Une semaine après le début du mois sacré du Ramadhan, la mercuriale ne s'est toujours pas stabilisée à Jijel. Après la tomate et d'autres produits comme le poulet, qui ont vu leur prix partir à la hausse, c'est autour de la pomme de terre, un autre produit de base, qui, depuis quelques jours, voit son prix s'envoler pour atteindre les 80 DA le kilo, voire plus.Pendant ce temps, c'est le programme d'ouverture des marchés de proximité, promis par les autorités pour lutter contre la spéculation, qui peine à se concrétiser sur le terrain.
À l'exception du chef-lieu de la wilaya où certains espaces ont pu être ouverts, à l'instar de celui de la cité Ayouf, qui dispose même d'un stand de distribution du lait en sachet, dans les autres communes, c'est dans l'improvisation que cette opération se déroule.
À El-Milia, des difficultés dues à la réticence des marchands informels à intégrer le marché de la rue Bouandel ont retardé son ouverture.
Dans l'autre marché de la cité Boulatika, qui a subi une opération de nettoyage, après avoir été transformé en partie en un dépotoir, des stands plus organisés offrent toutefois leurs gammes de produits aux consommateurs.
Mais c'est dans des conditions d'hygiène déplorables que des vendeurs de volailles de l'abattage clandestin continuent de s'adonner à cette activité au sein même de ce marché.
Les services d'hygiène sont loin de pouvoir changer cette situation qui dure depuis de longues années. L'impuissance à faire face au commerce illégal, qui prolifère aux alentours de ce marché et à la rue du 20-Août, a fait que l'opération d'ouverture d'espaces commerciaux légaux est devenue une mission quasi impossible.
"Il faut les convaincre ? les marchands informels ? d'intégrer ces espaces pour les ouvrir", ironise une source initiée aux tentatives menées pour ouvrir ces marchés, à El-Milia.
À Taher, la même source déplore que le marché de proximité ouvert au centre-ville a dû faire face à cette même contrainte, lorsqu'il a été déserté par des commerçants, quelques jours après son ouverture.
Attirés par l'anarchie des trottoirs et des espaces publics squattés de bout en bout à longueur d'année, aussi bien à El-Milia qu'à Taher, ces marchands illégaux continuent d'exercer en toute impunité.
Et c'est leur détermination à imposer leur diktat qui est à l'origine de l'échec de l'initiative d'ouvrir les espaces promis, à l'occasion du mois de Ramadhan, comme ils ont fait avorter toutes les tentatives menées par le passé.
Car les marchés de proximité, réalisés dans le cadre d'un programme gouvernemental, n'ont guère servi à éradiquer ce phénomène, à l'origine de l'anarchie et du désordre qui règnent dans les villes.
Il reste que dans tous ces marchés, bien approvisionnés, c'est l'offre et la demande qui régulent les prix. À la direction du commerce, on rassure que les prix, et à la faveur des prochaines récoltes, connaîtront une baisse. C'est du moins ce qu'espère le directeur du commerce, Benzdira Azzouz qui avoue que la règle de l'offre et la demande a imposé sa loi pour "influer sur les prix".
Il a toutefois indiqué que les commerçants refusent toujours de prendre les livraisons d'huile de table. Si pour ces commerçants, c'est une question de facture et de marge bénéficiaire qui motivent ce refus, pour notre interlocuteur, c'est la tension que connaît ce produit qui l'a fait disparaître.
D'importantes quantités d'huile ont été distribuées aux citoyens à leurs tarifs officiels au début du mois de Ramadhan. Depuis, la tension a quelque peu baissé sur ce produit, alors que la semoule, et après une certaine perturbation dans sa distribution, a fait sa réapparition.
Amor Z.
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Posté Le : 22/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amor ZOUIKRI
Source : www.liberte-algerie.com