L'ouvrage de Moussa Kebaïli a paru aux éditions Dahlab Témoignage sur la Fédération de France du FLN

Publié le 26.08.223 dans le Quotidien l’Expression

Un nouvel ouvrage est venu enrichir les écrits sur le rôle joué par la Fédération de France du FLN. Éditée chez Dahlab, l'oeuvre est un témoignage de l'un des acteurs de cette fédération. Il s'agit de Moussa Kebaïli qui retrace son itinéraire au sein de la Fédération de France du FLN de 1954 à 1962.
Bien mené et riche en documents et photos, l'ouvrage revient sur plusieurs étapes en lien avec la Fédération de France du FLN.

L'auteur, né en 1933 à Salah Bey (20 km au sud de Sétif), revient sur son arrivée en France où il ne tardera pas à s'engager pour la libération du pays.

Le témoignage de Kebaïli met le lecteur dans le contexte du combat de l'Algérie en terre française. «Structuration de Paris et de sa région», «préparation de l'ouverture du second front», «mon arrestation le 5 décembre 1958», «sortie de prison le 1er avril 1962», sont les premiers chapitres du livre. Sont également abordés, «le trésor de la Fédération de France du FLN et les premiers dépassements», «États des lieux à la veille de l'indépendance», et bien d'autres parties.

Dans la partie 1 de l'ouvrage, l'auteur décédé en mars dernier, raconte sa jeunesse en Algérie considérée comme l'étape de la prise de conscience. «Mon père était engagé dans le mouvement nationaliste. Il faisait partie du PPA.

Le 8 mai 1945, je l'ai accompagné au marché de Sétif. (c).

Le combat de l'Algérie en terre française
C'est ce jour là que s'est produite ma prise de conscience. Nous nous sommes cachés dans une cave durant huit jours.

Après les massacres, ceux qui osaient sortir étaient interpellés et ramassés par l'armée et la police françaises, lesquelles avaient leurs informateurs qui les menaient de maison en maison», témoigne l'auteur. Ce dernier ajoutera que c'est à Sétif qu'il côtoyait des personnes profondément patriotes. «Elles m'ont accompagné durant cette phase de simple sympathisant avant qu'elles ne me considèrent comme militant. C'est là que j'ai appris toutes les formules en arabe, très marquantes». Bien que le natif de Beni Aziz donnait déjà des signes de son engagement, c'est quand il arriva en France que cela va s'affirmer.

Ce qu'il raconta dans la partie 2 de l'ouvrage. «c.sans aucune recommandation, je suis allé trouver un professeur qui s'appelait Roger Garaudy, connu pour ses opinions anticolonialistes et qui enseignait la philosophie.

Le Mouvement national dans l'émigration
Je lui ai dit que je voulais entrer au lycée et à l'internat de Saint Maur des Fossés. Il fallait que je sois interne car je n'avais aucune relation. Il m'a accompagné chez le proviseur et j'ai été accepté», écrit-il.

Dans la partie 3, Kebaili révèle au lecteur ce qu'il pensait de la lutte des Algériens établis en France. «Pour moi, le combat se passait autant en Algérie qu'en France.

C'est au sein de l'émigration que le Mouvement national dont il se proclame est né», témoigne-t-il. Et d'ajouter: «Nous nous sommes dits: «Halte! Nous devons faire autre chose maintenant». Ce qui conforte le poids de l'apport de l'émigration, notamment à travers la Fédération de France du FLN, dans le combat pour l'indépendance de l'Algérie.

L'ouvrage est préfacé par l'historien Daho Djerbal. Ce dernier a mis en relief la valeur de ce livre. «C'est toujours une chance extraordinaire pour un historien algérien de rencontrer un jeune militant nationaliste devenu par la force des circonstances, mais du fait d'un choix délibéré, un des acteurs principaux de la lutte armée du FLN en France durant la période 1954-1962», écrit l'historien dans la préface.

De tout le parcours de Moussa Kebaili, «nous apprenons sous la forme de témoignage, les lignes de force et les moments de rupture qui ont forgé la génération de la lutte de libération du peuple algérien en la faisant entrer dans l'histoire du XX e siècle comme un moment décisif de la libération des peuples coloniaux», fait remarquer l'historien.
26-08-2023