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L'UA suspend le Mali et exige des militaires de rétablir l'ordre constitutionnel



Le Mali a été suspendu vendredi de l'Union africaine (UA) qui a décidé d'envoyer à Bamako une mission conjointe avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour exiger des militaires de rendre le pouvoir et de rétablir l'ordre constitutionnel.
Dans le cadre de la politique de l'UA qui condamne tout changement anticonstitutionnel et toute prise de pouvoir par la force en Afrique, le Conseil de paix et de sécurité de l'organisation panafricaine, a décidé que le Mali serait suspendu de participation à toutes les activités (de l'organisation) «jusqu'au rétablissement effectif de l'ordre constitutionnel ».
Cette décision a été prise au cours d'une réunion extraordinaire consacrée à la crise au Mali, à Addis Abeba, siège de l'UA.
Lors de cette même réunion, le président de la Commission de l'UA Jean Ping, a annoncé qu' « une délégation est maintenant sur le point d'aller au Mali,une mission conjointe UA-Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afriquede l'Ouest) ».
Cette mission a pour objectif «d'aller là-bas et de leur dire (aux militaires mutins) bien sûr qu'il est nécessaire de rétablir l'ordre constitutionnel », a poursuivi M. Ping.
De son côté, le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, a quitté vendredi en fin d'après-midi Ouagadougou pour Bamako, où il doit s'entretenir avec les auteurs du coup d'Etat militaire.
«La Cédéao insiste toujours sur la prévalence de l'Etat de droit et de l'ordre constitutionnel normal », a dit M. Ouédraogo.
Par ailleurs, un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Cédéao aura lieu mardi prochain à Abidjan (Côte d'Ivoire) pour discuter de la situation au Mali, a annoncé le ministère ivoirien de l'Intégration africaine.
La prise du pouvoir par la force par les militaires au Mali continue, par ailleurs, de susciter de vives réactions: la Commission européenne a annoncé vendredi la suspension des opérations de développement, mais pas l'aide humanitaire, au Mali.
«A la suite du coup d'Etat, j'ai décidé de suspendre temporairement les opérations de développement de la Commission européenne dans le pays jusqu'à ce que la situation se clarifie. Cette décision ne concerne pas l'aide humanitaire », a indiqué le commissaire au Développement, Andris Piebalgs.
Bruxelles avait décidé d'allouer 583 millions d'euros d'assistance au développement pour le Mali, sur la période 2008-2013. Elle comprend des programmes de lutte contre la pauvreté, d'amélioration de l'accès à l'eau potable, ainsi que de soutien au renforcement de la sécurité.
Les appels au retour à l'ordre constitutionnel se succèdent aussi: le Niger «exige le retour de l'ordre de l'ordre constitutionnel », indique un communiqué du gouvernement nigérien publié vendredi dans les médias officiels.
La Mauritanie a, elle aussi, condamné «énergiquement » vendredi le coup d'Etat au Mali voisin, appelant au retour à l'ordre constitutionnel, selon l'Agence mauritanienne d'information, AMI.
Quant à la Chine, elle s'est déclarée «opposée » au coup d'Etat militaire contre le président du Mali Amadou Toumani Touré, appelant au retour à un «ordre normal » et à la sauvegarde de l'unité nationale dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.


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