Algérie

L'ouverture médiatique, fondement de la démocratie et de la bonne gouvernance, passera par la presse électronique


L'infrastructure de l'internet se répand aujourd'hui autour du monde pour créer un large réseau mondial et ce, grâce à l'informatique qui permet aujourd'hui de numériser les informations et de gérer de nouveaux systèmes.Le monde est devenu une grande maison de verre, un acquis contre les régimes totalitaires dans la mesure où l'information n'est plus le quatrième pouvoir mais le pouvoir lui-même. Or, en Algérie, certains responsables vivant encore à l'ère du parti unique, nous assistons à une déconnexion par rapport aux nouvelles mutations. Pour preuve, les trois chaînes de télévision publiques d'information en Algérie sont des copies conformes avec un gaspillage d'argent. Nous assistons à des débats lassants animés soit par les responsables politiques et économiques proches du pouvoir, soit par des intellectuels organiques (aux ordres), selon l'expression heureuse du grand philosophe italien Antonio Gramsci, mais sans aucun impact ni au niveau interne ni au niveau international. Le verrouillage des médias lourds, avec la dernière décision officielle fin février 2012 de ne pas ouvrir les chaînes au secteur privé d'information, les chaînes télématiques made in Algeria ayant peu d'audience et non rentables, est inefficace, les Algériens, parabolés et branchés sur Internet, se détournant de plus en plus des versions officielles. Dans ce cadre, une importante étude a été réalisée pour le gouvernement français, coordonnée par Nicolas Curien et Alain Muet, avec notamment les professeurs émérites d'université et directeur de recherches au CNRS, Christian de Boisseu, Elie Cohen et Michel Didier (1) à laquelle ont contribué plus de 50 experts et opérateurs spécialisés dans le domaine de l'information et différentes autres disciplines. Je propose de faire une synthèse de cet important rapport de référence sur la nouvelle économie. 1.- Au préalable les auteurs soulignent un paradoxe de l'économie numérique. Biens publics, rendements croissants, externalités positives de consommation, paquets de produits liés, échanges de signaux hors marché, etc. : un tel tableau jure singulièrement avec les hypothèses de la concurrence parfaite, souvent enseignées aux étudiants de sciences économiques. Si les TIC fournissent les instruments qui devraient en théorie favoriser un fonctionnement plus efficace d'une économie de marché, elles installent dans le même temps les ingrédients d'une économie publique. Au fur et à mesure que les innovations induites par la logique inventive perceront les résistances de la logique défensive, une économie d'un type spécifique émergera peu à peu, dans laquelle les mécanismes traditionnels du marché et de sa régulation s'hybrideront avec de nouvelles formes de relations coopératives entre les agents économiques. Dans une telle perspective, le paradigme pertinent ne consiste pas à penser les TIC comme le support technologique naturel du libre- échangisme, mais plutôt comme l'instrument d'une «coordination distribuée» entre les agents, une coordination sans représentation institutionnelle explicite. Comme le note Eric Cohen dans son commentaire de cette importante étude, «sous l'effet de la montée en puissance de l'information, de nombreux biens économiques deviennent des biens complexes («paquets» intégrant des prestations à façon), des biens d'expérience (dont l'utilité est difficile à apprécier à l'avance), ou des biens paramétrables (modulables selon le profil du consommateur). Il en résulte que le signal-prix adressé par un marché traditionnel ne suffit plus pour éclairer les choix des consommateurs, surtout lorsque la gratuité se généralise pour certains biens purement informationnels. Dans ce type d'économie fondée sur l'information, le fonctionnement décentralisé du marché ne conduit pas à l'optimum collectif, mais peut au contraire favoriser les excès de concentration et les rentes de monopoles (Microsoft). Par la suite, le rapport analyse l'ère industrielle à l'ère de l'information. La nouvelle économie se résumait au développement du commerce de biens et de services sur Internet, il s'agirait là d'un phénomène certes important pour l'avenir, mais dont les conséquences demeureraient assez circonscrites. Les changements organisationnels qu'entraîne la diffusion des technologies de l'information se portent en réalité vers tous les secteurs de l'ancienne économie, et ce sont ces changements qui induisent une nouvelle révolution industrielle. Comme les précédentes, celle-ci résulte de la combinaison de plusieurs facteurs et se manifeste sous plusieurs dimensions, notamment : l'avènement de «l'entreprise-réseau», l'autonomisation du travail, le rôle moteur des marchés financiers dans la dynamique industrielle et les processus d'innovation, la transformation profonde de la gestion des savoirs et la montée en puissance d'une économie de la connaissance. Cela a eu des incidences sur le changement dans l'organisation du travail. À l'ère de l'information, le travail est l'objet de deux transformations majeures : d'une part, le retour vers une plus grande autonomie, après la bureaucratisation de l'ère industrielle ; d'autre part, la réintégration dans la pratique professionnelle d'un savoir et d'une culture acquis dans la sphère de la vie quotidienne : alors qu'à l'ère industrielle, les travailleurs des industries taylorisées ne devenaient opérationnels qu'en étant dépouillés des savoirs, des habiletés et des habitudes développés par la culture du quotidien. Le développement de la nouvelle économie entraîne également une mutation importante du fonctionnement des marchés financiers. La déréglementation des marchés, amorcée aux Etats-Unis dans les années quatre-vingt, a ouvert à la concurrence des secteurs initialement occupés par des quasi-monopoles. cette déréglementation, s'est ajoutée une profonde modification des modes de financement des entreprises qui a conduit, en l'espace de quelques années, d'une économie de l'intermédiation financière dominée par le crédit à une économie de marchés financiers. (A suivre)
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