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L'UA peu encline à passer le relais à l'ONU en Centrafrique



L'UA peu encline à passer le relais à l'ONU en Centrafrique
L'UA, réunie hier en sommet à Addis-Abeba, cherche des soutiens pour sa force en RCA, tout en excluant dans l'immédiat un passage de relais à une force onusienne pour pacifier le pays.Hier, en marge du sommet, le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, a cependant estimé que l'idée d'une intervention d'une force onusienne dans en Centrafrique (RCA) ne serait sur la table que si la situation évoluait «négativement» dans le pays. Soulignant que le déploiement d'une telle force prendrait de toute façon plusieurs mois, et semblant se satisfaire du plafond autorisé de 6000 hommes pour la Misca - auxquels s'ajoute un contingent français de 1600 hommes -, il a préféré saluer «le travail remarquable» de la force de l'UA. Selon des diplomates sur place, la question d'un renfort de la Misca ne faisait pas vraiment débat au sommet de l'UA, les pays africains n'envisageant pas d'étudier sérieusement un passage de relais à l'ONU avant février, quand un audit onusien des besoins sur le terrain aura été effectué. Nombre de diplomates, notamment à l'ONU, estiment cependant déjà que les troupes actuellement déployées sont insuffisantes pour ramener la paix dans l'ensemble du pays, notamment hors de la capitale Bangui. En début de semaine, l'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, indiquait que l'ONU considérait ainsi qu'il faudrait déployer plus de 10.000 Casques bleus pour sécuriser la RCA «car la situation est très, très grave et le pays immense». Les dernières informations en provenance de Centrafrique font état de la poursuite des tueries à Bangui et de l'anarchie en province. Mais les pays africains semblent mettre un point d'honneur à rester, du moins pour l'instant, maître des opérations en Centrafrique. Mais ils n'est pas sûr qu'ils auraient eux-mêmes les moyens d'augmenter les effectifs africains sur place. Ils participent déjà à des missions de maintien de la paix dans de nombreux pays, dont la Somalie, le Mali ou dans l'Etat soudanais du Darfour. Et la force d'intervention rapide promise de longue date pour résoudre des crises comme celles au Soudan du Sud ou en Centrafrique n'est toujours pas prête de voir le jour. Dans la foulée du sommet de jeudi et hier, les dirigeants de l'UA et représentants de la communauté internationale se réuniront aujourd'hui à Addis-Abeba pour lever des fonds ou des équipements en faveur de la Misca. Aucune annonce de troupes supplémentaires n'est prévue, selon des diplomates. Selon le président guinéen Alpha Condé, l'Algérie a d'ores et déjà promis des avions de transport et le bloc panafricain fait pression sur l'Angola et l'Afrique du Sud pour qu'elles suivent son exemple. L'Union européenne, qui doit aussi déployer quelque 500 hommes sur le terrain, a de son côté promis hier 45 millions d'euros supplémentaires pour faire face à la crise, dont 25 millions doivent aller aux opérations de la Misca. Dans un mini-sommet organisé sur le Soudan du Sud en marge de la réunion de l'UA, des pays d'Afrique de l'Est, médiateurs de la crise dans le jeune pays, ont eux demandé un déploiement urgent des observateurs du fragile cessez-le-feu. La trêve a été signée la semaine dernière entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de son ancien vice-président Riek Machar, dont les troupes respectives s'affrontent depuis mi-décembre. Les deux camps s'accusent mutuellement de violer la trêve et des combats restent signalés en plusieurs endroits du pays. Le conflit a déjà fait des milliers de morts et près de 800 000 déplacés. L'envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan du Sud, Donald Booth, a de son côté averti que les «saboteurs» du processus de paix «en subiront les conséquences».




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