Algérie

L'UA : un échec africain



L'UA : un échec africain
L'Afrique fête les cinquante ans de l'Union africaine, avec un certain faste. Et les festivités devraient durer toute l'année.
Pourtant, si l'on s'en tient au seul bilan de l'organisation, il n'y a pas de quoi pavoiser. D'ailleurs, c'était bien pour prendre acte de son inefficacité et tenter de faire oublier son passé voué à une stricte fonction d'apparat, que l'Organisation de l'Unité africaine, en 2002, laissait place à l'Union africaine. Celle-ci se dota d'organes et de mécanismes exprimant de nouvelles ambitions politiques, économiques et sécuritaires : Commission, Conseil de paix et de sécurité, Parlement panafricain, etc.
Sous sa forme OUA, comme sous sa forme UA, l'organisation n'aura été que le reflet des Etats qui la composent : des dictatures corrompues qui doivent leur longévité à leurs instruments de répression populaire et au parrainage néocolonial des puissances qui les ont cooptées.
Dans un tel contexte, l'Union africaine ne pouvait logiquement être qu'une association de régimes organisant la solidarité de ses chefs d'Etat membres. Ni le développement, ni la bonne gouvernance, ni la démocratie, ni même la sécurité n'auront constitué de véritables finalités de l'Union africaine. Paradoxalement, les Etats africains ont toujours mis plus d'ardeur à argumenter leur droit à 'l'aide au développement" qu'à renégocier les termes de leurs rapports de pays producteurs de matières aux pays consommateurs ou à initier leur accès à la technologie de transformation. Plus tard, l'usage détourné de cette 'aide" ' d'ampleur toute relative au demeurant ' par des pouvoirs corrompus servait d'argument à sa raréfaction.
L'échec du Nepad, cadre de développement créé en 2001, a montré l'incapacité de l'Afrique à concevoir une vision de développement intégré, et surtout à la mettre en 'uvre. Permettant, tout au plus, à quelques chefs d'Etat de jouer les ambassadeurs itinérants de l'aide internationale auprès des puissances financières internationales. Et de confirmer la méfiance des partenaires, quand il s'agit de financement du développement en Afrique.
Nos pouvoirs, dont la prédation des ressources nationales est devenue une caractéristique, profiteront de l'UA pour se créer un... 'Mécanisme d'évaluation par les pairs" par lequel ils se succèdent dans les rôles d''évalueurs" et d'évalués, pour témoigner réciproquement, et à tour de rôle, de leurs bonnes gouvernances respectives.
Pas plus que la transparence, la démocratie n'a pu s'introduire dans les m'urs politiques africaines. Le continent détient des records de longévité de dictateurs, sans équivalent dans l'histoire. Les quelques expériences tentées, ici et là, auront vite tourné à l'accident : le premier président 'élu" reformule la Constitution locale pour 'démocratiser" sa pérennité.
Même la sécurité n'a que rarement préoccupé les dirigeants africains, si ce ne fut là où les tensions frontalières rendaient l'effort militaire indispensable. Se contentant généralement d'une soldatesque, tenue en respect par une garde prétorienne mieux équipée, et d'une police militaire conçue pour la répression de l'activisme politique. Plus de cinquante ans après les indépendances, c'est la France qui empêche Al-Qaïda de prendre Bamako !
Un demi-siècle de prébende, de violence politique, de contre-développement, de régressions... C'est l'échec africain... que l'on fête à Addis-Abeba '
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
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