Algérie

L'ouverture impossible '


L'ouverture impossible '
Le Maghreb a été amené à tenter de s'organiser par la création en 1989 de l'Union du Maghreb arabe, organisation économique et politique formée par cinq pays : la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye.Elle représentait et représente toujours et depuis sa création un enjeu stratégique pour ses membres de part sa superficie qui est d'un quart plus vaste que celle de l'Union européenne. Sa population d'un peu plus de 90millions d'habitants en 2012, et qui pourrait atteindre les 150 millions d'habitants d'ici à 2050.Mais aussi des ressources naturelles à profusion, notamment en Algérie et en Lybie, ainsi qu'une population jeune, éduquée et qui a soif de calquer son mode de vie sur celui des Européens. C'était sans compter sur la rivalité des poids lourds de cette union, à savoir l'Algérie et le Maroc. En effet, depuis maintenant 21 ans, les frontières entre leMaroc et l'Algérie sont fermées. Ce qui paralyse littéralement l'Union du Maghreb arabe depuis cette date. Au grand dam du grand rival marocain qui voit là le très juteux marché algérien lui échapper,mais aussi au 36 entreprises du CAC 40 présentent sur son sol. Au delà de la rivalité réelle ou supposée de ces deux pays d'un point de vu politique, il faut s'attarder sur leur rivalité économique, car c'est bien par ce seul prisme que l'actualité diplomatique est décrite. Etat des lieux des deux économies Pour mieux apprécier cette rivalité, il faut tout d'abord faire un état des lieux des forces en présence. C'est par ce petit comparatif qu'on peut comprendre pourquoi à l'heure actuelle il est impossible pour l'Algérie d'ouvrir ses frontières. Premier challenger à rentrer en piste l'Algérie : pour l'année 2013, les institutions de Bretton Woods reconnaissent que «l'Algérie a connu une stabilité économique remarquable »,mais aussi «un décollage économique » imminent. Cette déclaration ne trompe personne et représente un excellent signal pour les investisseurs étrangers avides de nouvelles positives pour leurs placements. De plus, les chiffres du chômage aussi polémiques qu'ils puissent être donnent une perspective de l'avancement positif de la structure de l'emploi. Ainsi, fin septembre 2013, le taux de chômage fixé par l'Office national des statistiques ressort à 9,8%, l'économie algérienne peut se targuer d'avoir un solde positif sur l'année de 618 000 emplois. Autre indicateurmacroéconomique social, la demande, qui a été contenue grâce à des subventions des prix à la consommation, des augmentations de salaires et des transferts sociaux entraînant une hausse des dépenses budgétaires certes,mais permettant de soutenir l'économie locale. Ainsi, les grands équilibres ont étémaintenus avec un déficit budgétaire de 3.3% du PIB, une dette extérieure de 2.5% du PIB, une position extérieure excédentaire avec un surplus du compte courant de 8.2% du PIB, alimentant ainsi des réserves de change d'un montant de plus de 200 milliards USD à fin décembre 2013, soit trois ans d'importations. La manne pétrolière joue pleinement sont rôle de soupape de décompression des tensions sociales, ce qui permet au gouvernement en place de travailler dans une paix (toute relative) sur les grands projets structurants. L'autre variable qui donne un sens à l'économie algérienne est celle de la croissance du PIB ; celle-ci a enregistré, en 2012, une hausse de 2.5%, une légère hausse par rapport à 2011 (2.4%). Hors hydrocarbures, la croissance est estimée à 5.8%(contre 5.7% en 2011). L'inflation est en hausse, estimée à 8.9% (contre 4.5% en 2011) et elle tombe en cette fin d'année 2013 à des niveaux plus acceptables de l'ordre de 3 à 4%. Cependant le secteur des hydrocarbures constitue toujours la principale source de revenu du pays avec environ 70% des recettes budgétaires totales. En effet, les recettes d'exportations d'hydrocarbures ont constitué encore une fois plus de 97% des exportations totales. Et ce chiffre peut atteindre aisément les 99.5% en comptabilisant les dérivés du pétrole. Contrairement à l'Algérie, le centre marocain de conjoncture (CMC) estime, quant à lui, que l'économie marocaine est mal en point. Le CMC estime que le secteur industriel qui, avec 12% du PIB, «est en mal d'émergence de résultats». Pour le CMC, le ralentissement généralisé de l'économie marocaine est patent. La croissance n'est plus au rendez-vous depuis le Printemps arabe, alors que le déficit budgétaire atteint les 7% du PIB, avec une dette publique de 60% du PIB. Quant à la croissance, elle affiche tous secteurs confondus, un maigre 2.7% de hausse, un taux égal à celui de l'Algérie,mais avec un PIB deux fois inférieur. Malgré une baisse en trompe l'oeil ces dernières années, la pauvreté supposée continue d'affecter quelque huitmillions de personnes, soit tout demême près de 20% de la population. Le secteur agricole représente quelque 17% du PIBmarocain, et près de 40% de la population en vit directement ou indirectement, selon les derniers chiffres officiels. Ainsi, le peuplemarocain peut être définit comme une nation agricole. Les conclusions du centre rejoignent celles du gouverneur de la Banque du Maroc (Bank al Maghrib) dans son rapport 2012 sur l'état de l'économie marocaine. Ainsi, sur le plan économique, la situation est contrastée, le Maroc est un pays où l'on peut croiser à la fois la technologie la plus pointue avec des entreprises totalement intégrées au systèmemondiale, avec le taux d'accès à Internet le plus élevé du monde arabe et desmultinationales à profusion, mais aussi rencontrer des pratiques d'agriculture vivrière ancestrales. Pour conclure cette état des lieux sommaire, on constate que d'un bord à l'autre, les situationsmacroéconomiques sont totalement différentes.D'un côté, l'Algérie, un pays rentier, sans aucune dette, avec des projets structurants dans toutes les régions, et de l'autre, un pays sans ressources naturelles qui dépend fortement de l'extérieur pour se financier, contraint par les mêmes aspirations sociales,mais sans les ressources financières pour les satisfaire, ce qui creuse inexorablement ses déficits. Cependant, ces deux pays possèdent des atouts et des faiblesses qui peuvent les rapprocher à certains égards. Forces et faiblesses Pour ce faire, intéressons-nous un peu plus en détails sur leurs points forts, et par la même occasion à leurs points faibles. C'est bien sur ce terrain que va se jouer l'ouverture ou non des frontières. En effet, pourquoi tant de crispation autour de cette question somme toute assez banale. La raison en est simple, le rapport de forces économiques entre les deux pays n'est pas du tout équitable.Un bref aperçu du jeu va nous permettre de mieux apprécier la suite de l'analyse. Pour étayer notre analyse, penchons-nous sur le dernier rapport de la COFACE (assureurmondial de crédit). Pour ce dernier, le cadre des affaires en Algérie paraît désormais stabilisé; cependant, il reste peu propice à l'expansion du secteur privé, car trop contraint par les dépenses publiques qui viennent le phagocyter, mais aussi par de faibles investissements liés à l'inadaptation du secteur bancaire. Ces critiques sont légitimes à bien des égards, mais traduisent aussi le fait que les organismes internationaux attendent énormément de l'Algérie eu égard à son véritable potentiel. Il est également à rappeler la situation financière de l'Algérie, car contrairement à notre voisin, le gouvernementmène une politique active de désendettement extérieur, via notamment l'interdiction pour les entreprises d'emprunter à l'étranger,maintient le ratio dette/PIB à un niveau très faible (3%), en se permettantmême le luxe de prêter quelque 5milliards de dollars au Fond monétaire international (FMI), alors que certains pays européens se retournent vers cette même institution pour quémander une aide. Ainsi, l'argent placé à l'étranger permet au gouvernement de faire face aux déséquilibres budgétaires sans pour autant grever les réserves de change. L'autre atout de l'Algérie est sa jeunesse. En effet, la part desmoins de 30 ans représente 60% de la population algérienne, et à ce titre, elle est sa plus grande richesse,mais à la fois, son plus grand défi. Car comment répondre à des impératifs de structuration de l'économie, et aumêmemoment, offrir des emplois enmasse à cette jeunesse qui aspire à son émancipation. L'autre point fort réside dans son formidable potentiel de croissance dans le domaine des énergies renouvelables qui fait tourner la tête des entreprises allemandes en quête d'une énergie pas chère et sans fin pour achever définitivement leur transition énergétique, sans parler du secteur touristique qui, pour le moment, répond seulement aux attentes de la communauté algérienne à l'étranger. Cette même population qui représente un réservoir de croissance future si elle est captée de la façon la plus adéquate. On comprend aisément à la lecture de ces quelques lignes les forces que peut détenir l'Algérie,mais aussi ses faiblesses, car d'un côté, elle possède une surface financière à même de faire émerger le pays, mais de l'autre, une gestion difficile de la jeunesse. Lorsque le lien sera rétabli entre ces deux composantes, on pourra à ce moment-là parler de l'Algérie comme un pays émergent. A contrario, de l'autre côté de la frontière, les perspectives sont moins attrayantes, alors que les chiffres de 2013 ne devraient pas tarder à tomber, l'année 2014 s'annonce déjà comme un véritable chemin de croix pour l'économie marocaine, notamment dû à la défaillance des entreprises et des impayés, signe d'une détérioration de la santé financière de l'économie.Malgré le fait que bon nombre d'entreprises étrangères de premier plan soient installées sur le territoiremarocain, il n'en demeure pas moins que les débouchés sont faibles sur lemarché local et les contraintes d'exportation sur lesmarchés voisins le sont tout autant. Cependant, il est à noter les efforts qui ont été réalisés au cours de ces dernières années en termes d'équipements et d'infrastructures de pointe. Ainsi, au niveau de la logistique et des transports, leMaroc s'est hissé au troisième rang de «l'indice Euler Hermes d'effort d'intégration aux réseaux de transportsmondiaux en 2012» derrière la Chine et la Corée du Sud et devant les Etats-Unis, Honk Kong ou l'Allemagne. Faisant de Tanger un véritable Hub à l'entrée de laméditerranée, on aurait pensé que l'Algérie aurait pu, de part son volume important d'exportations et d'importations, réaliser ces équipements de pointe, malheureusement, ce projet n'a pas encore vu le jour. Le Hub de Tanger a permis la captation de gros investissements étrangers, notamment la méga-usine de Renault-Dacia. Tout comme l'Algérie, le Maroc est confronté à la désillusion de sa jeunesse en mal de perspectives, ne possédant pas les mêmes moyens financiers, l'Etat chérifien a du mal à contenir sa jeunesse, qui comme la nôtre a tendance à jouer son va-tout en choisissant de traverser la Méditerranée pour un avenir «meilleur». Ces dernières années les deux secteurs pourvoyeurs de devises ont littéralement été laminés par une lame de fond. Le premier par l'intermédiaire de la société d'exploitation du phosphate, à savoir OPC, leader mondial de production et d'exportation des phosphates. La société a vu ses bénéfices chuter de plus de 50% et son chiffre d'affaires de 13%. Elle a pour origine une déferlante saoudienne sur les marchés, l'Etat saoudien mène une véritable guerre des prix qui joue contre la machine à devises pour le royaume marocain, but des Saoudiens éliminer à terme un concurrent de taille pour s'assurer le leadership sur cette matière première essentielle pour l'industrie. Le second secteur, à savoir le tourisme, a été complètement déstabilisé par la crise européenne mais aussi par le printemps arabe qui a affecté l'image de marque de tous les pays de la région. Malgré les différents messages et publicités pour rassurer les touristes et les tarifs alléchants, tout ceci n'a pas permis de remettre en route la machine. Aujourd'hui l'économie marocaine reste très dépendante de son secteur agricole qui emploie encore aujourd'hui 40% de la population malgré la stratégie de montée en gamme et de diversification de la production, en priorité dans l'automobile, l'aéronautique, l'électronique, la chimie, le textile/cuir, l'agroalimentaire.On comprend beaucoup mieux l'intérêt soudain à l'ouverture de la frontière, car de l'autre côté un vaste marché les attend mais c'était sans compter sur la volonté des hauts responsables algériens de préserver à tout prix les intérêts du pays. Cependant cette volonté marocaine d'ouverture est aussi le fait de pressions extérieures, notamment des entreprises multinationales implantées sur place. A qui profite l'ouverture ' De sorte que pour le FMI : c'est un « fait dramatique » cette non-coopération politique, qui engendre des répercussions économiques et sociales vertigineuses pour le Maghreb, c'est ainsi presque 2% de PIB qui sont perdus pour chaque pays de la région. Le rapport 2009 de la Banque mondiale souligne que l'intégration maghrébine pourrait permettre une croissance du Maghreb de plus de 3 à 4 % du PIB hors hydrocarbures. J'ai envie de leur répondre que pour le moment le peuple algérien n'a pas l'impression de vivre un drame. Le FMI va plus loin et évalue en 2011 le PIB de l'ensemble des pays du Maghreb, bénéficiant pourtant de la manne des hydrocarbures libyens et algériens, à seulement 0,57% du PIB mondial, à peu près 2,5 % des PIB de l'UE. Ce à quoi je répondrais qu'il ne faut pas comparer les PIB mais bien l'évolution du PIB par habitant. Avec cet angle on constate que pendant la période 1999-2013, selon la Banque mondiale, le PIB/hab en Algérie est passé de 3771$ à 5348$ (dollar constant), soit une progression de 42% !!!. Pendant que nos chers amis marocains sur la même période ont vu leur PIB/hab passer de 2861$ à 2902$ soit une progression de 1.43% !!!. On comprend mieux pourquoi l'Algérie a une place si singulière dans la construction de ce Grand Maghreb. Fort de sa puissance économique, le pays est le poids lourd de la région. Cette volonté d'ouverture fut rappelée en 2012 par la Commission européenne qui a adopté une communication sur le soutien du renforcement de la coopération et de l'intégration régionale au Maghreb. Selon cette « communication », les évènements dits du « Printemps arabe » (en Tunisie et Libye notamment) ont renforcé dans l'UE l'idée qu'il faut favoriser une intégration dans la région du sud de la Méditerranée. Ce soutien s'explique par la volonté de disposer de partenaires économiques stables. Selon l'UE, «à la lumière des développements dans la région (...), un renforcement de la coopération entre les pays du Maghreb dans les domaines politique, économique et de la sécurité est en effet indispensable», ont souligné les 28 Etats membres de l'UE dans la déclaration finale sanctionnant les travaux du 11e conseil d'association Maroc-UE. L'Union européenne se permettant même le luxe de saluer à Bruxelles le rôle actif du Maroc dans l'intégration maghrébine, tout en considérant que l'absence d'intégration nuit au traitement collectif de problèmes qui dépassent les frontières nationales : immigration, trafics en tout genre (dont le narcotrafic imputable aux autorités marocaines), criminalité internationale et bien évidemment le terrorisme. Un acteur et non des moindres joue de tout son poids diplomatique pour « forcer » cette ouverture des frontières, à savoir la France par l'intermédiaire des 750 filiales d'entreprises françaises recensées dont 36 entreprises du CAC 40. Faisant du Maroc la première destination des investissements français sur le continent africain. De sorte qu'en 2012, les importations françaises en provenance du Maroc ont augmenté de 12,3% à 3,7 Mds EUR et ont représenté 22,6% des exportations marocaines. Cette augmentation des importations est en partie imputable à la hausse des importations de voitures de tourisme (ouverture de l'usine Renault-Tanger). Un impact forcément négatif pour la balance commerciale française déjà fortement déficitaire (-70Md' pour 2012). Car initialement cette usine devait fournir des véhicules sur les marchés émergents et non à destination de la France. Ainsi une ouverture des frontières permettrait d'absorber ce surplus de production en direction de l'Algérie et non plus vers la France. Ainsi cette zone non intégrée ne présente que peu d'attrait pour des investisseurs potentiels intéressés par des marchés de dimensions concurrentielles et rentables pour eux. Enfin, l'UE forme le voeu que le «Maroc et l'Algérie puissent contribuer au renforcement de la coopération régionale et que les relations entre les deux pays puissent se renforcer et s'approfondir afin de parvenir à une pleine et fructueuse coopération et à la réouverture de leur frontières terrestres». Ce qui démontre une nouvelle fois que les intérêts des uns ne sont pas forcément ceux des autres. Recherche de convergence A l'image de l'Union européenne, l'ouverture des frontières ne peut se concevoir que dans un rapport de forces égales. La crise que traverse actuellement l'UE nous démontre avec force qu'il est illusoire de vouloir commercer dans un jeu de libre- échange. On doit garder à l'esprit ce schéma dans tout échange diplomatique qui amènerait les deux pays à la réouverture des frontières. L'Algérie doit dès lors prendre toute sa place dans la construction de l'UMA, que ce soit en diversifiant son économie ou en coopérant avec ses voisins. L'Union européenne doit évidemment jouer un rôle central dans cet élan algérien vers l'intégration régionale. Aider le pays à réduire sa dépendance au secteur énergétique dans une logique de rapprochement avec ses voisins, c'est toute l'ambition de la politique européenne de voisinage. Si aujourd'hui avec un tissu industriel fragile, l'Algérie décidait d'ouvrir ses frontières, les entreprises marocaines mal au point verraient leur situation changer du jour au lendemain. Elles inonderaient le marché algérien et capteraient la manne pétrolière sans avoir à se tracasser dans des démarches douanières longues et coûteuses. Les industriels marocains jouissent d'un marché très restreint où la population n'a pas véritablement les moyens d'absorber leurs productions, contrairement au marché algérien au fort pouvoir d'achat. La convergence est le maître mot avant tout processus d'intégration régionale, aujourd'hui l'Algérie n'a aucun intérêt économique à ouvrir ses frontières ou à commercer avec nos voisins marocains. L'Algérie doit trouver des partenaires qui sont dans une logique de collaboration et non de captation de ses ressources financières. Regarder vers le sud et l'est, le véritable enjeu de la croissance de demain Dans cette logique de partenariat stratégique, l'Algérie et la Tunisie viennent de constituer une zone de libre-échange, démontrant qu'il est possible de construire un grand marché régional offrant un avenir non conflictuel pour le Maghreb. Ainsi l'Algérie, la Tunisie et la Libye ont choisi définitivement de consacrer la relance de leur coopération régionale pour mutualiser leurs forces et relancer leur économie. La dernière réunion de la grande commission mixte algéro-libyenne qui se tenait à Tripoli a définitivement couronné la création de ce partenariat stratégique par une série de conventions et de programmes dans les domaines socioéconomique et sécuritaire. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avec son homologue libyen, Ali Zeidane, sont les garants de la bonne marche des travaux de cette réunion. Cette implication de hauts personnages de l'Etat ancre définitivement le virage à l'est de l'Algérie, mettant ainsi hors jeu le royaume marocain. Les deux pays ont également salué le dialogue, la concertation et la coordination politique entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays tout en oeuvrant à la coordination de leur position lors des forums internationaux et régionaux. Cette volonté s'est traduite rapidement par un appel à élaborer des programmes de formation au profit des cadres qualifiés, échanger les expériences, conclure un accord de coopération sécuritaire et relancer les accords de coopération judiciaire et juridique déjà conclus. Ce nouveau bloc a réaffirmé lors de la rencontre tripartite sur la situation sécuritaire aux frontières qui a réuni M. Sellal et ses homologues tunisiens et libyens, en janvier 2013 à Ghadamès, qu'il faudra compter sur eux à l'avenir pour la construction d'une zone économique intégrée. L'Algérie apportera à ses voisins son expertise sécuritaire en termes de lutte antiterroriste mais aussi son expertise en termes d'exploitation d'hydrocarbures en contrepartie d'une unification des marchés et d'un appui diplomatique dans la région. En somme ces trois pays ont réussi à trouver un accord gagnant-gagnant au grand dam du royaume chérifien. Pour conclure cette analyse, cette question deviendra au fur et à mesure du temps de plus en plus complexe à résoudre compte tenu des divergences et des crispations qui pourraient s'accentuer.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)