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L'Oural panse ses plaies, 40 blessés encore hospitalisés après le météorite Espace



Quarante personnes étaient encore hospitalisées samedi dans la région russe de l'Oural pour des blessures dues à l'onde de choc d'un météorite tombé la veille et à la chute de fragments, qui ont fait au total près de 1.200 blessés, selon un dernier bilan.
Selon les dernières informations fournies par le gouverneur de la région de Tchéliabinsk, la plus touchée, 1.158 personnes au total, dont 289 enfants, ont été blessées, pour la plupart légèrement, par ce phénomène spectaculaire et sans précédent par son bilan humain.
Cinquante-deux personnes ont été hospitalisées vendredi, dont 13 enfants, a indique également le gouverneur, Mikhaïl Iourevitch, cité sur son site internet.
"Les personnes dont les blessures sont légères ont commencé de sortir de l'hôpital", a écrit le gouverneur. "Quarante adultes et trois enfants restent hospitalisés. Les médecins considèrent leur état comme stable", a-t-il ajouté.
Le ministère de l'Intérieur a précédemment indiqué que deux blessés adultes étaient dans un état grave, et que 7 autres étaient dans un état de gravité moyenne.
Une femme, la colonne vertébrale fracturée lorsque l'onde de choc l'a précipitée dans un escalier, a été transférée par avion sanitaire dans un hôpital de Moscou, a indiqué samedi matin le ministère des Situations d'urgence.
Une météorite, estimée par des scientifiques russes à une dizaine de tonnes, s'est désintégrée vendredi matin au dessus de la ville de Tcheliabinsk, une cité industrielle de plus d'un million d'habitants.
Les fragments sont à leur tour retombés sur la Terre, sous la forme de boules de feu suivies de traînées de fumée, accompagnées de violentes explosions et d'éclairs de lumière aveuglante, semant la panique parmi la population, soufflant les fenêtres de nombreux bâtiments et abattant notamment des murs d'une usine.
Le gouverneur, Mikhaïl Iourevitch, a estimé à un milliard de roubles (25 millions d'euros) le montant des dommages.
Selon lui, ce sont plus de 200.000 mètres carrés de vitrages qu'il faut remplacer dans l'urgence, les températures descendant à moins 20 degrés ces jours-ci à Tcheliabinsk.
La veille, les autorités ont notamment annoncé la fermeture de toutes les écoles de la région en raison de ces dommages. Nombre d'hôpitaux ont eux-mêmes été endommagés.
Le ministre russe des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov, a indiqué que des équipes tentaient d'identifier le lieu de chute des fragments, se fondant sur le témoignage des habitants qui ont vu tomber du ciel des boules de feu.
Il s'agit notamment d'en identifier la nature, pour expliquer comment la chute de ce météorite a pu avoir des conséquences aussi graves. Les corps célestes brûlent en effet généralement totalement en entrant dans l'atmosphère.
Un groupe de plongeurs explorait notamment samedi matin les fonds du lac Tchebarkoul, où un groupe de reconnaissance de l'armée russe avait indiqué la veille avoir identifié le lieu présumé de chute d'un des fragments.
La télévision publique avait montré un orifice de six mètres de diamètre dans l'épaisse couche de glace recouvrant ce lac.
"Ils ont tout de suite constaté que la visibilité dans l'eau était nulle et que le fond était recouvert d'une couche de 1,5 mètre de vase", a indiqué un membre de l'équipe cité par Itar-Tass.
La porte-parole du ministère des Situations d'urgence, Irina Rossius, a ensuite indiqué que les recherches n'avaient rien donné.
"Les plongeurs ont achevé l'exploration du lac et n'ont trouvé aucune trace du météorite", a-t-elle déclaré, citée par l'agence.
Le chef des services sanitaires russes, Guennadi Onichtchenko, a de son côté indiqué que des analyses de composition de l'eau du lac, et de radioactivité, étaient menées, et n'avaient à cette heure rien montré d'anormal.
Le ministère des Situations d'urgence avait indiqué vendredi avoir mobilisé 20.000 hommes pour faire face à ce cataclysme.
Le président russe, Vladimir Poutine, a demandé de faire le maximum pour venir en aide à la population, alors que les autorités locales appelaient à ne pas céder à la panique.
L'agence russe de l'énergie atomique a souligné que ses installations dans la région n'avaient pas été touchées par le phénomène, qui a également été observé dans plusieurs régions voisines et au Kazakhstan.
Un précédent célèbre, la "météorite de Toungouska", avait frappé la Sibérie en 1908: il s'agissait plus probablement d'un astéroïde ou d'un noyau de comète dont l'impact avait été ressenti à des centaines de kilomètres, soufflant et brûlant les arbres dans un rayon d'au moins 20 kilomètres.
Le météorite est tombé sur l'Oural vendredi alors même que les services d'astronomie du monde entier surveillaient de près un astéroïde estimé à 45 mètres de diamètre et 135.000 tonnes, qui a frôlé la Terre dans la soirée sans faire de dégâts. Les experts ont assuré que les deux événements n'étaient pas liés.


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