Algérie

L'UE et la Banque mondiale font pression sur l'Algérie



L'UE et la Banque mondiale font pression sur l'Algérie
La taxe carbone, la question des énergies renouvelables, le transfert de technologie et les négociations sur l'accord stratégique dans le domaine de l'énergie entre l'Algérie et l'Union européenne ont été les principaux sujets abordés dans l'entretien qu'a accordé, hier, à la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. La taxe carbone, qui s'applique au gaz et au pétrole, ne s'applique pas au charbon qui est beaucoup plus polluant, est discriminatoire », a estimé le ministre. Cette taxe aux frontières est considérée par plusieurs observateurs comme pénalisante pour les pays en voie de développement qui dépendent de ces ressources. Le ministre a indiqué qu'« il y a un consensus très clair au sein de l'Opep pour rejeter cette taxe discriminatoire » à Copenhague, ajoutant que « les réunions tenues entre les pays membres de l'organisation et des pays d'Afrique visaient à prendre une position commune sur cette proposition ». « Des pays producteurs comme l'Arabie Saoudite jouent un rôle très important à la conférence de Copenhague pour rejeter cette taxe qui n'est ni dans l'intérêt des pays producteurs ni dans celui des pays consommateurs, contraints à payer un pétrole et un gaz beaucoup plus chers si cette taxe est imposée », a indiqué le ministre. « La taxe carbone aura des implications à court terme sur les revenus des pays producteurs puisque le premier impact sera la diminution de la demande pour ces produits qui vont coûter plus cher avec comme conséquence des revenus plus faibles », a indiqué le ministre, ajoutant que « certains experts ont estimé que cette taxe pourrait arriver à 3000 milliards de dollars sur la période allant jusqu'à 2050 comme diminution des revenus ». Il a aussi rappelé que les pays développés imposent déjà des taxes très importantes sur les produits pétroliers, de l'ordre de 80% pour certains pays et 60% pour d'autres. Le fait que la taxe ne vise pas aussi le charbon, qui est nettement plus polluant que le gaz ou le pétrole, est dû au fait que les pays qui ont proposé cette taxe recèlent des réserves importantes de charbon mais pas de gaz ni de pétrole. En clair, la question de la lutte contre les émissions de CO2 a quitté le sentier de l'environnement pour se déplacer sur le terrain de la guerre commerciale.Pour le ministre, la taxe carbone est contre les intérêts des pays producteurs de gaz et de pétrole et va dans le sens des intérêts des pays développés puisqu'ils sont à la source de la production de charbon, en particulier en Europe.Concernant les énergies renouvelables, le ministre a estimé que les pays développés veulent réorienter leurs économies vers l'économie verte à travers l'exportation du matériel, de l'équipement, du savoir-faire dans les énergies renouvelables.Le ministre a révélé que des pays européens comme l'Espagne ou l'Allemagne ou même une institution comme la Banque mondiale font pression sur les pays du sud de la Méditerranée pour que ces derniers révisent leurs lois et leurs réglementations et pour que leurs produits puissent pénétrer les marchés du Sud, en précisant que les installations projetées au Sud ne vont pas développer l'industrie locale mais profiteront plus aux pays du Nord, alors que la question du financement n'a pas encore été réglée pour les projets tels que Desertec (400 milliards d'euros). Concernant le projet d'accord stratégique sur l'énergie avec l'Union européenne, le ministre a noté que lors des premières discussions, la question de savoir si l'accord sera appliqué par tous les pays européens lorsqu'il sera finalisé n'a pas reçu de réponse convaincante. Ainsi, en cas d'accord avec l'UE, l'Algérie sera obligée de l'appliquer, mais pas les pays européens pris individuellement... En conclusion, le ministre a estimé qu'un tel accord serait alors inutile puisqu'il engage l'UE en tant qu'institution mais aucun pays européen en tant que partie. Ce problème a déjà été vécu lorsque la Sonatrach a essayé de commercialiser le gaz directement en Europe. Exception faite de l'Angleterre, aucun pays européen n'a facilité la tâche à la Sonatrach. Le problème est valable aussi pour la Sonelgaz dans la commercialisation de l'électricité.


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