Algérie

L'ouverture du capital abandonnée



Les rumeurs et les atermoiements des responsables du secteur des télécoms faisaient subodorer un renoncement à la privatisation d'AT. Le dirigeant de l'entreprise, Moussa Benhamadi, l'a déclaré officiellement hier sur les ondes de la Chaîne III. Le groupe AT ne sera pas privatisé et compte se développer avec ses propres moyens, sans ouvrir son capital au privé. Après le renoncement à la privatisation du CPA, c'est au tour d'AT d'abandonner son projet de privatisation.Plus qu'un simple abandon, cette décision traduit la nouvelle vision du gouvernement algérien. L'ouverture du capital d'Algérie Télécom était évoquée depuis plusieurs années.Le ministre de la Poste et des Technologie de l'information et de la communication, de l'époque, Boudjemaâ Haïchour, se faisait fort de rappeler que plus d'une quarantaine d'entreprises mondiales se montraient intéressées par le capital d'Algérie Télécom. Sans cesse reporté, le processus de privatisation paraissait plutôt mal en point. Aujourd'hui, le gouvernement semble avoir suivi le conseil du numéro un mondial des télécoms, British Telecom, qui avait souligné l'« inutilité » de la privatisation d'Algérie Télécom, suggérant un accompagnement d'un groupe international sur le plan technique et technologique, au lieu de la vendre à un opérateur étranger. Le PDG d'Algérie Télécom a relevé que cette ouverture du capital ne se justifie plus maintenant car, dit-il, « l'entreprise a les moyens pour se développer seule. » Le groupe public entend se déployer à l'international, via le rachat d'entreprises, notamment en Afrique, a-t-il ajouté.Algérie Télécom entend également investir 10 milliards de dinars (100 millions d'euros) entre 2009 et 2013 pour développer son réseau de fibre optique pour doubler le nombre d'abonnés au téléphone fixe, à six millions à l'horizon 2013. Après l'arrêt des subventions de l'Etat, l'opérateur historique a connu des difficultés pour remonter la pente. C'était apparemment la raison pour laquelle il a été décidé une ouverture du capital de l'entreprise.Aux yeux des responsables algériens des télécommunications, l'ouverture du capital d'Algérie Télécom devait constituer la phase ultime du processus de libéralisation du secteur. Une transaction est inscrite dans ce qui était appelé la « Déclaration de politique sectorielle ». Selon les chiffres officiels, le taux de pénétration du téléphone fixe était de 10,6% en 2008, contre 5,02% en 2000. En tout et pour tout, l'Algérie est considérée comme un marché intéressant comptant près de 35 millions d'habitants. Les supports de transmission de la téléphonie sont constitués de 79 000 km en fibre optique et en faisceaux hertziens, selon les données officielles. L'Algérie compte par ailleurs près de 4 millions d'internautes et 5000 cybercafés.


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