisé en Côte d’Ivoire par le bureau du procureur de la CPI, préalable à l’ouverture d’une enquête, est destiné à établir si les crimes commis relèvent de la compétence de la Cour, chargée de poursuivre les auteurs présumés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocides.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)